« Parlons blogues ». Je ne sais pas si vous avez remarqué, c’est une de mes catégories (à la fin du texte). Après tout, c’est l’environnement du Passe-Mot et dans la vie, je trouve important d’être conscient de son environnement.
Les blogueurs, c’est connu, c’est assez « sorteux » et ça se fréquentent entre eux. Chacun y va avec ses besoins, ses affinités, ses goûts. Des liens se développent qui peuvent aller jusqu’à frôler la relation amicale, comme dans la vie à force de se parler et de se voir. Mais je dirais même plus convivial que dans la vie. C’est rare que dans la vie, on arrive chez une connaissance et que tout de suite, elle sorte son carnet d’adresse pour le partager. Prends de mes adresses, ne te gênes surtout pas !
Où je veux en venir donc ? À mon titre ! Mon village virtuel. Récemment, j’ai perdu des « amis » blogueurs … Pfffffffff ! Du jour au lendemain disparus sans laisser de trace. Ou à peine un fluide de promesse traînant derrière leurs pas. Cela m’a fait réaliser que même si on ne se parle pas en se regardant dans le blanc des yeux, on s’attache à la personne derrière les mots. Comme à un personnage de roman. Imaginez-en un que vous aimez et qui vous bavarderait pendant deux ans et à qui, même, vous laisseriez des commentaires et qui vous répondrait. Et qui sait, cette relation pouvant même influencer l’histoire. Vous y êtes ? On se comprend alors !
Sur le coup, j’ai éprouvé un petit choc, assez en tout cas pour que s’enclenche une réflexion. Une saine réflexion, je dirais. Le virtuel, ce n’est pas de la fausse réalité. On l'appréhende par l’esprit, et les émotions suivent de près. Le « dit réel », on l'appréhende dans un lieu matériel, par du tangible, et des émotions. Voyez, l'émotion est le lieu commun aux deux !
Donc, après ces morts subites, le phénomène de l'éphémère se perpétue, ça tombe comme ça, plusieurs blogues sont en pause. Je ne parle pas ici du petit intermède régénérateur, je parle de la pause remise en question : est-ce que je continue ? Suis-je encore motivée, est-ce que ma balance « plaisir » et « effort » est en équilibre ? Assez pour conclure que le village virtuel est la terre fertile du précaire. On marche sur le sable mouvant des liens, il faut l’avoir en tête pour que le cœur reste dans le courant, et que le corps ne s’enfonce pas. En entretenant la bonne attitude, celle de vivre au présent. Oui, oui, le fameux mot synonyme de « cadeau » ! Il faut savoir apprécier chaque blogue quand il passe sous la route claire du net. (Remarquez, tant qu’à être dans le philosophique, le monde réel est pas mal précaire aussi. Un peu moins, il est vrai, et bonne mère que j’espère ne pas me tromper en le prétendant !)
J’ai pensé que c'est le moment idéal pour vous présenter certaines de mes fréquentations, partager avec vous le regard que je pose sur elles. Je ne vous ferai pas faire le tour de mon village d’un coup, vous seriez étourdis. Surtout que, parmi eux, il y a de vrais « conteux », vous savez celui qui dans un village attire les attroupements par ses bonnes histoires ? Eh bien, dans mon village virtuel, il s’appelle Gaétan Bouchard et se raconte "Simplement". Il raconte en mots, aussi bien qu’en images. Il est peintre. Peintre des mœurs de la vie, ceux qui se meurent, comme ceux qui se vivent bien ou qu’on aimerait voir vivre mieux.
Je vous dis qu’il en voit des choses, des gens, et son plaisir de raconter se sent, s’entend entre chaque virgule. Presqu’à chaque jour son histoire, c’est un flot régulier, comme un fleuve. C’est relaxant, ou distrayant et au mieux, les deux. Et si vous acceptez le pire du mieux, ses histoires peuvent porter à la réflexion. Et alors ça nous prend comme une épidémie qui court sous la peau de la pensée, qui se transmets au voisin du voisin.
En attendant la visite au prochain voisin, tenez votre chapeau entre vos doigts, des fois que vous rencontreriez Gaétan, il aime bien qu'en toute politesse, on le salue ... Simplement.
15 commentaires:
Très beau billet, Venise.
Tiens. De ce pas je vais saluer Gaétan. Y'é pas à' porte mais y'é pas loin.
Butch rules!
Et il peint, et il chante...
Ben oui, on se fait rattraper par le métro qui nous souffle au visage et la vitesse et le travail et la précarité qui empoisonne lentement... par chance, il y a cette forêt de pixels avec ses plans d'eau, parfois croupie, parfois limpide, où on peut tremper un orteil, de temps en temps, histoire de sentir monter la sève.
C'est vrai qu'il y a beaucoup de "pauseux" en ce moment, et cela se comprend, c'est beaucoup de travail un blog, tout le monde ici est d'accord hein? ^^ Il faut espérer dans ce cas que la pause ne mène pas à l'extinction du blog.
