Ce premier roman de Sylvie Gaydos pousse l'exploration des liens familiaux au-delà de la mort.
Philippe est tout sauf une entité libre. Décédé sur le coup d’un accident, il continuera à veiller sur sa filleule, Sarah, à laquelle il est attaché, pour ne pas dire ligoté. Cette histoire nous amène à réaliser que, dans le domaine de l’attachement, les règles de l’invisible diffèrent peu de celles du visible. L’âme continuerait de disposer de son libre arbitre au-delà de la vie terrestre, et qui dit liberté, dit aussi possibilité de se mettre dans le trouble. Et cela malgré la présence d’anges gardiens qui dispensent des conseils ! La question se pose : se mettre dans le trouble par entêtement ou par générosité ? Il faut lire pour tirer ses propres conclusions.
Mais revenons sur terre, puisque Sarah, elle, a une vie à y vivre. Éduquée par une mère froide et autoritaire, elle n’a pas le choix d’être une enfant modèle. Le père effacé, la grand-mère faisant corps avec sa fille, c’est le monde matriarcal qui prévaut, assez que je me suis cru dans les années cinquante ! La mère est dure avec Sarah mais le destin l’est encore plus. Les malheurs surgissent de toutes parts, ou sont évités de justesse. J’ai fini par trouver que ça faisait beaucoup pour une seule personne.
J’imagine que l’auteure avait « besoin » de ces drames intenses à répétition pour mettre en scène la bienveillance extra-terrestre du parrain. Pour ma part, à chaque fois qu’une histoire se charge d’éléments excessifs et peu nuancés, j’ai tendance à décrocher. Je suis une lectrice qui se plait dans la subtilité. Par exemple, les émotions à ce point cadenassées de la mère m’ont gardée un certain temps en marge. J’ai refusé de croire à cet effluve de Cendrillon de notre époque moderne. Mais, heureusement, les personnages évoluent et plus ils évoluaient, plus ils se nuançaient et plus j’y croyais. Les personnages principaux sont intéressants, l’histoire est bonne et a une originalité certaine, mais, à mon avis, elle gagnerait à être concentrée pour plus d’efficacité.
Quiconque est ouvert à tous les possibles a toutes les chances d’apprécier l’histoire de Sarah. Ce roman va loin dans ce qui nous lie les uns aux autres : cela demeure sa plus grande force.
Personnellement, l'histoire m'a convaincue parce qu'elle résonnait en moi pour ma croyance à une vie qui se prolonge dans l'au-delà.
4 commentaires:
La grande force de l'auteure, selon moi, c'est qu'elle parle de l'humain. Vu du dedans. Senti du dedans.
Je te cite: «Ce roman va loin dans ce qui nous lie les uns aux autres : cela demeure sa plus grande force.»
Je suis tout à fait d'accord.
Chère Venise, je te remercie de ce commentaire bien présenté. Il résume assez bien ce que je pense moi-même de mon roman, après une année de recul. Ta critique me servira pour le prochain. Que demander de mieux ?! :)))
Faut voir....ça pique ma curiosité, comme une...curiosité, dirais-je. Faut voir.
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