Aujourd'hui, pour les compte-rendus du 15 du mois à la Recrue, je fais office d'exception à la règle pour la sincère et forte difficulté que j'ai eue à lire ce roman, guide pour aveuglé en amour. J'ai oublié de rire et je me suis plus ennuyé que j'ai souris. Et en disant cela, je réalise qu'ici, entre nous ;-), je suis plus directe que je l'ai été à La Recrue où je me suis bien gardé de nourrir les faux semblant mais disons que ma vérité est exprimée plus diplomatiquement. Il me semble en tout cas, mais sommes nous les meilleurs juges de ce que l'on écrit ? Je vous laisse mon commentaire et dites-moi si vous lisez mon entre-ligne de la même manière que je l'ai écrit ?
Jouer le jeu de l’amour et du (non) hasard
Dès les premières phrases, j’ai réalisé que je n’avais pas affaire à un roman ordinaire, qu’il correspondait au graphisme de la couverture typique à un magazine féminin humoristique. Pourquoi ne pas étendre la définition étroite du roman me suis-je dit, et j’ai essayé de jouer le jeu et d’y prendre plaisir. Parce qui dit jeu dit souvent plaisir, bonne rigolade, humour.
L’auteure Annie (L’Italien), je l’ai tout de suite identifiée à Anne, le personnage principal qui reçoit en cadeau de fête un voyage au Club Med orchestré par ses ingénieuses copines. Annie et Anne ont de l’humour à revendre. L’histoire en déborde à tel point que le « bas de page » est noirci par des définitions cocasses de mots inventés. Aussi bien l’avouer tout de suite, je ne les ai pas tous lus. Je me suis lassé de l’humour pour l’humour. C’est très personnel, j’aime le rire né de la surprise, qu’on me déjoue, qu’on me saisisse au moment où je m’y attends le moins. À partir du moment où la blague est entendue et attendue, j’ai tendance à rester imperturbable et je peux jusqu’à m’ennuyer un peu même. J’ai tout à fait conscience que c’est personnel et je m’imagine facilement que ce lexique avait de la matière pour se bidonner.
D’ailleurs, le lexique était à l’image du propos, généreux, pas hermétique, joyeux, pas prétentieux. Très bon enfant.
Le « jeu » concocté par les amies d’Anne pour son anniversaire veut faire la démonstration qu’elle pèche par orgueil et que c’est la raison qui empêche Cupidon de traverser son cœur d’une flèche trempée dans la fiole amour. L’idée est bonne et je trouvais que c’était une manière originale de présenter la parfaite comédie romantique. Ce qui m’a empêché de me délecter est le côté parfaitement prévisible. Je comprends pourtant que dans ce genre d’histoire, on joue le jeu, après avoir eu peur que tout bascule dans un drame X, suite à un malentendu, on a l’assurance absolue que les amoureux qui se battent contre leur amour vont finir heureux parce que fait un pour l’autre. J’ai déjà vu et lu cette formule et il m’arrive d’y prendre plaisir, je n’y suis pas allergique.
Pourtant, cette fois-ci, la course au trésor avec ses cartons semés par ci et par là, m’est apparue si évidente que cela m’a enlevé le plaisir de jouer à la peur, au doute, au frisson. Les règles du jeu étaient archi simples, trop simples à mon goût, faut-il croire.
La fin et sa proposition de plusieurs fins m’a amusé pour le plaisir de choisir. J’ai choisi la première option et j’ai eu droit à un gros paragraphe un peu platement écrit. Du coup, je suis allé parcourir très rapidement les autres fins et j’ai compris que je n’avais pas choisi la fin idéale d’après la définition de l’auteure, celle où on ne passe pas tout de suite l’éponge et qui s’étire sur quelques pages plus subtilement amenées.
En bout de fins (une ou trois), je ne dénigre pas ce roman qui a le mérite de se démarquer par son genre « chick lit » tout à fait assumé mais pour moi, c’est un rendez-vous manqué.
