C’est à peu près ainsi que je me sens ! Hier soir, un spectacle qui m’a nourrit dans des sphères inconnues de moi et aujourd’hui, pas moins de trois Café littéraire de presque deux heures chacun. Et dans une demi-heure, un autre spectacle.
Commençons par celui de Chloé Ste-Marie. Elle m’a étonnée. Déjà fan de ses albums, ces fêtes du poète, de son amour du mot, de son implication sociale, et même des couleurs vives qu’elle ose comme une seconde peau. Cela en fait un être paradoxal, de la douceur et de vulnérabilité mixé avec du flamboiement.
Pourquoi m’a-t-elle étonnée ? Pour le courage de son audace. Se planter debout devant une assistance, avec à ses côtés un seul musicien, et attaquer ce rituel qui durera jusqu’à la fin ; un poème, ensuite une chanson. Pas l’inverse, c’est le poème qui passait en premier, annonçant la chanson. Chloé Ste-Marie place le mot devant la musique, elle place même le mot devant elle ; sa voix, son corps sont des instruments complètement à son service.
Sa performance est impressionnante justement parce qu’elle s’oublie, l’art de la parole est beaucoup plus grand qu’elle. Quand elle chante en Innu, toute un peuple s’exprime. On l’entend distinctement. Où va-t-elle chercher ces sons qui troublent l’air ? Du creux d’elle-même, sort ces sons viscéraux, surprenants, et comme la trapéziste qui reprend sa barre de fer, elle revient à son souffle sûr qui pousse doucement le mot hors de sa bouche.
Je l’ai un jour entendu parler en entrevue du respect infini qu’elle porte au mot. J’avais aussi lu une critique de son spectacle et avais surtout retenu qu'on en sortait impressionné, presque dépassé. Je comprends maintenant, c’est qu’elle se rend bien au-delà de ses albums. La scène lui va à ravir et je ne pensais pas qu’une chanteuse à la voix aussi douce et chantant de la poésie, pouvait nous en mettre plein les oreilles et la vue.
Elle a mentionné à deux reprises son bonheur d'être accompagnée par Gilles Carle, l'a remercié du texte Brûle, Brûle, la dernière chanson qu'il lui a écrite pendant qu'il en avait encore la capacité.
Je suis sortie comblée, et je ne devais pas être la seule, elle a vendu tous ses coffrets (3 albums) et tous ses albums individuels. Ceux qui n’avaient rien à dédicacer lui refilaient le programme souvenir, la file était donc longue jusqu’à ... minuit !
Je suis partie mais pas avant de lui avoir remis la lettre que je lui destinais depuis cinq ans, en mains propres. Me voilà aussi soulagée que comblée.
* * *
Rajout :
Je découvre que Lucie qui a assisté à mon atelier a elle aussi écrit un billet très intéressant sur l'atelier et le spectacle de Chloé. Vous y trouverez une photo de nous après l'atelier et de Chloé sur la scène du Théâtre La Marjolaine.
6 commentaires:
Simonac! Tu me donnes envie d'écouter "Je marche à toi" drette là!
Je crois qu'elle "sort" un nouveau cd cet automne.
En plein dans le mille Gaétan ! Il sort bientôt, elle en parlait avec toute sa pétillante douce passion (paradoxale Chloé !)
J'ai pris une résolution : ne plus jamais manqué ses spectacles, si différents de ses disques. Je ne sais pas si tu l'as déjà vue en spectacle, si non, j'ose te le recommander puisque je suis aussi sûre de mon coup que le CD "Douze hommes rapaillés".
Oui j'ai assisté à un de ses spectacles dans un petite salle intimiste. Un bijou sous la lumière.
J'y étais aussi et je confirme : elle est absolument chavirante. J'en ai fait mon coup de coeur dans mon dernier billet aussi. Et comme toi Venise, je prends un abonnement pour ses prochains spectacles!
Dame Ste-Marie, j'adore et ton bilet lui rend un bel hommage qui lui revient d'emblée. Merci Venise.
Oh, oh, voilà qui m'intéresse vivement et ce billet donne plus qu'envie d'en savoir plus et d'en entendre davantage.... Est ce que cette Dame est trouvable par chez nous?
Amitiés douces, chère Venise
Hélènablue
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