« Samedi, nous avons commencé notre échange, il n'était pas loin d'être 23 h 00 » (ça placote des filles !). Cinq des six lectrices ont plongé allègrement dans ce dialogue d'un psy à sa cliente, le tout se dévorant rapidement, même goulûment ; une, en 24 heures et celle qui a le plus traîné, en 3 jours. Nous étions donc 5 sur 6 à irradier d'enthousiasme. Disons, à son corps défendant que la moins enthousiaste a dû lire sur l'heure du dîner au travail. Qu'elle est enceinte et fatiguée. La magie n'a pas opérée, elle ne s'est pas attachée à Béatrice. Autre point, elle n'a pas terminée sa lecture.
Pour deux personnes, l'intérêt a démarré tranquillement. Il fallait s'habituer au ton de Béatrice, femme au propos très sarcastique, certaines diraient même, exagérément sarcastique. Cependant, l'intérêt était fort pour continuer la lecture. Une autre lectrice a imaginé toutes les rencontres entre le psy et sa cliente récalcitrante sur une scène. Elle les a mis en scène, ne pouvant s'empêcher de voir Béatrice en personnage de théâtre. Elle a lu le livre, riant à gorge déployée, surtout les pensées de Béatrice (2 niveaux ; elle pense et elle parle), suffisamment pour que son conjoint en soit intrigué.
Le livre noir du psy (carnet à la couverture noire où le psy consigne des idées pendant l'entretien) a beaucoup intrigué, se demandant jusqu'à la fin qu'est-ce qui en sortirait. Deux des lectrices se sont complètement identifiées à Béatrice. Une des lectrice (moi !) visualisait à la place de Béatrice, l'amie qui lui a offert le livre en cadeau. Celle-ci renchérit, un peu surprise de le réaliser tout à coup, c'est effectivement « elle » tout crachée, ce réflexe du sarcasme haut en couleurs face à sa marée d'émotions.
On n'a pas attendu la fin de la discussion pour aborder la fin de l'histoire (quelle indiscipline, l'animatrice (moi) doit dormir aux toasts !). Faut dire que pour la majorité, cette fin est chargée d'émotions, 3 sur 5 ont eu besoin de papier mouchoir ! Et là, s'en suit une discussion animée (malgré l'heure tardive !) sur le rôle du psy dans le cadre d'une thérapie. Est-ce que les marques d'intérêt explicite du psy étaient sincères, jusqu'où peut-il aller et jusqu'où celui-ci est-il allé ? Je suis celle qui a été le plus captée par le rôle du psy, la majorité en avait que pour Béatrice. Son comportement d'aidant m'a complètement renversé, j'étais admirative, j'aurais aimé qu'il existe vraiment !
Nous sommes revenues au début (les fins nous amènent souvent au début ... oups, là il faut que je censure, pour éviter de vendre un punch), reprenons du centre (lieu plus sécurisé), le compte-rendu de sa relation mère-fille a beaucoup touché, particulièrement une des participantes. Cela lui a rappelé la sienne, sa lecture était donc chargée d'émotions. La « longue confession » (je m'en souvenais plus, c'est vrai qu'il y en a une) a impressionnée tout le monde.
S'ensuit une inévitable discussion sur les thérapies. Est-ce possible dans la réalité qu'elles soient aussi humaines que celle-là ? Et quant à y être, pourquoi pas une divergente qui annonce fièrement que pour elle, la thérapie n'était pas commencée, à cause des réticences de Béatrice, et qu'elle commencera une fois le livre fermé (quelle imagination ces filles ... à quand la suite de ce roman !?). Un autre moment fort de notre discussion a été la tragique question : est-ce qu'il y a eu de l'inceste avec le père. L'entre-ligne est large mais il y a consensus ; il ne DOIT pas y avoir d'inceste, cela aurait rompu le charme. Béatrice ne doit pas être un « gros cas » (avis à l'auteure qui n'a qu'à bien se tenir !).
J'ai apporté à l'attention de toutes qu'il y avait des pourparlers pour en faire une série télévisée, s'en est suivi des gageures sur quel comédien incarnerait le pys et quelle comédienne, Béatrice (discussion inintéressante pour vous qui n'avez pas lu « Les mardis de Béatrice »).
* * *
Force est de constater que le projet télésérie n'a pas abouti même si son auteure, Francine Tougas vient du milieu. Dans le prochain billet, justement, on fera connaissance avec elle, à travers les grandes lignes de sa vie publique et surtout via les mots de son courriel.
2 commentaires:
Bonjour Venise,
Je voulais juste vous féliciter pour le slogan que vous avez mis à la fin de votre page:
Acheter un livre du Québec/
C'est encourager nos écrivains !
Il fallait que ce soit dit.
Merci Venise !!! :-)
Et j'attends la suite avec impatience.
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