Sinon, je sens que tout ça sera très intéressant! Et ça l'est déjà. Merci Venise de partager avec nous tes coups de coeur "bloguestres"!
Oui,un tré beau billet, et juste...
Et chez Butch, c'est toujours un bonheur de faire une petite halte...
Un blogue, c'est du travail mais c'est avant tout du plaisir, le plaisir d'échanger, de partager, de rencontrer aussi.
Rien de virtuel la-dedans, je trouve, au contraire.
Une autre réalité, c'est tout.
J'aime venir ici, tailler une petite bavette avec toi, te lire et te découvrir...
Bises.
Hélèna
Merci de passer le mot Venise...
Beaucoup de blogueurs et de blogueuses finissent par manquer de souffle, mais pas une marathonienne du blogue comme toi et certains de tes comparses virtuels qui viennent gentiment déposer leurs commentaires ici-même.
Qu'est-ce qui tue un blogue? Le commentaire politique perpétuel. Il vient un temps où le gérant d'estrade se sent pas mal tout seul avec ses clavardages idéologiques. Son ego finit par rapetisser en constatant un jour qu'il a tout dit, alors qu'il n'a encore rien dit d'original dans la plupart des cas.
Ceux et celles qui traitent des arts et des lettres, voire de la musique, perdurent contre vents et marées sur le ouèbe.
C'est ma vision de choses et ça m'a fait du bien de le dire.
Encore une fois, un gros MARCI!
Oups!
Tré avec un "s" , ce n'était pas un trait d'esprit, mais une erreur de frappe...
Je ne suis pas assez vétérante dans le monde des blogues pour avoir un avis sur ce qui fait perdurer plus l'un que l'autre, mais depuis que j'y sévis, c'est vrai , j'ai déjà remarqué cet essoufflement.
Et ces arrêt brusque parfois.
Qu'en de beaux mots ces choses-là sont dites, d'autant que je les ressens de la même manière. Il me semble que je viens tout juste d'y arriver (et de m'y accrocher fortement) et il est vrai que j'ai déjà constaté ces pauses comme des pincements au coeur comme si j'arrivais trop tard.
C'est que je le prends au sérieux mon village virtuel, je me vois sur la marche la plus haute de l'escalier le plus haut, le porte-voix à bout de bras pour me faire entendre de tous ...
Ça me remue que le thème du village soit (encore) rassembleur. Rien de pire en fait que vivre des émotions de villageoise fin seule.
Ce n'est pas encore les pauses "remises en question" qui m'ont le plus rentrées dedans, ce virus de lassitude faisant rage surtout au printemps, car ça garde le contact, donne des signes avant-coureurs, prépare mentalement à la perte possible. Mais perdre pas un, pas deux, mais trois blogues en deux semaines, de ces endroits visités où à peine débougriner, je me calais dans le meilleur fauteuil d'où on s'empressait de me servir un verre d'eau de vie et de mots, jacassant avec les autres qui se joignaient en abondance, ça donne un choc coudon d'arriver devant une porte close, et exit les "adieu-merci-on-t'aime-et-ce-qu'on-a-eu-du fun.
On l'aurais-tu rêvé tout seul ce fun-là ?
C'est tout à fait leur droit. Ils avaient leur raison de le faire de cette manière. Mais comme je le dis souvent pour les romans, l'écrivain-dieu a tous les droits et moi celui de réagir en tant que lectrice.
Et habitante de village :-)
T'inquiète: les blogueurs sont comme les vieux chanteurs qui annoncent leur retraite, t'as pas le temps de t'en ennuyer qu'ils sont déjà revenus.
Mistral : À voir comme un signe alors, pas le chant du cygne.
Malgré que mon petit passage comme «bloggueuse» fut de courte durée, Le Passe-mot sera toujours pour moi un lieu où il m'est et me sera bon de m'y ballader et d'y échanger.
@ Suzanne : Tes mots réchauffent.
Tu parles de ta vie de bloggeuse de courte durée, mais ô combien intense ! Si impliquée, si assidue, si généreuse.
Quel vide ! Tu étais une de mes rares acolytes de littérature québécoise. J'en fais mon deuil. Et quel à-propos d'en parler un Vendredi Saint !
Alors, vois comme ton assiduité de lectrice me fait plaisir et merci du fond du coeur pour tous les bons moments que tu m'as offerts.
Bonjour, Venise,
tout ce que vous dites est juste. La blogosphère est très proche de l'univers où se croisent les astres. Parfois une gravitation insolite nous attache à une planète et nous nous attardons, parfois nous poursuivons notre route dans cet infini, croisant soudain, une comète dont la chevelure d'or nous laisse comme un désir, mais elle disparaît dans la nuit de net...
Amitiés
@ Christiane, qui que vous soyez, j'adore la manière dont vous faites circuler les idées dans l'espace. Est-ce parce que je suis doublement air, verseau et balance ?
Si j'ai pris un certain temps pour y réagir, c'est que j'étais coite de surprise.
Merci de votre passage aérien, j'espère que vous reviendrez, volatile ou dans la chair du virtuel.
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