N.B. : Mon commentaire ne dévoile aucun punch et a été publié section "cinéma" sur le site du Voir.
Trois enfants sont chéris par une mère tendre qui veille sur eux, leur apprend le piano, leur interdit le lac sans surveillance, les entoure de ses bras et de son indulgence, cuisine leur gâteau préféré. Le père fait office de figurant, il est médecin, un bon pourvoyeur comme le bon vieux temps voulait les pères.
On entre dans cette histoire par la porte de la légèreté et rapidement, de quelques coups de manivelles sur cette banlieue champêtre, on sent fleurir l’air des vacances. Faut dire qu’Élise (Marianne Fortier) a le don de nous faire sentir le bonheur par chaque pore de sa peau. Cet air de vacances et d’insouciance est rendu possible par la bienveillance d’une mère qui pallie à tout, de l’absence du père aux défaillances du petit-dernier. Cependant, il y a un seul hic et il est de taille, personne ne le réalise. C’est trop naturel.
Le choix des années 60, pour tout ce que cette époque charrie de « tout était plus simple » est judicieusement exploité pour que le contraste entre du « avant et après la mère » éclabousse sa réalité en plein écran. On nous laissera voir à travers la lentille d’une caméra experte, trois enfants en état aigüe de réaction à la carence maternelle. Ils seront pourtant pris en charge par un étranger familier, leur père. Malgré la situation boiteuse, et même pénible par le comportement du père qui prend le plus jeune en grippe, jamais on ne sentira monter le vent de la déprime. Cela mérite une mention parce que c’est tout à fait remarquable. Il faut le faire quand même ! Et Léa Pool l’a fait. C’est dire qu’avec expertise et sensibilité, on arrive à tout. Même à puiser dans les trésors de spontanéité de ces enfants qui font le film parce qu’on les a laissé le faire.
Élise, l’aînée par trop responsable, touchante à vouloir protéger son petit frère, si belle dans tout car exceptionnellement talentueuse, fera une équipe du tonnerre avec monsieur Mouche pour cette compréhension du silence des mots qui passe par les yeux. Je n’ai pas éprouvé la nostalgie des années 60, malgré une "saucette" musicale des plus entraînantes, plutôt celle d'avoir à quitter Monsieur Mouche, ce faux dur aux côtés d’Élise, cette princesse de la nature.
Un film sensible qui aborde la présence de la mère par son absence.
JOYEUSE FÊTE À TOUTES LES MÈRES
Laissez-vous gâter !
6 commentaires:
Je l'ai justement vu hier et wow ta critique est tellement juste, je ne sais pas quoi en rajouter. J'suis tombée en amour avec le petit Benoit, avec ses grands yeux et sa petite bette innocente. J'en veux un pareil!!!
J'ai adoré la scène finale (sous les plants de maïs), ça m'a inspiré plein d'idées de photos pour cet été.
@ Virge : C'est vrai que le petit Benoît était mignon à croquer. Je t'en souhaite un i-den-ti-que !
Un bon film, vraiment. J'ai placé mon commentaire dans mon blogue en plus du Voir, car j'aimerais bien que ce film ait le succès qu'il mérite.
Merci pour la découverte; je ne connaissais pas ce film et il m'apparaît bien tenant!
J'ai eu la chance d'assister à l'avant-première à Montréal avec les acteurs à la fin. Celui qui joue l'enfant du milieu a fini la soirée en jouant du piano et en chantant comme dans le film... c'était super...
J'ai, bien évidemment, ADORÉ le film !
@ Karine : J'espère que tu le trouve assez tentant pour que tes pas te portent jusqu'à un cinéma ;-)
@ Carine : J'ai trouvé que l'enfant du milieu chantait vraiment bien. Je comprends que tu te comptes chanceuse de l'avoir entendu.
Un beau film à voir, il me semble! Léa Pool m'a bien émue avec ses autres films (le très beau Emporte-moi et l'intense Anne Trister)
J'irai sans doute voir ce film, après ma pile de corrections!
Je te souhaite une très belle fête des Mères à toi aussi, chère Venise!
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