
D’une manière tout à fait impromptue, à la suite du billet « Connaissez-vous votre littérature québécoise ? », un débat s’est ouvert sur le processus de sélection des titres pour le Prix littéraire des Collégiens.
Le débat prenant des proportions plus importantes qu’escomptées, et commentaires pertinents s’ajoutant aux commentaires pertinents, il s’impose pour moi de placer ce débat sur la sellette.
Ce qui compte pour moi, avant tout, est la communication permettant de chasser les idées erronées ou tout malentendu. Ou, ce qui est tout aussi bien, susciter le goût de la réflexion chez les décideurs, quels qu’il soit.
J’espère que vous serez nombreux à réagir parce qu’après tout, un débat, c’est fait pour ça. Et au Québec, on se plaint souvent qu’il n’y en a pas suffisamment.
N.B.: Dans le copier-coller des commentaires, j'ai retranché les interventions qui n'avaient aucun rapport avec la question du jour. Cependant, il est toujours possible d'aller à la source du billet pour l'intégralité. Réjean a dit ... Ah, je l'oubliais celui-là. Je suis donc allé voir le choix pour le prix des collégiens. Je n'ai lu que Proulx, comme vous le savez. Il y a le recueil de nouvelles de Johanne Alice Côté qui m'intéresse, malgré ce qu'en a dit Barbe à Bazzo. Les autres restent à découvrir, sauf Ying Cheng dont j'ai décroché parce que je la trouve trop hermétique depuis L'ingratitude.
Allez-vous écrire un billet là-dessus pour susciter les débats ?14 novembre 2008 19:23
Venise a dit…
@ Réjean : Je vais écrire un billet en autant que j'en ais lus 3 sur 5. Ce qui veut dire que je dois me procurer "Le ciel de Bay City" de Catherine Mavrikakis et Mégot mégot petite mitaine de Johanne Alice Côté. Moi aussi, je n'ai pas été découragée d'entendre Jean Barbe, je persiste et je signe. Et pour ce qui est de Mavrikakis, ça fait presque une éternité que je veux la lire et après le billet d'aujourd'hui de Clavier bien tempéré (Lucie), c'est devenu une urgence. De toutes manières, je me vois mal partir le moindre débat avec une seule lecture (Champagne).
J'espère que vous avez remarqué, Réjean, que nous avons cinq finalistES ? Je ne peux m'empêcher d'en être fière même si j'y suis absolument pour rien !
14 novembre 2008 19:45
réjean a dit…
Ne vous enlevez pas tous les mérites, Venise.
14 novembre 2008 19:49
Mistral a dit…
Revoilà ce prix des collégiens, déjà. Quelqu'un, brossez un topo minimal de son fonctionnement. Sauf évidemment si c'est pas important, ni même pertinent, ni du tout amusant.
15 novembre 2008 02:31
Venise a dit…
@ Mistral : Le Prix des collégiens, on va en reparler, c'est sûr. Mais ça ne va pas changer l'immuable.
15 novembre 2008 11:17
Danaée a dit…
Mistral a raison de mentionner le prix des Collégiens. C'est un des prix importants pour la littérature québécoise... Et les finalistes étaient dévoilés ce matin dans le Devoir!
15 novembre 2008 12:22
Mistral a dit…
JUUUUULIEEEEE!
Ok, je pige, tu me taquines.
Tenez, ma
version softcore.
15 novembre 2008 13:14
Venise a dit…
@ Mistral : Pour le Prix des Collégiens, c'est ce que j'ai conseillé ci-dessus à Réjean de cliquer chez Chantal Guy, première de mon blogroll.
15 novembre 2008 13:43
réjean a dit…
@ Mistral : Je viens de lire ce que vous dites sur le blogue de Chantal Guy à propos du prix des collégiens et je partage entièrement votre avis. L'an passé, sur différents blogues, dont celui de Venise je crois, j'ai émis de sérieuses réserves, avec beaucoup moins d'élégance que vous, sur la sélection des ouvrages par les critiques du Devoir. Cette année, je n'ai pas tellement le goût de revenir là-dessus sans risquer de devenir cynique. Mais si vous voulez brasser la cage, allez-y fort, il y a une grosse job de bras à faire.
15 novembre 2008 19:47
Venise a dit…
@ Réjean : Et là, c'est sûr que vous venez de me piquer la curiosité, je vais aller lire le commentaire de Mistral.
15 novembre 2008 19:57
Mistral a dit…
Cool, Réjean. On est deux.
