Je devais bien aboutir à la lecture un jour quant à vous parler de Pyramide. Si ça vous enchante, un petit clic de souris ici et vous serez sur le site et toutes ses explications. Voilà ! Mission accomplie, nous allons devenir concurrents ! Impossible de vous laisser sur cette futilité des mots, quand on a sous la main un génie de la réflexion absurde sur la littérature, et j’ai nommé nul autre que Nicolas Dickner. Je vous invite à lire cet extrait constructif autant que rigolo sur quel temps à employer dans nos romans. Le dilemme devant lequel nous place le choix du temps d’un récit :
Prenez le temps de narration. Vous entendez beaucoup de romanciers pester contre le temps de narration? Non, ils se taisent, les coquins. Quelle magistrale épine dans le pied, pourtant. Ce choix en apparence anodin entraîne des répercussions sans fin.Essayez un peu d'imaginer de grands classiques déclinés dans un autre mode temporel...Longtemps, je m'étais couché de bonne heure.Longtemps, je me couchai de bonne heure.À cette époque, je me couchais de bonne heure.Ah, me coucher de bonne heure comme autrefois!Depuis longtemps, je me couche de bonne heure.Longtemps encore, je me coucherai de bonne heure.Chacun de ces temps de verbe débouche débouchera aurait débouché sur un récit parallèle profondément différent.Rien n'importe plus que le temps. Il passe trop vite ou trop lentement. Il est persillé d'ellipses. Il se cristallise, s'évapore, se condense. Nous évoquons les temps anciens, nous redoutons la fin des temps. Quant au présent, physiciens et bouddhistes nous assurent qu'il est illusoire: tout fuit et se transforme sans cesse. (Je veux bien, mais faut-il narrer ce mouvement au passé simple ou au présent?)En écriture, négocier le temps du récit revient à magouiller avec l'anatomie de l'univers.Ne croyez surtout pas les apprentis techniciens qui prétendent que le verbe x donne à coup sûr l'effet y. En matière de temps, Albert Einstein a clairement démontré que tout est relatif - et cette relativité cause mille migraines au romancier.Si vous voulez lire sa chronique au complet dans le Voir, cliquez ici.
1 commentaire:
Bonne chance pour ta participation, chère Venise. Si tu es prise, tu nous diras quand on pourra te voir en action!
En ce qui concerne le temps de narration, j'ai opté pour le présent. N'y a-t-il pas un plus bel angle pour aborder la vie? C'est le Carpe diem, mis en pratique!
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