Monsieur Fessou se proclame officiellement un chroniqueur, pas un critique, tandis que moi, je serai un critique. Malgré qu’il se défende d’être un critique, il en reçoit :
À la suite de mon articulet sur le livre d'Éric Simard, Être, j'ai reçu quatre courriels : deux pour m'encourager, deux pour m'apostropher.Il apporte aussi ces précisions :
Personnellement, je ne suis pas un critique littéraire. Je n'ai pas cette compétence. Je me contente d'être ce que je suis, c'est-à-dire un tâcheron du journalisme affecté à l'actualité du livre. Ma jobine consiste à repérer des bouquins et à vous les recommander après en avoir lu quelques uns.
Je ne commenterai pas ce propos outre mesure. Je ne veux pas nourrir cette "guéguerre", ce qui avait à être dit l’a été. Ce qui ne signifie pas que je regrette d’avoir soulevé cette question. Je la trouve plus pertinente que jamais, si on sort du cas particulier de ce chroniqueur qui fait sa jobine de chroniqueur. La question est large ; Où commence et où finit la critique littéraire ? À partir de quel moment est-on un critique littéraire ? Et comment rendre clair pour le lecteur la distinction qu’on y apporte. Par exemple, combien de personnes lisent monsieur Fessou en croyant lire un critique littéraire, et combien de personnes me lisent et croient lire un critique littéraire ? C’est assez souvent le hasard des liens qui nous conduit à des commentaires de lecture, et on n'a pas nécessairement le cv de la personne sous les yeux pour évaluer les compétences. Et quelles sont ces compétences ? Des études, de l'expérience, le jugement ? Le mandat donné par une tierce personne ? Et qu'en est-il si on s'auto-mandate ?
C'est important pour moi de le répéter, et c'est l'occasion idéale de le faire : je ne me suis jamais prévalu du titre de critique, d’ailleurs la catégorie sous chacun de mes billets est titré « compte-rendu ». Même dans mes communications privées, je m'exprime en ces termes. D'ailleurs, suite à cette épisode, je pense l’écrire en toutes lettres dans ma présentation.
Deuxième lien et celui-là est réjouissant aujourd’hui en cette journée de la femme. C’est le dernier billet du chroniqueur et écrivain Patrick Dion.
Tendons la main vers ce cadeau.
Rajout de dernière minute ... j'oubliais ! Mère Indigne, Caroline Allard est invité à Tout le monde en parle ce soir. En la journée de la femme, je trouve que c'est bien pensé.
J'ai hâte, on risque d'entendre de bonnes réparties, car elle est vive d'esprit cette dame.
31 commentaires:
Je m'apprêtais justement à vous envoyer le lien sur Fessou. Québec n'a pas besoin d'un «tâcheron» pour commenter les livres. D'ailleurs, je retiens la définition péjorative du mot («Personne qui effectue sans initiative des besognes de commande»), car je trouve que cela lui convient bien. On pourrait souhaiter que Fessou soit réaffecté et que Le Soleil nomme un vrai critique à sa place. Il est plus que temps !
La remarque de Fessou laisse entendre qu'il peut dire ce qu'il veut d'un livre sous prétexte qu'il n'agit pas à titre de critique littéraire.
Belle approche... On se donne toute la marge de manoeuvre au monde pour parler d'un livre, puis, devant les désaccord de lecteurs, on dit qu'on n'est pas un professionnel de la critique.
Pourtant, cyberpresse le présente sous ces oripeaux:
Depuis 2001, il se consacre aux livres, sa première passion.
Apparemment il n'a pas aimé que t'aies passé par la section éditorial pour faire valoir ton désaccord...
Etk...
Ma question à moi est: mais pourquoi donc Le Soleil se contente-til d'un tâcheron pour animer une chronique qui mériterait un vrai passionné de lecture????
Et pourquoi donc le monsieur en question se satisfait-il de cette tâche???
C'est à croire que dans la Capitale même... on n'arrive pas à trouver une personne compétente à ce niveau. Dommage! Je suis déçue!
Merci Venise de nous relayer cette réaction et bon... si j'étais encore à Québec: il me ferait plaisir de bousculer un peu la direction du quotidien pour que la situation change.
@ Réjean : Je me doutais bien que vous seriez à l'affût. Moi, c'est dans Facebook que j'en ai entendu parler.
@ Inukshuk : J'ai procédé en trois temps. Premièrement, j'ai envoyé ma lettre d'opinion à la chronique d'opinion et c'est bien parce que je n'ai pas vu que l'on pouvait rejoindre directement M. Fessou. Quand j'ai vu que son nom était cliquable, je me suis empressé de le faire (quasiment en même temps). Pas de nouvelle.
