Le sujet de l’heure ; les enfants qui vivent cruellement le divorce de leurs parents. Je m’avoue un peu saturée du thème. Ça part mal une lecture. Je me suis rabattue sur mon désir sincère de découvrir cette auteure.
C’est l’histoire d’Alex, ado de 14 ans, dont le père est absent depuis la naissance, la mère aussi, puisqu’elle a confié son éducation aux grands-parents. Cette famille en est une d’intellos bourgeois, ardents militants de gauche. L’enfant s’est complètement replié sur lui-même depuis que récemment il vit avec sa mère. Il broie sa rage, et s’il est muet de l’extérieur, son discours intérieur est extraordinairement violent à l’égard de sa mère. Disons qu’entre les deux comportements, le contraste est grand, ce qui fait qu’en partant, j’ai trouvé que le tableau manquait de nuances. L’enfant se défoule en courriellant à une fille qu’il courtise, des yeux seulement. Encore là, les fils sont cousus grossièrement, on sent que l’auteure veut absolument attirer l’attention sur ces pauvres enfants abandonnés devant leur écran, ce mal du siècle.
Pour vraiment m’attacher à cette histoire, j’aurais aimé moins entendre, derrière toutes ces mises en situation, la voix moralisatrice de l’auteure. Une voix qui explique. Je préfère que l’on me démontre, en me faisant ressentir des émotions par exemple. Je préfère. J’imagine que ça dépend des goûts et les miens, je commence à les connaître.
Le style est d’une grande simplicité, naturel, fluide, avec quelques trouvailles intéressantes. C’est efficace, ça se lit vite et bien. Sur le quatrième de couverture, on parle « d’économie de moyens ». La structure du roman, un moyen de plus en plus commun : donner la parole aux personnages, à tour de rôle, à chacun son chapitre.
Au final, ce sont les pères qui ont le beau rôle, ne serait-ce que pour ça, je suppose qu’on pourrait dire que l’œuvre se distingue.
Le fils du Che de Louise Desjardins, Boréal, 173 p.
1 commentaire:
C'est vrai que c'est un thème récurrent. Le dernier que j'ai lu c'était le Froid modifie la trajectoire des poisssons de Pierre Szalowski et jAvais adoré, mais c'était TRÈS original comme approche. Celui ci a l'air d'être balisé au possible et sentir les paradigmes À plein nez. Ca au moins l'intérête de découvrir une nouvelle auteur et lÀ ca me rejoint.
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