À tout seigneur, tout honneur, Christiane Charrette a donné la parole aux auteurs finalistes du Combat 2009, Jean-François Beauchemin et Rawi Hage, ayant tous deux suivi le combat, ils disent appuyer l’initiative, elle fait parler de leur œuvre. Cependant, Jean-François Beauchemin a osé exprimer une critique. Il trouve « batard » (sic), que le jeu fasse en sorte que les débatteurs préparent une critique en bonne et due forme mais qu’ensuite ils aient recours à de la stratégie pour gagner. J’ai compris son idée ainsi : une critique bien préparée, ça devrait être suffisant pour gagner. Curieusement, c’est le défenseur de son œuvre « La fabrication de l’aube », Émmanuel Bilodeau, qui a eu le plus recours à des subterfuges et à de la stratégie. Jean-François Beauchemin a donc critiqué son défenseur ! Voyons-le avec le sourire.
Aujourd’hui, la nouvelle stratégie d’Emmanuel B. a été l’intervention de Françoise Faucher via la ligne téléphonique. Cette grande comédienne a défendu La fabrication de l’aube avec cœur et conviction, ce qui a ébranlé le seul qui hésitait encore, Raymond Gravel. La stratégie était forte car l’avantage de ce plaidoyer par une tierce personne a fait en sorte qu’aucun des débatteurs n’a osé l’interrompre.
Le duel verbal entre Brendan Kelly et Emmanuel Bilodeau était nerveux, saccadé, et il a mené à du cocasse. Pendant que Brendan Kelly ramassait son meilleur français pour défendre son livre, laissant tomber des quarts de seconde d’hésitation, Emmanuel B. entrait avec des apartés, petits coups punchés et précis, atteignant sa cible. Écoutez cet exemple savoureux : Brendan Kelly déclare qu’il ne lit pas pour évoluer, Emmanuel B. lui réplique un « Pourquoi tu vis ? ». Personnellement, j'ai compris « Pourquoi tu lis ? », tellement mes oreilles ne croyaient pas ce qu'elle entendaient !
Malgré tous les amusants subterfuges employés par Emmanuel Bilodeau, c’est Parfum de poussière le grand gagnant, faisant mordre la poussière aux quatre autres, en les éliminant un à un.
Mais disons-le et soulignons-le, Emmanuel Bilodeau part aussi gagnant. Suite à la demande faite aux auditeurs de voter pour le meilleur débatteur et leur livre préféré, c’est Emmanuel Bilodeau qui a gagné, et le livre : « La fabrication de l’aube » de Jean-François Beauchemin.
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Photos ci-dessus : Emmanuel Bilodeau et Brendan Kelly
4 commentaires:
Y a pas un grand sage à quelque part qui a déjà dit : « Parlez-en en bien, parlez-en en mal...»
C'est vrai que ce type de "combat" peut être dérangeant, mais l'important c'est que tous ces livres en sortent plutôt gagnants (les ventes dans les jours et semaines qui suivent en témoignent).
Eh bien, moi pauvre petit interne de l'Hôtel Dieu de Québec, grand amourateur de la littérature, loin des débats enflammés, j'ai ouvert un refuge pour livres oubliés.
Ici, pas de gloire, seulement des couvertures silencieuses. Pour redonner vie à tous ces livres, je les lis un peu chaque jour. je leurs donne mon affection de lecteur. Si vous saviez comme ils sont heureux d'être lus.
Un beau jour, Marie Laberge, qui avait entendu parler de mon refuge pour vieux livres, m'a téléphoné pour le visiter. J'ai accepté sans trop comprendre ce qui la motivait.
Eh bien croyez moi ou non dès qu'elle est est entrée dans mon refuge pour livre pas lus, elle s'est faite mordre par un ouvrage- Les trois moustiquaires, un bouquin passé complètement inaperçu dans l'inaperçu. Oui, un livre non lu a mordu une écrivaine très très lue.
Incroyable non. Alors le combat des livres, vous savez...
@ Épicure : Je serai en effet très curieuse de connaître les répercussions tangibles comme celles-là.
Je reste convaincue qu'il y a des auditeurs dont la curiosité a été piquée, on a qu'à aller lire la centaine de commentaires laissés sur le site du Combat des livres pour n'en plus douter.
@ Anonyme : Vous êtes probablement l'anonyme que j'ai lu chez Jules, parlant là encore de Marie Laberge (une petite fixation, non ?) alors vous n'êtes déjà plus tout à fait anonyme.
C'est très jolie votre histoire, j'aime bien votre manière de passer vos messages. C'est charmant à la manière romanesque.
Et vous savez que le Combat vous passe dix pieds par-dessus la tête, c'est votre droit le plus strict. Il y en a pour tous les goûts dans la vie.
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