Mine de rien, je vous ai passé une nouvelle chronique avec Marc, Sur la couverture, pif, comme ça, pas un mot à l’avance. Rien. Même pas une question vous demandant si ça vous intéressait le moindrement. Anti curieuse. Anti sondeuse. Anti vendeuse.
Je me reprends et je commence par le commencement : Le livre. Ce dont on ne parle presque pas ici. Je veux dire, oui, on parle des auteurs, des personnages, et plus que tout, de l’histoire. La fameuse histoire, qui accroche ou non. Qui éveille, stimule, endort, ennuie, enrage, touche, dépasse ... et jamais de la même manière d’une personne à l’autre. Mais le livre, on n’aborde jamais le livre. Les 100 ou 1,000 feuilles, savamment maintenues ensemble, le carton, le papier, l’encre, le caractère, oui le caractère, il en a un et même plusieurs. Le type de typos. Et par-dessus tout, la couverture. Aimons-nous les couvertures ? Dans la vie, l’apparence des gens, des objets, des événements, nous nous en soucions. Elle nous fait de l’effet, on y réagit. Il le faut, puisque c’est souvent la première chose qui se présente !
Mais revenons au livre. Vous êtes à la librairie, par hasard, complètement par hasard, sans intention aucune d’acheter, aucun titre en tête. Ni en poche. Même pas en sacoche. Vous êtes libre du livre, et allez à travers les allées sans autre souci que de vous sentir dans une librairie remplie de tentaculaires tentations. C’est juste si certains livres que vous reluquez ne tendent pas le bras pour vous happer vers eux. Que vous les ouvriez. Que vous les touchiez, pour qu’ils vous touchent ensuite, dans l’espoir d’une juste réciprocité.
Et c’est là qu’arrivent mes questions de satanée curieuse qui ne se tanne jamais de vous en poser :
Est-ce que vous êtes influencés par l’apparence générale d’un livre ? Sa robe, son enrobage, sa personnalité. Son image. La couleur de son vêtement, sa jaquette. Son grain de beauté de papier. Son volume. Sa prestance, son élégance. Son cri d’encre. Sa glaçure, son glaçage, son glacé. Son look. L’accroche-œil avant l’accroche-cœur.
Je gagerais que vous serez tentés de répondre « non », loin de moi la satanique tentation de l’apparence, seulement l’apparence, je suis et serai pour toujours et à jamais un être profond sans souci pour la superficielle apparence. Et pourtant, voyez-vous, j’ai un peu de difficulté à vous croire. Un peu. À vous de me déjouer, de vous défendre et de me convaincre de mon tort. Car moi, je l’avoue, je suis influencée par l’aspect du livre. Il me charme et je me pâme. Non pas que je me base que sur l’apparence, non mais quand même, ma mère m’a mieux éduquée que ça ;-) ... mais le look est ce petit plus qui rajoute à l’envie de lui tendre la main, pour ensuite le prendre sous mon bras.
Alors dites-moi comment ça se passe par chez vous ? Suis-je la seule de mon espèce ?
Parce que si oui, il faudrait peut-être en avertir les maisons d’édition. Il y en a quelques unes qui se donnent un surplus d’ouvrage.
15 commentaires:
Pour ma part, j'voulais pas avoir l'air en conflit d'intérêts en admirant du monde que j'aime et vice et versa, euh, :-)
Très bonne question. Qui m'a mise en face de mes contradictions: je dis souvent que je ne suis pas visuelle, que je ne regarde pas les conducteurs dans les autos quand je les roule, que je ne sais pas comment vous étiez vêtue la veille quand je vous ai encontrée, que je ne remarque que le ton de la voix et les mots que vous employez. Bref que je suis auditive. POurtant, dans cette librairie où vous avez eu le tour de m'amener, je voyais déjà certains livres et j'ai détournée le regard quand je vois la collection de HMH Hurtubise. Et je ne comprends pas que les anglophones puissent même être attirés par leurs livres de poche. J'aime la discrétion de la collection Hamac de Septentrion, je voudrais que Léméac/Actes sud soit restée avec le même graphisme sobre des couvertures d'il y a dix ans, mais au moins d'eux j'aime le format, la couleur du papier, l'épaisseur de la couverture, le choix des couleurs.
Supposons que je ne cherche aucun titre en particulier, aucun auteur dont j'ai entendu parler, c'est vers Léméac/Actes sud que je me dirigerai, attirée par je ne sais quoi qui me plaît. Et puis dehors, au soleil ils se lisent très bien, puisque le papier n'est pas blanc. Dans les biblio, j'aime bien des reliures rigides, parce qu'un fois à la maison, le livre qui "traîne" fait plus propre que ces fichues couvertures qui frisent et roulent!!!
Bref ce n'est plus un commentaire, c'est un billet à lui tout seul.
Et je ne suis visuelle que dans les librairies, faut croire!!!