J'ai donc rédigé mon billet dans Le Passe-Mot. Et mon troisième temps a été d'expédier le lien du Passe-Mot - par erreur - sur cyberpresse général. Ceux-ci m'ont écrit me disant qu'il l'avait eux-mêmes acheminé au cyberpresse Le Soleil. Le surlendemain, M. Fessou écrivait son billet.
Justement Béo, cela serait bien si les insatisfaits se prévalaient de ce droit de s'exprimer, parce que moi j'en ferai certainement pas mon cheval de bataille.
C'est sûr que les lecteurs du Soleil sont directement concernés mais en même temps, avec l'influence grandissante de l'Internet, le lectorat s'étend plus qu'à Québec. Et il y a le phénomène de l'expéditif. Plus c'est vite de cliquer, plus on clique. On survole très rapidement les critiques, on se fait une idée rapidement, on vérifie rapidement la source, en autant même que l'on s'en donne la peine.
On fesse où avec Fessou?
Le tâcheron de province a répondu.
Dudu.
Ils pourraient le réaffecter à la chronique des chiens écrasés,
ça nous soulagerait et lui-même par le fait même puisqu'il le dit
en toutes lettres.
Je pense que ça clarifie en effet les choses, cette réponse. Mais ça met en relief la piètre situation des livres, dans un des plus grands quotidiens québécois.
Dommage.
Surtout qu'il y a plein de jeunes journalistes qui donneraient tout pour prendre la place de Fessou (qui doit le savoir, d'ailleurs).
Mais ça en dit long sur la place qu'ont les livres dans notre paysage culturel...
Chroniqueur ou critique je crois qu'il faut juger du travail du monsieur en fonction du chapeau qu'il porte. Loin de moi de prendre sa défense mais question de faire connaître un maximum de publications dans sa euh... chronique y faisait la job 9quoique quelque peu en retard sur la sortie des livres). Et c'est dans cette optique que je l'ai toujours lu parce plus souvent qu'autrement ses critiques ou commentaires sur les livres je les trouvais plutôt nuls.
Maintenant si on prend le cahier de fin de semaine du Devoir, quelqu'un peut-il me démêler qui sont les critiques, les chroniqueurs et puis les plogueux de livres? Parce qu'avouez qu'un non-habitué aurait de la difficulté à voir la différence...
Peut-être plus la situation de la critique des livres que la situation des livres en tant que telle,je sais pas.
Moi pas expert you know.
Qu'il soit critique, chroniqueur ou «tâcheron», rien ne justifie que Fessou ne fasse pas preuve de professionnalisme. Ce qu'il a écrit sur le livre d'Éric Simard, ça ressemble comme on dit à une job de cochon, rien de moins, et cela est tout bonnement inacceptable.
Que ce soit à titre de chroniqueur ou à titre de critique, quand bien même il y a une différence de niveau, il faut être capable de "vivre" avec les propos que l'on tient à l'endroit d'un livre.
Derrière le livre, il y a tout le travail de l'écrivain qui est en jeu, le temps qu'il y a consacré et les émotions intenses qu'il a ressenti tout au long de ces travaux.
Ce n'est pas une mince affaire.
C'est une bonne question, se demander comment il vit avec son texte. Je suis probablement une idéaliste mais je ne peux m'empêcher d'espérer que la prochaine fois, il va y penser à deux fois avant de balancer des opinions à la va comme je te pousse. Juste réaliser que des paroles écrites, ça s'envolent pas, comme des papillons au soleil.
Même chose pour n'importe quel chroniqueur. C'est l'ère de l'étalage des opinions, je serais bien mal placé d'être contre (!) mais les émettre est une chose, les assumer en est une autre, et un devrait toujours aller avec l'autre.
D'ailleurs, personnellement, ça me fait réfléchir. M'appliquer à être toujours plus consciente.
Avouez que depuis quelques temps il se passe des choses bizarres à Québec... :-)) Doit avoir quelque substance dans l'eau ou dans l'air....
Bon, tout a pas mal été dit... Il faut maintenant se résigner: le Soleil n'a pas de critique de littéraire. Il semble bien que ce journal n'aspire plus à être un «grand de quotidien», mais se contente d'essayer de rivaliser avec le Journal de Québec... C'est désolant pour les Québécois, mais bon, la fin de semaine on achète les journaux de Montréal et on essaie de lire Jean-Simon Gagné gratis au restaurant du coin...
@ Gaétan: c'est vrai qu'il se passe de drôles de choses ici depuis quelques années. Même si je l'adore (en particulier le quartier où je vis), ma ville me fait souvent honte depuis quelques années. Je crois que ça a débuté en 95... Enfin, avec nos deux derniers maires en liste, on peut difficilement nier qu'il se passe des choses troublantes... Plutôt que l'air ou l'eau, il faudrait peut-être soupçonner le Red Bull?