8 commentaires:
Venise, cessez de vous tourmenter. Vous ne l'avez pas aimé, ce livre, un point c'est tout. Vous auriez même pu être plus raide. Quant à moi, j'ai hâte de voir qui sera la prochaine recrue.
@ Réjean : Ce n'est pas tant que je me tourmente, j'avoue être plutôt surprise de l'avoir si peu aimé mais je suis confortable avec ce fait.
Par contre, et là je vais dans votre sens, je découvre (on apprend à se connaître à tout âge !) que j'ai un mécanisme d'auto-censure qui se met en branle automatiquement. C'est un peu comme un réflexe et ce qui m'a grandement aidé à le réaliser est le commentaire de Karine
moncoinlecture.over-blog.com/article-19434901.html
. Encore une fois, elle sort son commentaire le 15 sur le choix de La Recrue, et elle exprime ce que j'ai senti tout au long de cette lecture. Et pour reprendre vos mots "elle est beaucoup plus raide que moi.
Moi aussi, j'ai hâte au 15 juin !
@ Tous : Pour plus de rapidité pour lire le commentaire de Karine, il s'agit tout simplement de cliquer sur "Mon coin lecture (Karine)" sous ma catégorie "Aux amoureux de la lettre".
En effet, nos ressentis se ressemblent mais je mets beaucoup moins de gants blancs. En plus, c'est l'article le plus "mal écrit" que j'ai pu produire depuis un bon bout de temps parce que j'ai dû réécrire certaines phrases 10 fois. Et mon mécanisme d'auto-censure à moi fonctionne aussi parce que depuis que le billet est publié, je me demande si je n'éditerai pas certaines parties pour ne pas faire de tort... et j'avais demandé conseil auprès de Jules avant!!! ;)
@ Karine : Pendant que toi, tu veux en retirer, moi, je veux en remettre !
Assumons-nous, Karine ! De toutes manières, l'auteure saura faire la part des choses puisqu'elle a de vaillantes défenseresses ! Jamais je ne croirai qu'elle s'attendait à ce que ça plaise à tout le monde ! De la Chick-lit, c'est de la littérature spécialisée et par le fait même ne peut s'adresser à tout le monde. Ça ne cible pas les hommes en tout cas. Mettons donc notre réaction sur notre "testostérone" qui se serait activée ... Ça paraît-tu que j'ai le goût de dire n'importe quoi !?
Je ne comprends pas cette habitude qu'ont les gens de toujours s'autocensurer. On a de comptes à rendre à personne. On a l'entière liberté d'exprimer nos opinions. Ce n'est pas que réserver à une certaine élite. Sinon, on tombe dans le piège de la langue de bois qu'on déteste tant chez les politiciens.
Venise, je te somme d'utiliser ta liberté d'expression ;-)
@ Éric : Je me somme moi-même ! Je suis en plein dans cet apprentissage de m'assumer complètement. D'avoir lu Karine qui a été si directe dans son propos, je l'ai pris un peu comme une leçon ... même si elle avait quasiment le goût de se rétracter pour ne pas faire de tort à l'auteure ! La sagesse est toujours plus facile à asséner aux autres, car j'aurais eu le goût de lui dire ; je te somme d'assumer tes opinions !
Toi, tu n'es pas une leçon mais un modèle car tu appliques ce que tu dis, Réjean aussi d'ailleurs.
Je n'ai rien enlevé parce que je me dis que mon blog, je le tiens surtout pour moi... et que je ne vais pas commencer à me mentir à moi-même, ce serait un peu ridicule! De toute façon, si on commence à faire semblant, nos billets positifs ne voudront plus rien dire non plus.
Je vais peut-être aller corriger quelques fautes et "fantaisies sytaxiques" dans l'article par contre... je me suis vraiment surpassée dans le style "billet mal écrit" pour ce livre!
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