J’ai été gâtée pour ma fête, j’ai reçu quinze romans ; trois de seconde main et douze flambants neufs. Comment arriver à me donner des titres qui ne se chevauchent pas, ou que je n'ai PAS déjà lus ? Toute qu’une entreprise qui a été laborieusement gérée par Marc, document à l’appui ! Les documents en question étant une liste d'auteurs québécois jamais lus, plus une liste de titres. Je m’attendais à ce que mes amis tombent dans la première liste, et c’est exactement ce qu’ils ont fait, exception d’une personne qui a des ailes pour le zèle, s’impliquant au point de faire des recherches systématiques sur l’Internet (Vous trouverez des astérisques accolés devant ses choix).
La nature humaine étant ainsi faite qu’elle aime avoir le dernier mot, nous nous sommes obstinés sur un mot qui annonce des premiers mots, l’incipit. Je pensais que l’incipit comprenait les citations avant le début du premier chapitre, et bien non, l’incipit englobe les premières phrases d’un roman. Un ami (Pierre-Greg) a alors eu une idée pour Le Passe-Mot ; au lieu de vous dévoiler mes titres dans une banalité des plus totales, je vous donne l’incipit et à vous d’essayer de trouver l’auteur. Si vous en avez un, tant mieux, deux, c’est encore mieux, tous ? Je tombe dans les pommes … euh, dans les congères !
Titres et auteurs :
Gaétan Soucy – La petite fille qui aimait trop les allumettes
Gilles Archambault – Un après-midi de septembre
François Gravel – Vous êtes ici
Alexandre Bourbaki – Grande plaine IV
François Bégaudeau (Français) Entre les murs (le livre avant le film)
Annie Ernaux – Les années (Français)
Michel Tremblay – La traversée de la ville
Neil Bissoondath – Cartes postales de l’enfer
Johanne Alice Côté – Mégot mégo petite mitaine (recueil de nouvelles)
*Dominique Demers – Marie Tempête (tome 1)
*Dominique Demers – Pour rallumer les étoiles (tome 2)
Louise Desjardins – Le fils du che
Marie-Claire Blais – Le jour est noir suivi de L’Insoumise
Victor-Lévy Beaulieu – Race de monde
Roxanne Bouchard – Whisky et Paraboles
Les Incipits
1) Que ferait un être universel, omniscient et omnipotent, si on lui rayait le côté de sa voiture avec une clé ? Intentionnellement, je veux dire, par pure malice et sans espoir de profit personnel. Il visionnerait la cassette de la nuit du crime, identifierait le coupable, puis, selon son humeur, ajouterait une note dans son dossier en attendant le Jugement Dernier.
2) - ILS SONT PARTIS PAR LÀ, regardez, ils ont enlevé oune touile et ils ont pris la fuite dans lé tounnel.
C’est une histoire sans dessus dessous, pense aussitôt Viateur, une histoire qui commence avec trop de « ou »
3) - Je suis désolée, on n’aurait pas dû insister. Mais tout a été tellement vite ! Ce matin, elle était bien.
- Ne vous en faites pas. Vous avez bien fait. C’était important pour elle qu’on la coiffe.
4) Tout le monde a des secrets. J’en ai un, moi. Pas vous ? Loin, très loin, un secret enfoui au tréfonds de votre âme, comme on dit.
Oui, bien sûr. Le paquet de chewing-gum que vous avez piqué au magasin du coin, la bière que vous avez descendue par un après-midi dans un recoin du sous-sol, le magasine porno que vous cachiez sous votre matelas pour égayer vos mornes soirées.
5) Le matin où elle s’est rendue compte qu’elle était sans doute enceinte pour une quatrième fois, Maria Rathier n’est pas rentrée travailler à la manufacture de coton, Nicholson File où elle gagnait – à peine – sa vie depuis près de cinq ans.
6) Toutes les images disparaîtront.
la femme accroupie qui urinait en plein jour derrière un baraquement servant de café, en bordure des ruines, à Yvetot, après la guerre, se renculottait debout, jupe relevée, et s’en retournait au café.
7) Ma mère a les cheveux bleus, elle n’est pas complètement marteau, ni même un peu Martienne, mais simplement coloriste, au Salon Charmante, rue Principale à Ste-Jovite. La semaine dernière, ses cheveux étaient « or cuivré ».