Peu importe qu'il soit critique, chroniqueur ou du «titre» dont il veut bien s'affubler, ça ne lui donnait pas le droit d'émettre un avis «final» sur un roman dont il n'avait pas terminé la lecture. C'est un manque de respect autant envers l'auteur que les lecteurs/lectrices.
@ martin oui depuis le départ des nordiques rien n'est plus pareil à Québec.:-)))
Et pour revenir au sujet je ne comprends pas les réactions face à Fessou. Le type parle de livres sur 3 -4 pages tous les dimanches. Pensez-vous vraiment qu'il puisse crtiquer sérieusement tous les livres de kossé qu'il aborde. Que Québec mérite un vrai critique de livres je suis bien d'accord mais je soupçonne fortement ses propos négatifs du livre de Simard plus que sa façon de travailler ce tollé à son égard. Ça fait des années qu'il est comme ça le monsieur.
@Venise je ne cherche pas à défendre Didier Fessou mais j'ai comme un malaise quand trop de monde monte aux barricades quand quelqu'un écrit une critique une chronique ou n'importe quoi de négatif contre un auteur ou un artiste.
Que tu t'es donné la peine de lui signifier sa bêtise c'est tout à ton honneur. Comme quoi je peux ne pas être toujours d,accord avec toi et ne rien enlever à mon admiration pour ton amour des livres et leurs auteurs.
Amicalement :-)))
@ Gaétan : Je vais quand même m'expliquer et tu pourras continuer à te prévaloir de ton droit de ne pas être d'accord avec moi . Tu dis avoir un malaise quand trop de monde monte aux barricades, j’apporte à ton attention que je n'oblige personne à monter aux barricades. L'insatisfaction vis à vis D.F. s'est débusquée d'elle-même. Là où je me suis gourée, et pas à peu près, j'ai pensé que l'on discuterait plus "purement" d'un travail impliqué de commentateur. Nos attentes par exemple. Cela s'est fait, mais le « modèle » a pris une place que je n'avais soupesée.
C’est vrai que je suis peu au courant du travail de D.F. sur une longue période, donc je ne peux en juger. Mon indignation s'arrête à une seule chronique. Peut-être aurais-je dû tout de suite inviter les insatisfaits de son travail en GÉNÉRAL (surtout des gens de Québec en fait) de se plaindre à ceux qui dirigent le journal. C’est ce que Mistral me suggérait, pour ne surtout pas en faire mon cheval de bataille.
Par sa réplique, D.F. s’est tiré dans le pied, et ça, je ne l’ai pas voulu, et surtout pas prévu ! Il a opté pour diminuer l’importance de sa tâche (tâcheron, jobine, articulet) au lieu de défendre son propos. Aussi bien avouer que le propos est indéfendable.
Est plus claire dans ma tête, et d’autres personnes aussi je crois, la différence entre chronique et critique, mais surtout le fait que l’honnêteté (inclus le geste de s’investir à fond) est plus apparente que les commentateurs voudraient bien le croire. Les lecteurs ne sont pas dupes, et les commentaires ici l’ont prouvé.
@Gaétan: ce tollé contre M. Fessous n'a rien de soudain. Ça fait des années que j'entends et que je lis des gens se plaindre de son travail. Ce n'est pas d'aujourd'hui que le personnage est contreversé, je peux vous l'assurer.
Pour ce qui est du cas plus particulier qui nous occupe, voici un détail supplémentaire: l'automne dernier, M. Fessou s'en était déjà pris à M. Simard parce que celui-ci avait osé, sur son blogue, critiquer sa façon de faire. Dans cette chronique, il défiait avec son arrogance coutumière le «jeune blanc-bec» voulant lui montrer son travail. C'était un texte lourd de sous-entendus... Coyez-vous qu'il avait oublié tout ça en rédigeant sa critique du livre de M. Simard? Moi, c'est la mesquinerie derrière tout ça qui m'a fait faire une montée de lait.
Ma voix se joindra à la tienne pour demander à la direction du Soleil un traitement plus sérieux dans leur façon de parler littérature. Je crois cependant que le travail est déjà amorcé avec Valérie Lesage qui parlait de littérature jeunesse dimanche dernier. En passant j'ai répertorié 15 livres desquels l'infâme :-)) à parler dans ses pages. Me semble que ça explique tout...