La couverture attire mon oeil, c'est certain. Il m'est sûrement déjà arrivé d'acheter un livre juste pour ça. À l'inverse, je n'achèterais pas un livre d'un auteur que je n'aime pas sous prétexte que l'objet est beau.
Il m'arrive souvent d'aller dans une librairie en ayant pas de titre en tête. Juste pour le plaisir de "fouiner". Bon... Ce qui m'attire ? Hum... Souvent, je regarde les livres qui sont sur le cube (ouais ben les livres qui sont mis en évidence). Au premier coup d'oeil, j'avoue que l'image sur la couverture peut avoir son influence. Mais je regarde aussi le nom de l'auteur et la 4e de couverture. Si c'est un auteur que j'aime bien, il peut se retrouver dans mon panier. Mais encore là, si l'histoire ne m'attire pas, je le remet à sa place. Si c'est un auteur que je ne connais pas mais que l'histoire peut sembler bonne, il peut aussi se retrouver dans mon panier.
Bref, je crois que cela du moment. Un livre peut ne pas m'attirer tout de suite et quelques mois y retourner et là oui. Il y a pleins de facteurs, je crois, qui entre en ligne de compte. Je dirais aussi le feeling et le ressenti... Disons qu'il y a pas mal de choses !
Là, tu touches un sujet qui m'intéresse! Je suis une vraie maniaque des couvertures... Je suis très visuelle, j'ai besoin de voir une image, donc dans le choix de mes livres, la couverture me pousse ou non à lire un livre. C'est superficiel, je passe sûrement à côté de certaines choses, mais la couverture a de l'importance, pour moi. Il faut que l'ensemble du livre me donne envie de le lire. Je regarde toujours d'où provient l'image de la couverture du livre que j'ai entre les mains, qui l'a peinte ou produite, et ça me pousse à chercher sur le web d'autres oeuvres de cette personne... Idem pour les photographies qui ornent certaines couvertures. Sont-elles historiques, d'où proviennent-elles? En tout cas, pour moi un éditeur qui ne soigne pas l'apparence de ses livres, part très mal avec moi. Par exemple, je trouve triste à mourir la collection "blanche" chez Gallimard... Des livres tous beiges avec un titre rouge, c'est rien pour me tenter :S
J'adore les couvertures en général des éditions Alto, qui sont originales. J'aime aussi celles du Marchand de feuilles. Actes Sud me rejoint aussi beaucoup...
Bref j'en aurais pour des heures à parler de ce sujet, pour moi la couverture du livre est aussi importante que son contenu!
Me rappelles pas avoir acheté un livre pour sa couverture. D'ailleurs, comparé à ce qui se faisait "dans l'temps" sur plusieurs pochettes de l'ancêtre du cd pour vendre el produit, les couvertures de livre ne m'ont jamais semblé surclassé le livre lui-même par leur originalité.
Tant qu'à faire quelques couvertures de livres de ma bibliothèque qui m'inspirent: Le tambour (points) La vie devant soi (folio)...
Bonjour,
Je trouve votre blog très enrichissant, cela change de tout ce que l’on peut lire habituellement. Bonne continuation et merci.
Moi, je n'achète presque plus de livres.
Je les prends à la bibliothèque. J'avais des tas livres dont j'ai dû me défaire quand j'ai déménagé d'une maison à un appartement.
Mais là n'est pas la question.
Je crois que ce qui m'attire surtout ce sont les titres comme: Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti
C:\Documents and Settings\Client\Mes documents\Mes images\Le mec\IMG_6455.jpg
comme vous voyez, si vous voyez, la page couverture fait un peu à l'eau de rose ou roman Harlequin, un peu quétaine mais je l'ai quand même lu
et apprécié
ce que j'ai trouvé original dans ce livre c'est que les pages sont roses
C:\Documents and Settings\Client\Mes documents\Mes images\Le mec\IMG_6454.jpg
Mazetti est suédoise. Donc le livre est traduit. Le vocabulaire est un peu curieux mais non désagréable.
Je ne suis pas le moins du monde tentée de dire non, car je suis bien sûre que tout entre en ligne de compte dans l'attirance que l'on peut avoir pour un livre plutôt qu'un autre, surtout si on se met dans cette situation que tu décris d'être là au milieu de livres et de laisser faire.
Mais néanmoins , la couverture ne suffit pas , il y a évidemment et bizarrement aussi la taille du livre et la nature du papier, ce qu'il nous procure comme sensations quand on l'a en main , et d'une édition à l'autre , ça change.
Le plaisir n'est pas le même quand je lis une même oeuvre en poche ou dans une édition plus noble.
Et j'avoue ne pas aimer , ou du moins , moins les livres raides.
Mais je ne me suis jamais procuré un livre uniquement à son look!
Reste que quand même le contenu l'emporte...
Mais je réitère, je ne suis pas du tout insensible à la couverture...
