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vendredi 20 juillet 2007

Renchérir sur l'immortalité


Encanter, encanteur, encanteuse, à l'encan : tous des québécismes... Non mais ! En l'apprenant, toujours par Petit Robert, je l'avoue, j'ai été bouche bée suffisamment longtemps pour retarder mon billet ! J'exagère. J'aime ça exagérer, c'est mon côté conteuse et la vie serait donc beige, et même grisâtre si on pense aux humeurs pluvieuses de dame nature, si on n'y ajoutait pas parfois un peu de la couleur ravigotante de l'exagération. Oyé ... Oyé ! Allergiques à l'exagération, s'abstenir de toute lecture subséquente de ce billet, je me dégage de toute responsabilité face à vos réactions exagérées et même, non exagérées !!!

Il y a toujours eu l'encan à la criée et maintenant existe aussi, l'encan silencieux. De plus en plus courant, l'encan silencieux. En catimini et avec sang-froid, vous décidez du montant que vous accorderez à une faveur ou à un objet. Une faveur, vous dites ? Oui, c'est mon mot à moi qui comprend les dons parce que les encans silencieux sont pour la plupart consacrés aux actes de générosité. Parce qu'il est permis d'être généreux et de recevoir en retour. Quant à moi, c'est même plus que souhaitable !

Mais que diriez-vous de l'encan de l'immortalité ? Moi, je suis gagné, exagération ou pas, je mise sur l'immortalité ! Qui va la gagner ? L'éternité bien sûr. Bon, bon, assez exagéré, je reviens les pieds sur terre. De toutes manières sur la Terre, malgré son important défaut de précarité (!), il y a de l'originalité, jugez-en en prenant connaissance de la bonne idée de Nicole Fontaine (présidente) :

« J’avais entendu parler d’un “encan de l’immortalité” au profit d’une organisation londonienne, la Medical Foundation for the Care of Victims of Torture. Plusieurs écrivains de renom, tels que David Lodge, Ian McEwan et Margaret Atwood avaient offert aux acquéreurs, la possibilité de passer à l’histoire en intégrant leur nom dans une œuvre à venir. Ken Follet, un autre écrivain britannique très connu, a même acheté une place pour voir son nom apparaître dans le roman d’un compatriote. Cette mise lui a coûté 2000 livres sterling et il semble que l’auteur en question lui ait demandé comment il souhaitait voir mourir le personnage portant son nom ! »


En partant du principe que ce qui est bon pour les Anglais, est certainement bon pour les bibliophiles* et futurs visiteurs des Correspondances, certains de vos rêves les plus fous sont maintenant accessibles :

« Vous rêvez de voir votre nom apparaître dans la prochaine œuvre romanesque de Michel Tremblay ou de Chrystine Brouillet ? Vous mourrez d’envie de recevoir une lettre d’amour de Louise Portal et de dîner en sa compagnie ? Vous avez follement le goût de partager la table de Dany Laferrière ou encore d’obtenir une page manuscrite recopiée de la main de Marie Laberge, de Nicolas Dickner ou de Yves Beauchemin ? L’occasion vous est donnée de faire une mise, à partir de 50 $, à l’occasion d’un encan silencieux organisé par Les Correspondances d’Eastman. À la liste prestigieuse d’une douzaine d’écrivains participants, s’ajoutent des vins millésimés d’une valeur marchande de 100 $, ainsi que deux tableaux d’artistes, l’un offert par le galeriste Pierre Riverin et l’autre par l’artiste Graeme Ross ».


Un seul paragraphe, c'est bien peu pour des rêves ! Allez fouiller la liste des rêves, il y en a sûrement un qui, depuis longtemps, turlupine votre conscient, ou votre inconscient ; c'est pareil dans le domaine du rêve !

En terminant, voici une originale définition du bibliophile : Il aime cette muette conversation des grands esprits qui n'exige pas de frais de réciprocité, que l'on commence où l'on veut, que l'on quitte sans impolitesse, qu'on renoue sans se rendre importun.

Et une sympathique famille de mots : Chérir, enchérir, renchérir, surenchérir : Enchérir sur quelque chose que l'on chérit !

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