Mais c'est fou, ça!!! Ça fait honte au journalisme!!! Quand on est payé pour écrire dans un journal sérieux, il me semble qu'on se doit de bien faire les choses, de s'efforcer à faire son boulot comme il se doit!!! C'est quoi, cette histoire? Je me lave les mains des commentaires négatifs que je reçois en avançant comme excuse "de toutes façons, je ne suis qu'un chroniqueur"??? Il faudrait alerter le patron de monsieur Fessou, je suis certaine qu'il ne serait pas content de savoir qu'un de ses journalistes traite son travail comme de la besogne de commande... Pour ce qui est du titre de "critique littéraire", je voulais simplement avancer qu'il n'y a pas de diplôme en critique littéraire. Il y a bien le diplôme d'études littéraires, mais c'est beaucoup plus vaste et on ne s'y spécialise généralement pas en critique de livres. Alors qu'est-ce qu'un bon critique? Quelqu'un qui a fait des études littéraire, peut-être, mais surtout, quelqu'un qui a énormément lu et qui se passionne pour la littérature. On peut très bien être un critique autodidacte. Bien sûr, dans tous les cas, le respect des pairs et la profondeur des propos sont primordiales.
Là je comprends bcp mieux l'histoire. Si M. Simard a déjà critiqué M. Fessou, qu'il ait eu raison ou tort, peu importe.
Nous vivons dans un monde de lobbys et l'important ce n'est pas d'avoir raison mais de faire partie du bon clan.
Je ne rigole pas, je suis sérieux.
Alors je comprends mieux (mais ne l'accepte pas pour autant) l'attitude de M. Fessou qui devait attendre son tour.
Ce jeu de renvoi d'ascenseur et de rivalité, selon les cas, c'est monnaie courante dans le monde du travail (encore plus de l'art et du spectacle) que même sur la planète blogue.
Le monde est malheureusement ainsi fait...
@ Laurence : V'là un cri du coeur ! On réclame plus de conscience professionnelle à tout commentateur littéraire.
En effet, voilà où le bât blesse, si les patrons avaient cette exigence vis à vis la littérature, s'ils l'aimaient autant que lecteurs et rédacteurs de blogues, il y aurait peut-être moins de "Fessou". C'est à qui à bousculer pour faire le changement, petit à petit, pas à pas ? Les abonnés d'un journal. Et même les potentiels abonnés.
Je suis contente de décoller d'un cas particulier pour aller vers une question plus large, et donc encore plus importante à mes yeux.
Ce qui est horrible, Venise, c'est que c'est PARTOUT comme ça. Absolument PARTOUT!
Le clan, la tribu, la clique, etc.
Le message importe peu; c'est à qui tu appartiens.
Je refuse cette connerie anti-liberté.
@ Inukshuk : Tu touches ce qui m'horripile, me révolte, qui me fait sortir de mes gonds : ces sales coulisses-là.
En tant que lectrice passionnée, je refuse de les voir. Quand je vais au théâtre, qu'on ne me montre pas les pots de maquillage ouverts, les costumes pêle-mêle sur un banc, je veux voir la scène, c'est ce que je paie pour voir. Extrapolons, il y a quand même des personnes qui paient pour un journal, non ?
Tu vas probablement me dire que je rêve en couleurs d'attendre ce jour où la littérature va être assez importante pour qu'on veille à cette intégrité et ce professionnalisme, eh bien, oui, je rêve en couleurs.
C'est ma manière de me battre. Parce qu'arrêter de rêver veut dire me résigner.
Dans mon livre à moi.
@ Inukshuk : J'espère mourir libre de ce genre d'étouffoirs.
Aussitôt que l'on veut me ligoter, je rue dans les brancards ou poussée à bout, je laisse tomber les avantages d'adhérer à une cause, une association, un groupe.
La liberté, c'est aussi beaucoup de solitude. De la solitude liante, pas liée.
P.S. : J'ai une sincère pensée compatissante pour les êtres qui ont moins le choix que moi, je me sais privilégiée et j'en remercie la Vie à tous les jours.
Suis toujours prêt à payer ce prix, celui de la liberté de conscience.
Et jusqu'ici ça m'a toujours coûté cher...
C'est pas grave, je compte suivre le même chemin.
@ Inukshuk : Ça peut coûter cher, mais au moins, on peut se le permettre. Je ne parle pas de ceux qui ne veulent pas se le permettre.
Ouais, ça aussi c'est une grande discussion.
Disons que pour faire court, ça appartient à la conscience de chacun.
@ Inukshuk : En parlant de "Pas le choix", je viens de réaliser que j'ai pas le choix si je veux t'adresser quelques mots d'utiliser cette voie puisque je viens de me cogner le nez (ouch !)sur ton blogue fermé. J'avoue que je le prends dur, j'aurais préféré ça "agoniser" un peu. En plus, le petit bonhomme qui nous tourne le dos et part avec sa valise, tout pour tirer la larme. C'est bizarre, ça m'a fait un petit choc. Les liens quoi !
Maudits liens, va !
Ceci dit, je respecte entièrement ton choix, et je vais d'autant plus espérer ta visite et tes avis d'homme intègre et juste.
J'aime mieux être "gérant d'estrade" que "perfomer"... Hé!
Publier un commentaire