8) Jos, 27 ans; Charles-U, 26 ans ; Jean-Maurice, 24 ans ; Gisabella, 22 ans ; Ernest, 21 ans ; Abel dit Bibi Gomm, 20 ans; Steven, 19 ans; Félix, 17 ans; Gabriella, 15 ans; Élizabeth, 14 ans; Jocelyne, 13 ans; Colette; 10 ans.
Je suis le sixième de cette belle famille québécoise d’avant la pilule.
9) – Et lui qui est-il ? demanda Raphaël.
- Josué, c’est Josué, dit Marie-Christine.
Marie-Christine regarde Raphaël debout, un pied dans l’ombre du cerisier. Elle pense qu’elle l’aimait mieux l’autre été. Il n’avait pas ces poings cruels et ces lèvres boudeuses. Elle pense aussi qu’elle s’ennuie à cueillir des cerises.
10) Marie Lune versa l’eau bouillante sur les feuilles de menthe poivrée, replaça le couvercle sur la théière, puis s’arrêta un moment pour contempler le lac. Sa surface était de velours sombre, délicatement chatoyante dans la luminosité de cette fin de jour d’été.
11) En revenant de l’école, Alex trouve l’appartement vide. Pas normal, sa mère n’a jamais été absente sans avertissement. Pas de mot sur la table, ni ailleurs, rien. Alex s’installe devant son ordinateur. Elle pourrait au moins appeler, se dit Alex, qui se met à jouer frénétiquement au Pacman.
12) Le jour venu, débouchant du métro, je me suis arrêté à la brasserie pour ne pas être en avance. Au comptoir en cuivre, le serveur en livrée n’écoutait que d’une oreille un quadragénaire dont les yeux à lunettes glissaient en Z sur un article.
- Quinze mille vieux en moins, place aux jeunes !
13) Quand une personne meurt, elle emporte avec elle tant de secrets qu’elle apparaît avec le temps comme de plus en plus impénétrable. Ma mère est morte, l’automne dernier. Elle s’en est allée avec une partie de ma mémoire.
14) Nous avons dû prendre l’univers en main mon frère et moi car un matin peu avant l’aube papa rendit l’âme sans crier gare. Sa dépouille crispée dans une douleur dont il ne restait plus que l’écorce, ses décrets si subitement tombés en poussière, tout ça gisait dans la chambre de l’étage d’où papa nous commandait tout, la veille encore.
15) 3 juillet
M’enfuir. J’ai claqué toutes les portes pour aller m’échouer dans mon auto et j’ai grignoté les routes du Québec, kilomètre par kilomètre, conduisant mon désarroi fugitif sur les chiffres, la 31, la 40, la 55, la 138. J’y suis allée comme à la Loto, gagnant pour gros lots des noms de village qui baptiseraient ma tourmente de cette poésie qui a convaincu Maria Chapdelaine de s’établir à Péribonka
Juste à accoler le chiffre à l'auteur ! ... et j'ajoute la question de Réjean :
Parmi les incipits proposés, lequel pique suffisamment votre curiosité pour vous inciter à lire le livre ?
50 commentaires:
#14:Gaétan Soucy
#15:Roxanne Bouchard
le québécois étant tout nouveau pour moi, je ne peux faire mieux!! Tu a été gâtée chanceuse!! ;)
Je sais que 14 c'est Soucy, mais pour le reste il faudrait faire des recherches. Pas aisé votre petit jeu, Venise...
@ Jules : J'ai d'ailleurs pris l'idée de ces deux titres chez toi !
@ Réjean : J'avoue que ce n'est pas facile. J'aurais cru que vous vous seriez risqué pour repérer le dernier Bourbaki, que vous attendiez avec impatience.
L'art de se sentir complètement inculte!!! Je n'ai jamais prétendu connaître tous les auteurs québécois, ni d'en avoir beaucoup lus (à ma défense, je suis de la génération qui n'étudiait pas la littérature québécoise à l'école, ce mot n'existait même pas), mais là franchement, j'ai du chemin à faire et des lectures à rattraper.
Bel exercice, j'ai hâte de voir si notre prof de Cegep, JGR, va en trouver quelques-uns!
