Dans ce roman qui se veut le premier d’une série, le projecteur éclaire les jeux de pouvoir dans les couloirs d’une université. Des étudiants en fin de parcours, en rédaction de mémoire sont en scène. On y découvre les ficelles de la manipulation, dont une marionnette articulée par la chef du département des matériaux, une étudiante particulièrement brillante qui fait une découverte importante. Sa supérieure immédiate, Claire Laniel, mue par un moteur puissant, l’ambition, semble de ce genre de femme avec une roche à la place du cœur. Une rumeur persiste à l’université qu’elle est le diable en personne et tous, sans exception, ont une dent contre elle.
Une partie de pouvoir se jouera sur l’échiquier du département des matériaux. Les collègues de travail de Claire Laniel préparent un coup, la bibliothécaire du département est de la partie, l’étudiante Monica, un pion important. Quant à la reine, sa réputation diabolique devance chacun de ses déplacements sur la planche du jeu.
« Huis clos haletant sur les dessous de la vie universitaire », peut-on lire sur la quatrième de couverture. Sans m’attendre à une séquestration, je me préparais à ressentir un certain étouffement entre les murs de l’université, quand en fait, je n’ai ressenti rien de tel. L’action tourne autour de la vie universitaire mais fait de nombreux allers et retours sur la vie privée de Monica, via son frère et grand-père, et de Claire Laniel, via sa belle-sœur qu’elle déteste.
Cette Claire Laniel, le cœur de l’histoire, se présente des pieds à la tête uniformément colorée « noir foncé ». Le lecteur sait d’avance qu’elle va toujours choisir le plus diabolique des plans. Je conçois que certains lecteurs aiment ce genre de personnages quasiment caricaturaux mais, personnellement, je les préfère plus nuancés. Ce qui fait que j’ai manqué le coche, faisant mentir la quatrième de couverture qui nous assure que nous prendrons plaisir à la haïr. J’ai laissé les personnages du roman l’haïr à ma place, ce qu’ils font très bien d’ailleurs. Peut-être parce que sa méchanceté m’est apparue un peu désincarnée, j’ai fini par me demander, comment était-il possible qu’elle occupe depuis aussi longtemps un poste d’autorité ? Certains êtres beaux ont un ascendant naturel chez les gens, et peut-être que l’auteur en la disant très belle comptait sur cette donnée, mais c’est plutôt sa sévérité qui est mise de l’avant dans les descriptions de sa personne.
J’ai cependant vu grandir, page après page, mon espoir de la voir acculée au mur. Le cas de Monica, personnage plus nuancé m’a tenue à cœur. Le suspense tient la route, même si j’ai trouvé certains hasards un peu tirés par les cheveux.
Peut-être que le tome deux saura approfondir les personnages et me convaincre avec plus d’éclat.
7 commentaires:
Compte tenu du manque flagrant d'enthousiasme dont tu fais preuve, je suis surpris que tu envisages tout de même de lire le tome #2!!
Ah, dommage que tu ne sois pas plus convaincue. Un roman se passant dans une université, j'aurais bien pu être preneuse... je le mets donc en peut-être...
Ah, je sais pas....faut voir....je ne suis pas emballée comme d'autres fois, les atmosphères glauques m'empoisonnent.
L’atmosphère n’y est pas glauque. Au contraire, le récit y est bref, léger, je dirais même aéré et tient plus, selon moi, de la nouvelle que du roman. La chute du livre est d’ailleurs très caractéristique du genre.
Chère Danielle 13463 ! (HI HI !). Loin de moi l'idée de te contredire toi qui lis tellement plus de polars que moi. Tu as des points de référence que je n'ai pas, et que j'aurai peut-être un jour si je continue d'en lire. Ce que j'ai bien l'intention de faire.
Ne t'y trompe pas, Venise, j'ai trouvé ce récit inconsistant, pour ne pas dire insipide... mais pas glauque :-)
Danielle : Précision utile, je me faisais une fausse impression. Merci.
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