J'irais même jusqu'à penser que n'en mesure pas sans doute l'effet. On vit tellement avec les images, dans un monde visuel, que cela agi, j'en suis convaincue , à notre insu ...
Commentaire à Ginette:
les liens qui vont à votre disque dur "C:/..." ne pourront jamais être vus par personne, et heureusement: c'est votre disque dur, le contenu de votre ordinateur et nous n'y avons pas accès. Il faut mettre les images en ligne et nous envoyer le lien qui commencera par http:// que nous pourrons alors voir sur INternet.
En tout cas, Venise, vous avez ouvert une boîte de pandore et nous avons dû mal à en parler en quelques lignes seulement!!! Et encore, dans mon cas, je n'ai pas parlé de l'odeur et du toucher. Surtout depuis que les livres sont numériques, avez-vous senti la différence au toucher, par rapport aux livres imprimés "offset"?
à ceux qui veulent voir les photos, vous n'avez qu'à cliquer sur mon nom et choisir le blog Un jour et puis un autre et vous verrez.
Autrement il faut faire copier coller et on ne voit que les photos désirées pas autre chose.
Bon, je ne vais même pas être tentée de te dire non!! En fait, toutes les raisons sont bonnes dans mon cas, et la couverture en fait partie!! J'attends souvent que les livres soient en poche pour éviter les couvertures "toutes pareilles" de certaines maisons d'édition! Et une jolie image peut souvent me décider à acheter un truc que je ne connaissais pas du tout (je sais, je suis terrible)!!
Pourtant, comme Claudel, je suis plutôt auditive, au point de ne pas reconnaître dans la rue - ou un peu partout - des gens que je connais très bien par ailleurs!!
Je ne suis pas du type jaquette. En fait, à bien y penser, oui. Peut-être un peu. Faut qu'elle soit belle la jaquette, pour attirer mon regard. (Qu'est-ce que le beau, hein?) Mais au fond, ça ne veut rien dire, on le sait. La jaquette ne fait pas le bouquin c'est bien certain. Je zyeute le titre plus que la jaquette. Enfin, je crois. Non, je ne crois pas. J'en suis sûre. Mais encore là, tsé. On peut pas s'y fier. Ah je sais! Je l'ouvre au hasard et j'y plonge mon nez. Juste pour voir. Et flairer. Et puis du neuf, c'est pas comme de l'usagé. Mais à vrai dire j'en sais rien. Instinct? Ouais. Peut-être bien. Après tout, on ne sait jamais dans quoi on s'embarque.
En 36 heures, j'arrive d'un :
Eastman - St Prosper. St Prosper - Eastman. Eastman - Montréal. Montréal - St-Prosper. St Prosper - Eastman. Ouf ...
À chaque fois que je l'ai pu, j'ai découvert vos hésitants, catégoriques, mais tous sincères commentaires, tentant d'évaluer l'apport du visuel dans votre décision de vous approprier un livre. De le posséder un moment ou toujours.
Je suis contente, vous avez été au-delà de la couverture, mentionnant le format, le toucher, le grain de papier, le cartonné, et cetera. En ce qui me concerne, tous ces éléments jouent, on pourrait quasiment dire que la couverture serait la figure et la balance des éléments, la silhouette.
Si je reprends le propos de certains, on se défendrait bien dans la vie de juger quelqu'un d'après son apparence, et la tendance est de le faire pas mal plus devant un livre. Je crois que même quand on s'en défend, cette apparence, elle joue malgré nous.
Pour revenir au roman, un roman qui fait "Harlequin à l'eau de rose" de par son apparence, je vais m'en méfier tout de suite. Sans présentation par une connaissance, ça me surprendrait même que je lui tende la main, et si jamais je le fais, il part de plus loin, il devra déployer encore plus de substance pour me gagner. Autrement dit, je devrais lire au minimum un chapitre plantée debout dans l'allée !
Pourquoi suis-je plus dure (ou exigeante) vis à vis l'apparence d'un livre que d'une personne ? Pour moi, l'apparence du livre devrait relever du contrôle et donc de la maîtrise. On confie ce point à des spécialistes de l'image, et ça doit paraître. C'est un métier d'arriver à placer le bon étiquette pour mettre en évidence un produit.
J'écris tout ça et immédiatement, l'hésitation me reprend. Et l'ouverture ? Et si une "étiquette" m'empêchait de découvrir un "produit" qui autrement m'aurait conquis. Peut-être justement à cause d'une maladresse de présentation ...
Pas simple.
C'est clair que l'apparence du livre m'amène à le remarquer à travers tous les autres, comme peut le faire un titre ou encore un nom d'auteur. Mais bien qu'elle pèse dans la balance, l'apparence ne suffit pas, je vais regarder la quatrième de couverture, et toujours lire une page au hasard pour me donner une idée. Disons seulement que le visuel peut être ce qui m'amène à considérer le livre, mais pas nécessairement à l'acheter.
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