Ah oui, le Bourbaki, c'est le 1. Mon exemplaire venait de la bibliothèque. J'ai dû faire un effort pour m'en souvenir, mais c'est un roman que je préfère oublier tellement j'ai été déçu. Traité de Balistique était meilleur. Je crois que l'absence de Dickner se fait malheureusement sentir. J'imagine que vous vous ferez une idée par vous-même et qu'on pourra en rediscuter.
Venise, je me permets d'ajouter une dimension à votre jeu en posant la question «existentielle» suivante : Qu'est-ce qui fait un bon incipit ?
Je viens d'en reconnaître deux autres: 3 pour Johanne Alice Côté et 6 pour Annie Ernaux.
Je me permets de formuler ma question autrement pour rendre le jeu plus intéressant.
Parmi les incipits proposés, lequel pique suffisamment votre curiosité pour vous inciter à lire le livre ?
Pour moi, le Soucy, même si je l'ai déjà lu, à cause de l'écriture.
@ Claudel : Si jamais ton prof JGR (tu m'apprends quelque chose là !) en trouve un, cela sera déjà beau. Crois-en Réjean qui est un grand lecteur, le jeu est très (trop !) difficile.
@ Réjean : J'étais à répondre à votre question existentielle par un ; il informe, intéresse et, même plus, il apostrophe le lecteur suffisamment pour qu'il soit incapable de s'enfuir.
Et je voulais terminer par un quel est l'incipit le plus efficace dans les quinze ... ce qui est pas mal la teneur de votre question !
Je vais rajouter la question dans mon billet.
Le personnage de Marie Lune appartient à l'univers de Dominique Demers, que je ne fréquente pas cependant. Décidément, Venise, votre jeu m'incite à me dépasser...
Pour répondre à votre question Réjean : Si je n'en avais qu'un à choisir, ça serait le 1. Mais j'ajoute le 11 et le 15.
Beaulieu, c'est le 8. Je reconnais les noms de certains de ses personnages comme Jos, Abel et Steven. Pis je viens de m'apercevoir que je l'avais dans ma bibliothèque...
@ Réjean : Je vais dire comme vous, vous vous êtes déjà dépassé, je me demande même si vous allez vous rattraper !
J'ai rajouté votre question telle quelle dans mon billet, ainsi ceux qui trouveront le jeu trop difficile pourront y répondre. La compilation des impressions m'intéresse beaucoup.
1 et 15 ont quelque chose en commun: les personnages s'enfuient en voiture.
5 pour Tremblay. Le 7 me travaille par son petit côté populiste.
@ Réjean : Heureusement que j'ai aussi choisi 11, un petit garçon déçu de ne pas trouver sa maman et qui joue à l'ordi, sinon, je me serai posé des questions. 11 situe bien. J'ai entendu l'auteure parler de son roman à Christiane Charette et c'est vraiment la teneur du propos, la bonne étiquette est posée.
@ Réjean : Un petit côté populiste que vous ne "fréquentez pas". Je suis fine là.
Merci pour l'indice : 7 pour Desjardins. Quant au côté populiste, j'aime ça, imaginez-vous donc. Je me dis que je suis passé à côté de ce livre. Je n'ose me prononcer car je ne voudrais pas faire de fausses notes. Je vais dormir là-dessus.
@ Réjean : Je pense que nous nageons dans le malentendu, ce que vous réaliserez sûrement à votre réveil.
Pour vous donner un indice, je reprenais vos mots au sujet de Dominique Demers "univers que vous ne fréquentez pas" et j'y ai ajouté le côté populiste que vous trouviez dans l'incipit 7, pour l'impression que j'avais que vous oubliez qu'il y avait deux romans de Dominique Demers, univers que je n'aurai pas eu l'idée de fréquenter moi non plus, n'était de l'idée de mon ami (elle n'était pas sur ma liste). Cependant, je m'ouvre, cela sera peut-être une découverte. Donc, 7 n'est pas Desjardins, si vous me suivez bien.
J'espère avoir dissipé le malentendu, je ne vous vois pas comme quelqu'un qui se hausse au-dessus de certaines littératures.
Un peu comme le vin, le meilleur est celui que l'on aime :-D.
Beau cadeau , belle fête !
