Qui ne s’est pas déjà un jour fait donner un massage, les joues encerclées par le beignet, le dos en offrande à des mains expertes ? La table de massage et celui qui s’y allonge représentant la scène, je me suis donc avancé vers La massothérapeute pour en découvrir ses coulisses. Je les ai connues à souhait ! J’ai bien l’impression que je ne me m’abandonnerai plus jamais de la même manière. Est-que ces mains sont lasses, malades, amoureuses, coléreuses ? Mais attention, nous n’en sortons pas plus connaisseur sur la massothérapie, mais bien de cette massothérapeute, lasse de son métier, pour ne pas dire de sa vie en entier.
Avant tout, précisons que j’ai lu ce roman à haute voix. Ceci n’est pas un détail. Le monologue intérieur se veut drôle, et le ton comédie commande un rythme rapide, particulièrement ici que Martine est un être frustré, avec réflexe agressif. Elle fulmine sur tout, sur une note humoristique. Et elle a du souffle ! J’ai bien peur que je n’en ai pas suffisamment eu pour rendre hommage au ton. Ce qui fait que nous n’avons pas ri, à peine souri. Mais sans jamais s’ennuyer, ce qui indique de belles qualités à cette histoire ; la constance, et le non convenu. Où je m’attendais à du convenu, j’ai été déjoué et où je m’attendais à un non convenu, j’ai eu du convenu. Cette déroute a donné l’intrigue. Ce que nous avons beaucoup apprécié, d’autant que la recette, rébellion à l’intérieur, soumission à l’extérieur a fini par nous lasser. Comme n’importe quelle répétition à l’infini, l’infini s’arrêtant ici à 142 pages.
Je ne peux par terminer sans un mot pour les personnages secondaires ; bien typés, exagérés, presque caricaturaux, tous présentés sous un ton soutenu de drôlerie.
J’ai lu La Massothérapeute, mais je l’ai surtout vu. Une écriture qui nous amène à voir plus qu’à sentir. Qui sait, un jour, nous le verrons peut-être au cinéma ce roman !
Et quant à être dans le visuel, je rajouterai que nous adorons la couverture !
Pour des avis variés, comme à tous les 15 de chaque mois, La Recrue l'a lu ...
La Massothérapeute de Maia Loinaz, Édition Marchand de feuilles, 147 pages.
9 commentaires:
Se faire masser, quel bonheur indeed...
M'a tout l'air de t'avoir bien plu ce livre, du moins au premier regard!
Un petit massage ? ah pour ça oui. Hélas ici on ne se masse que l'esprit. hi hi . Tu lis à haute voix 142 pages de suite ??? ou bien c'est en plusieurs épisodes. Alors il est drôle ou pas ce livre ? J'ai pas bien compris... Encore une question : les livres que tu commentes ici ont peu les trouver en France ou bien c'est de l'édition exclusivement Québécoise ? Euh .... J'ai fait long pour le coup. Bisous.
Purée ! je vais trop vite et je relis... (la honte) c'est truffé de fautes. Tu pardonnes ?
helenablue : Il nous a plus, disons, moyennement. Il en faut de ces livres que l'on aime ni, beaucoup, ni un peu.
Mais se faire masser, sans conteste, c'est divin. Je suis toujours partante. C'est à ce moment que l'on dit bonjour à nos tensions dans le but de leur dire adieu. Ou pour être tout à fait réaliste : "au revoir".
@ Carole : C'est par épisodes. Ça fait au moins un an que je lis à voix haute pour Marsi. L'avant-dernier, c'était un presque 600 pages (Les filles de Lori Larsen). Et puis, je change un peu les voix, met les intonations et tout et tout. Ce sont un peu mes gammes de comédienne si tu veux.
Il y a certains que l'on peut trouver en France, en tout cas à la Librairie du Québec à Paris. Sinon ... pour compléter ma réponse et ne surtout pas dire n'importe quoi, je vais m'informer à fond, Carole. À la Recrue, où nous lisons que du Québécois, et seulement des premiers romans, il y a Caroline qui est rédactrice et habite Paris, ne serait-ce que parce qu'elle est Parisienne !, je vais lui poser la question. Je sais qu'il y a des délais mais elle finit par mettre la main sur tous les livres ... ou presque.
Tu as fait long (c'est bien toi qui le dit !), il fallait que je t'accote !
@ Carole : J'ai oublié de te dire, j'adore ton patois "purée", assez cute merci. Moi, je dis parfois ketchup, une sorte de purée !
Je l'ai vu ailleurs et je l'ai noté. J'aime bcp le dessin.
± Theoma : Oui, ce dessin de couverture nous charme. Il est très représentatif du propos qui se veut le dialogue rigolo d'une jeune massothérapeute.
Si notre massothérapeute a par les temps qui courent l’empathie quelque peu desséchée pour son prochain, il n’en va pas de même pour sa verve qui loin de se tarir, s’abreuve au spa de sa vie de tous les jours.
Désenchantements amoureux et vacuité professionnelle affluent au rythme bien huilé de ses réflexions lapidaires à l’ironie mordante. L’abattement menace? C’est à coup de sarcasme et d’autodérision qu’elle riposte. Un style percutant, dynamique, urbain. Sans complaisance. Sujet léger ? Par le traitement, sans doute. Mais pour ce qui est du fond, très symptomatique d’un mal-être fort répandu collectivement.
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