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jeudi 20 décembre 2007

Triste pour la littérature québécoise

Ne vous en faites pas, ce n'est pas dramatique mais ça donne un petit pincement au coeur. Je suis allée porter quelques titres québécois de livres usagés au Tourne-Livre de Sherbrooke. Ce matin, une des propriétaire m'a appelé, elles n'en prennent aucun. La cause : ça se vend pas. Elles les ont essayé, disent-elles, les nouveaux venus, mais la demande du client, ce sont les valeurs sûres ; du Marie Laberge, Michel Tremblay, Guillaume Vigneault pour les jeunes. La chose littéraire est bien compartimentée, ne nous mélangeons pas ; Guillaume Vigneault pour les jeunes !

C'est sûr, une librairie de livres usagés doit aller avec la demande, si elle veut survivre, si elle veut mettre de la margarine aux gras non saturés sur ses toasts. En quelque part, oui, je comprends. Les livres qui s'empoussièrent, c'est pas gagnant, l'argent roule pas et il faut qu'il roule, l'argent. Ça ne m'empêche pas de trouver le refrain triste, la ritournelle un peu révoltante. Quelque chose me dit qu'il y aurait quelque chose à faire, on ne peut pas à ce point se soumettre aux lois du marché. Un dialogue, pour ne pas dire une obstination en règle s'enclenche dans ma tête. Les missionnaires, ces personnes pour qui le jeu de l'argent n'est pas en cause, d'un côté, et la littérature québécoise rentable, de l'autre. Il me semble, je dis bien il me semble, que si je tenais une librairie de livres usagés, j'essaierai de fondre les deux côtés, en continuant mon apostolat du livre québécois. J'aiderai la demande à surgir. J'essaierai de jouer un rôle pour ce faire. Je ne baisserai pas les bras aussi facilement devant la sacro-sainte demande. Une autre voix (sur mon baptistère, je porte le nom de Jeanne D'arc – et c'est strictement la vérité !) me dit que je ne suis pas dans cette position et que c'est alors facile de parler. Quelle voix a raison, quelle est la voix de la raison ? Je vous en prie, exprimez vos voix que je sorte un peu de ma tête, il est temps !

Pour ma pile de livres prêts à être lus par d'autres yeux, je vais donc me rabattre sur Montréal, la grande cité. Probablement, qu'ils vont accepter quelques titres de ces nouveautés québécoises, encore là, je n'en suis même pas sûre. De toutes manières, je vous ferai suivre le dossier, promis. Moi, qui pensais que la nouveauté avait toujours meilleur goût ... pas dans le domaine de la littérature, semblerait-il. Partout ailleurs, mais pas dans ce domaine. Les auteurs édités pour une première fois de leur vie, ici, au Québec, n'ont pas de mérite à rester humbles ! Impossible de s'enfler la tête et encore plus difficile de s'enfler le portefeuille !

Bais non, je vais pas rester morose bien bien longtemps, les grelots des petits lutins vont me sortir de mon état ... surtout que je les entends à l'année !

Foi d'une Jeanne d'Arc.
* peinture ci-dessus : Christine de Pisan "Jeanne d'Arc et le pouvoir"

7 commentaires:

Lucie a dit...

Incroyable, tout de même, ce dilemne de l'offre et de la demande. J'aurais cru que des nouveautés, « même » québécoises, seraient bien plus attrayantes qu'un classique un peu jauni ou un « bon vieux » Michel Tremblay. Dommage...
Bonne chance pour un troc montréalais!

Carole a dit...

C'est assez décourangeant comme constat. Moi qui rêve d'ouvre une librairie de titres québécois seulement, je suis mieux de revoir mon plan d'affaire. :(

Anonyme a dit...

Offrez-les à vos amis blogueurs français qui sont intéressés. Bien sûr, il y a des coûts.

Venise a dit...

Carole, je n'en reviens pas de ce que tu dis. J'achève un cours de lancement d'entreprise où, à prime abord, je m'apprêtais à lancer un lieu d'échange littéraire ... québécois, un genre de librairie mais avec plusieurs services dont un, de rédaction, d'édition... ect. J'ai dû réviser le tir à l'aide des intervenants qui m'encadrent dans cette laborieuse et confrontante tâche d'élaborer un plan d'affaires. Je partirai finalement un service de révision et rédaction uniquement.
Réjean, ouille ïou ïouille ! C'est pas cette solution qui va me remplumer pour offrir de beaux cadeaux de Noël !
Lucie, eh oui, misons sur le troc pour que certaines personnes puissent s'offrir de la littérature québécoise à bon compte !

Anonyme a dit...

Bonjour Venise!

Je suis de Montréal et je peux te faire quelques recommandations pour les librairies :

- Librairie L'Échange, soit sur Mont-Royal près de St-Denis ou sur St-Denis à quelques rues de Sherbrooke. Si tes livres sont en bon état et assez récents (et s'ils ne les ont pas déjà), ils te les prendront et te donneront même quelques sous en échange.

- Le Colisée du Livre, sur Ste-Catherine, près de St-André. Ils sont moins exigeants sur les conditions d'Achat, mais donnent moins de sous en échange.

- Et... il y a moi! Pas de sous en échange, mais la certitude qu'ils seront lus et aimés! (On ne sait jamais ;)))

Joyeux Noël!

Carole a dit...

Venise, je veux te souhaiter bonne chance et succès dans ton beau projet.

Moi, je vais retourner à mes plans...

Mistral a dit...

Mandragore me prend de vitesse. Elle a raison: L'Échange (les deux), et ils paient bien. Le Colisée, je recommanderais pas. Mais Le Marché du Livre, oui, à deux pas. Et la Bouquinerie du Plateau, aussi. Ainsi, les livres circulent...