Mais exercice difficile , pour moi surtout à 5 heures32 du matin , avec cette douleur au pied , lancinante , une foulure idiote en courant une fois de plus , trop pressée et affaiblie sur les pavés de ce trottoir que je connais pourtant si bien ...
Incipit de mauvais roman de ma vie du moment !
J'ai plutôt choisi la question de Réjean , que j'ai trouvé très pertinente !
L'incipit qui aiguise le plus ma curiosité est le 14 :
"Nous avons dû prendre l’univers en main mon frère et moi car un matin peu avant l’aube papa rendit l’âme sans crier gare. Sa dépouille crispée dans une douleur dont il ne restait plus que l’écorce, ses décrets si subitement tombés en poussière, tout ça gisait dans la chambre de l’étage d’où papa nous commandait tout, la veille encore."
Mais pour être tout à fait juste , d'autres aussi ...
En tout cas , je trouve cette manière d'interpeller le lecteur tout à fait séduisante , je ne connaissais pas !
Ca vous met en bouche ...
helenablue : Désolé pour ton incipit personnel qui te fait souffrir et faire de l'insomnie ... Pauvre toi !
Tu as choisi 14, un (presque) classique québécois, un roman qui a eu beaucoup de succès. J'y reviens à la conclusion de tout ça.
Merci d'avoir donné ton avis, de loin, ce qui n'empêche pas d'avoir tout un flair ! Tu as le pied mal en point, mais ton pif est intact !
C'est sans doute la fatigue qui m'a fait mal comprendre votre intervention. Donc, si je comprends bien ce matin, le 7 appartient à Demers. L'incipit est sympa, mais je ne crois pas que je lirais cette auteur jeunesse. Je me lance : le 13, ce serait du Marie-Claire Blais, non ?
Je n'en ai reconnu aucun car je n'en ai lu aucun. Les incipit me servent de repère pour savoir si j'ai déjà lu le livre. Ça m'est arrivé souvent de reprendre le même livre à la bibliothèque pour me rendre compte que je vois défilé toute l'histoire dès la lecture de l'incipit. Mais je suis vraiment tentée par les 3 4 5 6 et les 12 13 14 et 15.
@ Réjean : Les malentendus nous (me !) guettent n'importe quand par l'écrit. C'est inévitable !
Pour le 13, je réponds "non", suffisamment un indice au point où vous en êtes !
@ linerouge : Eh bien quand je vais donner le résultat du match auteur-incipit, cette partie de liste se transformera en suggestions de lecture pour toi !
2-Gravel
9-Blais
@ Réjean : Bingo !
:-)
Chère Venise,
Pour vous donner le change et vous faire travailler à votre tour, voici un petit quiz. Je vous demande quels écrivains québécois ont créé les personnages suivants:
1. Hervé Jodoin
2. Élisabeth d'Aulnières
3. Jean Le Maigre
4. Jack Waterman
5. Bérénice Einsberg
Je pense que c'est plus facile que les incipits...
Bon anniversaire Venise (en retard je sais).
Je choisis de répondre à la deuxième question.
Ceux qui me plaisent et pourquoi :
1 : celui-là me pose une question qui m’intéresse et on sent déjà ne certaine dose d’humour.
4 : je me sens impliqué tout de suite par le fait que l’auteur s’adresse à moi-même si c’est à partir d’une généralité. Mais celle-ci est précisée tout de suite et nous met dans le bain. Là aussi une bonne dose d’humour doit suivre.
5 : on est dans le vif du sujet tout de suite, voilà l’événement qui amène la rupture et qui justifie le roman.
11 : on commence par une situation inhabituelle décrite rapidement et simplement. Pourquoi donc sa mère s’est absentée ?
13 : ça me plaira de la lire quand je serai d’humeur pour une lecture un peu profonde.
14 : surprise, rupture, pudeur, contraste. Voilà qui peut être intéressant.
Les autres m’indiffèrent et en tout cas ne me donnent pas envie d’aller plus loin. La 8 me déplaît car les énumérations me fatiguent. Commencer un livre par une énumération ne me met pas dans de bonnes dispositions.
