Qui n’a jamais entendu parler de celle pour qui tout a commencé par un exercice de défoulement visant à s’évader du quotidien de mère temporairement barricadée au foyer ? Paraîtrait qu’elle a été la première surprise de l’ampleur de la popularité de son blogue, parlons aujourd’hui de succès ; deuxième livre, Web série à Radio-Canada, Lauréate du Prix Archambault et maintenant porte-parole des Prix et même chroniqueuse radio.
C’est qu’elle a de la verve, et une vivacité d’esprit hors du commun, cette Caroline Allard ! Elle ose dire crûment ce que tout le monde prenait grand soin de taire. S’il y avait un sujet intouchable, c’est l’enfant roi. À notre ère planétaire de l’enfant unique à qui tout est dû, que l’on doit bichonner « santé », inscrire à un cours de karaté à 3 ans ou sinon, il en meurt, cette femme est arrivée avec un franc parler politiquement incorrect. On s’en fout des bébés reines (elle a 2 filles) qu’elle s’est dit, exténuée d’être la sainte qui se sacrifie. Et surprise … elle a débusqué le besoin criant – et latent- de bien des femmes au foyer.
Ça s’appelle arriver au bon moment, avec son talent.
Mais qui est Caroline Allard ? Que faisait-elle avant mars 2006, mois où elle a mis en ligne sa première chronique, se fichant pas mal qu’on la lise ou pas, en autant que ça l’a défoule de sa routine étouffante.
Née en 1971, elle a passé son enfance et son adolescence à Saint-Roch-de-l'Achigan, dans Lanaudière. Ses premières oeuvres de fiction ont été écrites dans l'autobus pour faire rire ses amis du secondaire. Au cégep, elle a d'abord voulu étudier en comptabilité, puis en marketing, ce qui a encore une fois provoqué l'hilarité autour d'elle. Elle a finalement fait un (presque) doctorat en philosophie à l'Université de Montréal. Elle est une boursière de la Fondation Trudeau et elle a aussi publié des articles universitaires (lire: sérieux) dans des revues spécialisées portant sur la responsabilité des multinationales pharmaceutiques dans l'accès aux médicaments, ainsi que sur la responsabilité des dirigeants de l'armée en cas de crimes de guerre. Pendant plusieurs années, elle a aussi fait du travail de consultation en éthique professionnelle, notamment dans les secteurs de l'assurance et des relations publiques. Elle fait maintenant de la consultation en communications politiques pour la firme Exvisu, auprès de clients classés ultrasecrets.
Elle a renoué avec l'écriture de fiction peu après avoir découvert la maternité. En 2000, elle publiait des nouvelles en anglais sur le web dans des webzines tels que Planet Relish, Dragonlaugh, Shadowkeep et The Murder Hole. Sa première carrière sur le web lui a rapporté environ 15 $US. Elle a sans doute porté malchance à ces magazines, puisqu'ils sont tous disparus de la circulation depuis. Au printemps 2003, elle a remporté le deuxième prix du concours de nouvelles de la revue Solaris pour son texte Lueurs d'éternité.
Tiré du site de Radio-Canada
C’est rare que j’opte pour parler de l’artisane plus que de l’œuvre. Et ce n’est pas parce que nous n’avons pas apprécier la lecture de ces chroniques, lues à voix haute en plus, faisant connaissance avec fille aîné, Bébé, père Indigne, par de savoureux dialogues. Apprenant du coup des trucs indignes d’une mère tellement confortable dans son indignité, que ça en devient quasiment digne.
Rire et sourire garantis, même pour ceux qui ne sont pas parents, Marc s’est prêté au test.
Je vous laisse sur sa saveur particulière : (extrait d’un billet-bilan des plus amusants pondu suite à son apparition à TLMEP et adressé à ceux qui ne la connaissaient pas) :
Sachez cependant que les deux livres contiennent des textes inédits que vous ne trouverez pas sur les blogues (je dis ça pour que vous courriez les acheter afin que mon succès impressionne mes enfants et qu’ils vivent dans l’admiration éperdue de leur mère — c’est pratique pour leur faire avaler leurs légumes).
9 commentaires:
J'ai fait la découverte de Fille Aînée, Bébé et Mère et Père Indigne grâce aux capsules de Radio-Canada, et je dois dire que j'adore! Mais je ne savais pas qu'il y avait un blogue! Je vais visiter c'est certain!
@ Maxime : Et dans les deux bouquins, le premier sorti en 2007 et le deuxième, voici environ un mois, il y a des chroniques inédites.
Un humour jeune et décapant.
Ses cheveux ? Ses yeux ? En tout cas chaque fois que je vois sa photo elle me rappelle Macha Grenon.
Je m'attendais qu'elle soit au salon du livre de la côte nord mais bon 7-iles c'est loin pis elle est mère avant tout....
Personnellement ses chroniques m'intéresseraient plus si elle était grand-mère :-)))))
Bonne journée Venise.
Moi aussi Gaétan, je trouve qu'elle ressemble à Macha Grenon ! Je sais pas si ça lui plairait de nous entendre ... bah, j'imagine qu'elle le prendrait avec humour.
Je pourrais être grand-mère, mais ça m'intéresse tout autant ce plongeon dans mes souvenirs inoubliables, pour ne pas dire marquants que l'éducation de mes deux garçons. J'aurais aimé qu'il y ait cette aura d'indignité flottant dans l'air, mais non, c'était pas du tout la mode à cette époque. C'était même le début de la "dignité" à tout prix.
Je dois t'avouer Venise que j'ai beaucoup de mal avec ce genre d'humour, l'ironie ne me fait pas rire car le mépris n'est jamais loin. Le mépris de soi ou des autres d'ailleurs peu importe c'est un sentiment que j'exècre. J'ai souvent visité son blog et j'en garde un goût amer. Ce n'est pas pour moi.
@ Linerouge : Tu connais tes goûts et tes limites et tu te respectes, voilà qui est sain.
Venise, une suggestion :
Un sondage du type "Avez-vous déjà lu le blogue de Caroline Allard ?" pourrait être intéressant pour ce billet.
@ Rémi : Que j'aurais aimé y penser à temps ! Très bonne idée.
Publier un commentaire