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jeudi 17 avril 2008

Je printemps, tu printemps, il printemps ...


Pas le choix, je DOIS parler de cette explosion dans nos vies : le printemps ! J'imagine le promeneur un bouquin se balançant au bout du bras, son pas le menant irrésistiblement vers un banc de parc. Une fois assis, au lieu de baisser le regard vers les lignes de son livre, il lève la tête bien haute et renifle le printemps en regardant un accent circonflexe qui traverse le ciel (la manière de dessiner un oiseau quand on ne sait pas dessiner !). Voilà des souvenirs bien calés dans le ressort de ma conscience de citadine et prêt à rebondir au moindre appel de mes méninges.

À la campagne, en montagne, se sont d’autres images et elles sont à la portée de mes yeux et de mes oreilles. C’est le bruissement fort de l’eau qui déboule en trombe, la neige sale se transforme en eau qui lave. La terre a la gale et montre des ilots noirâtres de crêtes glaciaires. La terre boit et tout est marbré, même l’air. Je me suis promenée tout à l’heure, les courants froids suivaient les chauds et je ne savais plus si ma laine était utile ou si j’avais l’air d’une mère ourse ayant oublié d’estiver (Petit Robert m’a appris ce contraire d’hiverner). Mais le dictionnaire ne parle pas du printemps. Il ne dit pas l’on se printanise, peut-être parce cette saison s’attrape au vol, pressée de laisser sa place à l’été. Surtout que le printemps s’est fait manger par un hiver goulu cette année. Quelle gourmandise pour une saison pourtant déjà si bien nourrie au Québec !

Enfin, nous y voilà et j’espère que tous ceux qui nous lisent et ne sont pas Québécois, de souche ou de bourgeon, comprennent que nous, ici, les érables coulent, les veines se remplissent de sève et le sang nous monte à la tête pour nous rosir de plaisir. Ce qui fait que nos yeux lisent quand le soleil se couche seulement et lisent autre chose parfois. Nous nous déshabillons de nos habitudes. Et à ce titre, je prépare un coup en trois.

J’en suis très fière, foi de celle qui tient ses résolutions, maintenant que le printemps blanc s’en est allé.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Même si ce n'est pas un mot, j'ai printanisé à mon goût aujourd'hui!!! Quelle belle journée! Ca rend de bonne humeur que de sortir sans veste sur une terrasse!!!

Mrs Pillsbury a dit...

J'ai aperçu un skieur en shorts ce matin ! 20 degrés Celcius au dehors mais 30 cm de neige sur le sol dans le Parc de la Gatineau : de quoi vous réjouir l'oeil !