@ Réjean : J'ai fait mes devoirs en me posant toutefois cette question : comment vivions-nous avant Google ? Chose certaine, je vous aurais demandé du temps, du temps, beaucoup de temps pour répondre. Tandis que là, je suis seulement déçue de ne pas avoir reconnu un des personnages, même pas une vieille connaissance, une récente :
1) Le libraire - Gérard Bessette
2) Kamouraska - Anne Hébert
3) Une saison dans la vie d'Emmanuelle - Marie-Claire Blais
4) La traduction est une histoire d'amour - Jacques Poulin - (lu récemment pourtant !)
5) L'avalée des avalés - Réjean Ducharme.
Bel exercice. Des personnages que j'aurais dû connaître, que je vais reconnaître, il ne reste qu'à les lire (3 sur 5), peut-être relire (Kamouraska date de mes études)
@ Phil : C'est intéressant que tu nous confies le pourquoi en détail. Ça démontre l'ultime importance de l'incipit. C'est vrai une fois édité, mais ô combien cela doit l'être pour le "comité" de lecture qui reçoit le manuscrit.
Je serais très curieuse de savoir jusqu'à quel point les écrivains travaillent, leur première page par exemple. Une excellente question à poser dans mes entrevues avec eux !
Demain, je vais faire le match, peut-être y aura-t-il un titre que tu retiendras pour tes lectures futures, juste à cause de cet exercice.
Effectivement, comment se passer de Google ? Je savais que c'était facile. Mais ce n'était qu'un apéro. Je reviendrai à la charge et cette fois Google n'aura qu'à bien se tenir !
Votre jeu m'a donné envie d'aller relire ce que je considère depuis longtemps comme le plus bel incipit que je connaisse de la littérature québécoise, histoire de voir si mon opinion tenait toujours:
« Cuba coule en flammes au milieu du lac Léman pendant que je descends au fond des choses. Encaissé dans mes phrases, je glisse, fantôme, dans les eaux névrosées du fleuve et je découvre, dans ma dérive, le dessous des surfaces et l'image renversée des Alpes.»
C'est fort, non? En tous cas, moi ça me donne le goût de relire tout de suite, et pour une énième fois, ce classique...
@ Martin : Prochain épisode d'Hubert Aquin, un classique, effectivement, et un très bel incipit.
Réjean: je ne suis pas surpris que vous ayez tout de suite reconnu cet incipit si particulier puisque votre propre jeu sur les personnages dénote un penchant manifeste pour nos classiques. D'ailleurs, ça m'a troublé de constater que je ne me souvenais pas du tout du nom du «libraire» de Bessette, alors que ce roman fait partie de mon top-5 des romans québecois. C'est peut-être un signe qu'il faudrait que je le relise...
Ouah !
C'est trop de la balle , pardonnez moi cette expression triviale , mais cet "incipit " là , celui de Martin , il fait envie , il met l'eau à la bouche ...
En plus , le bougre , il dit que c'est un classique , d'un coup d'un seul je me retrouve toute démunie ...
Les incipits sont à double tranchant , faudrait pas en abuser , je me sens toute " newbe " là au milieu de la cour ...
Bien envie de lire ce "classique " !
Ah la vache !!
@ Martin : Fiou ! Tu me sauves une recherche ardue, et aurais-je trouvé ? C'est incroyable la force des incipits. Ça donne et re-donne le goût de lire. Fameux.
@ helenablue : Ah, trop de la balle, tu t'emballes ! Bien, offre-toi ce classique alors. Me semble que c'est plus facile à trouver, non ?
Je lève mon verre à ta lecture !
Comment tu définis l'incipit, au juste? Combien de phrases? C'est arbitraire?
JEAN-LE-MAIGRE, c'était le nom du chat de Louis Hamelin, aussi. Un chat pas ordinaire. Venu de nulle part, efflanqué, resté parce que ça lui chantait, mangeant ce que Louis lui donnait, dormant dehors le plus souvent et parfois dedans, jusque là c'est une saleté de chat ordinaire, mais quand Louis partait trois jours ou trois semaines, il voyait au retour revenir JEAN-LE-MAIGRE amaigri, n'ayant pas voulu bouffer ailleurs, un chat qui s'ennuyait de lui avec l'attachement et la loyauté d'un chien...
Une saison dans la vie d'Emmanuelle, Ven, c'est un film soft porn.
Phil: l'incipit qui te déplaît est beaucoup responsable de tous mes livres, lesquels t'indiffèrent sans doute aussi. Anyway, pas de Mistral écrivain sans Race de Monde...
@ Mistral : Ce que je finis par me demander est si Louis Hamelin a appelé son chat JEAN-LE-MAIGRE à cause de son comportement ou si le chat, de cette intelligence qu'ont les chats pour attraper nos restants d'idées qui traînent, a calqué son comportement pour donner raison à son maître et à son nom.
De toutes manières, une ou l'autre des options me plaît, et il faut bien un écrivain pour appeler son chat un personnage de roman, je trouve ça pas mal plus noble que mon Praline (Bouffe) Pistou (Bouffe), Popeye (BD) et mon défunt Pouet (BD - Miam-Miam Fléau). On a des obsessions ici dedans !
Une saison ... de MCB, je suis même pas sûre si je l'ai lu à l'école, mon souvenir fait la vague. Mais la soft porn me dit que j'ai dû manquer quelque chose. À relire avec un autre regard peut-être !
Race de monde, je l'ai reçu usagé, frayant dans le même sac que le neuf. J'ai été touché. Deux de mes amis ont eu cette idée d'arracher ces livres de leur bibliothèque, des livres qui se tiennent quasiment sur leurs pattes tellement ils ont du vécu. C'est aussi beau que du flambant neuf. Il y a l'histoire du lecteur qui se superpose sur l'histoire de l'auteur.
@ Mistral : Pour la longueur de l'incipit, je sauterai tout de suite sur la belle porte que tu m'ouvres avec au-dessus inscrit "arbitraire".
Ce que j'en ai su est qu'avant, ça faisait une couple de pages, et que maintenant qu'il faut faire avec son temps pressé d'être pressé, en ce jour que le fast-read est à l'honneur, on rapetisse ça à quelques phrases.
Venu de nulle part, efflanqué, (...)
Louis l'a appelé de même paskil n'avait que la peau sur les os, Ven.
Ce que t'en as su, de l'incipit, j'essayais de t'inciter a dire d'ou sans souligner trop gras que c'est erroné. Astheure on en est a quelques pages? Quel expert t'a enseigné ça, misère.
Ca serait pas grave si tu le répétais pas comme ça sans tenir compte de ton influence sur NOS JEUNES! Nos jeunes qu'on a payé ek nos taxes pis nos impôts. Mes accents, la-haut pis ici même dans la-haut, mes accents graves retenus a la source, c'est la taxe des écrivains embourgeoisés institutionnalisés répétitifs qui se risquent a l'évasion fiscale. On sait pas compter et les comptables nous font trop chier pour qu'on s'en fréquente un au cas ou. Mais on sait ce qu'est un incipit.
@ Mistral : Comme tu veux savoir ma source, je n'ai pas été très loin, j'ai été sonné à la porte d'à côté : Wikipédia. J'y ai lu qu'avant c'était quelques pages et maintenant, quelques phrases. Le Petit Robert ne parle que du maintenant, quelques phrases.
Quel Petit Robert, love? Le mien offre ceci:
incipit [Rsipit] n. m.
• 1840; mot lat., 3e pers. sing. indic. prés. de incipere « commencer »
¨ Didact. Premiers mots d'un manuscrit, d'un livre. Catalogue citant les incipit (ou les incipits) des ouvrages répertoriés.
Mistral : je suis un curieux, heureusement que je ne fonde pas mes impressions sur les premières lignes d'un livre.
Quant à tes livres et ceux de Victor-Lévy Beaulieu, je n'en ai jamais ouvert un. Je suis un petit nouveau en ce qui concerne les écrivains québécois.
Bon, après mûres réflexions, voici le fruit de mes labeurs (et je te jure que je n'ai lu ni aucunes des propositions des autres, ni les réponses!). Le sort en est jeté... mais qu'est-ce que c'était dur. J'espère au moins en avoir 4 ou 5!!
Incipit #1- Marie-Tempête
(je l'ai lu, ce livre, mais ça fait à peu près 18 ans... j'espère être tombé dessus, ne serait-ce que par hasard!!)
Incipit #2- Vous êtes ici de Gravel
Incipit #3- Mégot Mégo petite mitaine (un incipit étrange pour un titre étrange!)
Incipit #4- Cartes postales de l'enfer (à cause de la narration au JE)
Incipit #5- la Traversée de la ville (Je ne suis pas sûr que le nom de Rathier sonne bien pour la mère de Nana, mais le fait que cette femme soit enceinte pour une 4e fois cadrerait avec le fait de rappatrier sa fille... enfin, j'espère!)
Incipit #6- les Années (pcq un incipit qui parle des ruines de l'après-guerre, ça doit aller avec un roman français!!)
Incipit #7- Un après-midi de septembre (là, je suis sceptique... Je les ai jumelés surtout pcq c'était ceux qui me restaient à la fin!)
Incipit #8- Race de Monde (cette nomenclature familiale, qui me rappelle l'évangile de St-Mathieu, sonne tout à fait dans le genre de VLB... et il me semble me rappeler qu'il y avait un Abel dans le téléroman Race de monde qui jouait quand j'avais... 7 ou 8 ans!! En fait, j'ai plus suivi Bouscotte ou l'Héritage!!)
Incipit #9- Grande plaine IV (Un titre un peu plate, et un incipit à l'avenant!!)
Incipit #10- Pour rallumer les étoiles (Là, je suis presque sûre, à cause de Marie-Lune... et il me semble que ça ne peut pas être l'incipit de Marie-Tempête parce qu'il me semble que Marie-Lune découvre son chalet à la fin de Marie-Tempête... Sinon, j'ai inversé les deux!)
Incipit #11- Whisky et Paraboles
Incipit #12- Entre le murs (c'est un des rares incipits à pouvoir «sonner» «français de France»...)
Incipit #13- Le jour noir
(Cette noirceur dans les propos est à l'image que je me fais de Marie-Claire Blais... que je n'ai jamais lu!)
Incipit #14- la Petite fille aux allumettes (qui est maintenant orpheline avec son frère?!?!)
Incipit #15- Le fils de Che (il me semble que quelqu'un qui aurait une filiation au grand rebelle sud-américain serait du genre à claquer la porte et à partir sur un no-where!!)
Voilà. Maintenant, je vais lire les commentaires de tout le monde et, j'espère, les réponses!!
Pour ce qui est des intros qui me pousseraient à continuer ma lecture, elles sont assez peu nombreuses. En effet (je te souhaite bonne chance, Venise), pour ma part, la grande majorité de ces incipits m'apparait TRÈS ennuyeuse. Seules les #4 et 11 trouveraient grâce à mes yeux...
Je suis peut-être mieux de ne jamais faire parti d'un comité de sélection!!
À plus!
pgluneau : Quel travail de méninges ! Franchement, cher ami, je n'en attendais pas moins de vous. Quel jugement de déduction, autant que de réduction !
Votre note (9 sur 15) reflète votre effort, plus que votre savoir, mais qu'importe l'effort vaut et mène au savoir.
Et si je sors de mon ton de grande dame :-) c'est pour te dire que je trouve bien comique ton "je te souhaite bonne chance, Venise". Chose certaine, je compte te faire suivre ma "chance" et à chaque titre, je t'acheminerai, si ce n'est par voie céleste, au moins par voie célère, mes 15 compte-rendus et bien évidemment en n'omettant surtout pas le 4 et le 11.
Et bien évidemment, le 2.
J'en profite pour souligner à tous ceux qui déposeront leurs yeux ici, que le bouquin qui correspond à l'incipit 2 m'a été gracieusement offert par "ce cher" ami ci-haut mentionné.
D'ailleurs, j'ai une "chère amie" qui est venue aujourd'hui même me porter un "Miniature, balles perdues et autres désordres" par Monique Deland. De la poésie. Cette poésie que vous chérissez ... pas du tout !
Merci d'avoir bien voulu participer à ce jeu, avec toute l'intensité dont vous êtes capable, cher, cher ami.
Ouais ben bonne fête en retard et je ne peux qu'être admiratif devant le temps et l'énergie que tu mets ici à nous (me) faire découvrir des livres et leurs auteurs.
Pis en plus tu trouves du temps pour passer chez-moi ....
@ Gaétan : Tu avais toute l'année pour me souhaiter bonne fête, tu es donc en avance.
Et, penses-tu que je vais me priver de passer par chez vous !? La sagesse avec l'âge est de se permettre le plaisir !
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