Ces affaires-là, je vous en parle en gars qui ne conduit ni ne patine mais comprend et connaît tout plus le reste de la mécanique spécifique du littéraire au Québec, depuis ses seize ans et sans mérite aucun, sans l'avoir cherché, pourquoi cela est limpide et la gestion d'un compte d'épargne ou la sensibilité et le plus clair des valeurs de mes concitoyens m'est incompréhensible, I mean rien, pas un iota de sens intelligible pour moi, un sérieux handicap, pourquoi j'en sais rien non plus, mais c'est ainsi; en tant que ce gars-là, donc, je soumets que cette affaire n'est surtout pas de celles qui se résolvent comme vous le suggérez (ce serait le sens commun, right? J'assaille pas votre suggestion, ici, je lui apporte seulement le meilleur outil, ké?), d'ailleurs fort peu le sont, ici moins qu'ailleurs: vite de même, j'ai souvenir d'aucune grosse crosse du genre qu'un éclat, un coup de gueule, un blitz d'indignation par une personnalité quelconque ait pu éradiquer, au contraire le racket se déguise et se dissimule mieux et devient donc pire.
L'ombre, voilà ce que ces embrouilles ont en commun, la protection du pas trop expliqué, reposant sur l'apathie et l'usure de nos facultés d'indignation, de l'obsolescence des tollés; ça, Réjean, c'est du cynisme crasse, mais c'est le leur, pas le vôtre.
Non, voyez-vous, il suffit d'enlever l'ombre. Sans éclats, sans argument moral, sans rien de ces archaïques pétoires, juste en disant qu'on le sait, ici et chez moi et chez vous et ça prend pas de temps que c'est consigné un peu partout, enfin en deux ans trois max la cochonnerie disparaît sans faire de bruit.
C'est le genre de job de bras que la Tribu effectue de temps en temps, ché pas si vous parlez de ça. Ici, ça dépasse ce cadre parce que les sources du mal ne sont ni localisées ni hiérarchisées. De plus, chaque cégépien mis au courant vaut autant que chaque prof de cégep honteux d'avoir joué le jeu. Ce serait du gâteau.
16 novembre 2008 00:31
Venise a dit…
@ Mistral : Un instant, on est trois.
@ Réjean : Je m'apprête à lancer quelques questions à Maxime qui a participé au Prix des collégiens l'an passé. Il aurait beaucoup aimé y participer encore une fois cette année mais ses études l'amènent en Europe 4 mois. Ses commentaires sur les livres finalistes de l'an passé m'ont à ce point impressionné que j'ai commencé à le courtiser :-) pour qu'il se joigne à La Recrue. Nous nous apprivoiser et il a finalement accepté.
Qu'un jeune de 19 ans collabore avec cette qualité d'intervention à La Recrue me remplit de fierté. Je voulais vous demander si vous aviez des questions pour lui, je les joindrais à mon entrevue. Il est d'ailleurs bien flatté de recueillir cette attention.
16 novembre 2008 12:24
Mistral a dit…
@ Maxime : Ben moi, oui. Maxime, sais-tu ce dont on fait état ici et là à propos de ce prix, et si oui comment peux-tu songer à y participer encore, croirais-tu par hasard qu'une jolie plume et quelques lectures et l'âge de Rimbaud triomphant dispensent d'endosser sa part morale? Ils vont me trouver dur, encore, ils vont dire kin il s'en prend aux enfants maintenant. Fuck em. C'est à toi que je cause, et un service que je te rends: c'est au début qu'on doit décider quel écrivain on sera, à la fin c'est trop tard. Fais-toi une faveur, écris jamais une virgule pour des crosseurs, protège ta signature comme tes couilles et tu auras toujours raison et tu pourras envoyer chier papes et présidents s'ils t'apostrophent.
16 novembre 2008 12:54
réjean a dit…
Je voudrais savoir s'il trouverait envisageable que la sélection des 5 titres se fasse par un comité d'étudiants plutôt que par les critiques du Devoir. Bien sûr, cela supposerait que ces étudiants lisent beaucoup de livres pendant plusieurs mois pour en sélectionner 5. Pour ma part, si cela se faisait, je crois qu'on aurait une sélection finale beaucoup plus représentative des goûts des collégiens. Mais peut-être que cela est trop compliqué à organiser...
16 novembre 2008 12:58
Mistral a dit…
Ben oui, Réjean! Envisageable? C'est le minimum envisageable. Et pas plus compliqué que le processus actuel. Mais pourquoi une pré-sélection? C'est cela qui est odieux! Ça et qu'elle soit faite au Devoir. C'est le Prix du Devoir, fuck.
Tous les collégiens du territoire peuvent recommander, disons, trois livres. Phase 2, on dépouille et cumule et les cinq premiers sont en lice. Pas de comité. Maudits comités. Un soviet avec ces gens-là qui siègent! Te figures-tu que Stan lit beaucoup de livres pour choisir ces cinq? Et DesMeules, cet imbécile: il peut lire jusqu'aux noces de Tremblay avec Nelly Arcan, il comprendra pas plus.
Le Prix des Collégiens aux Collégiens!
16 novembre 2008 13:12
réjean a dit…
D'accord avec vous, Mistral. Ce serait la moindre des choses. Et peut-être qu'il y aurait moins de titres de Boréal en majorité (excusez-moi, je sais que c'est votre éditeur, mais je n'ai pu m'en empêcher) : 3 sur 5 l'an passé, 2 sur cinq cette année, ce qui désarçonnerait Laurin qui ne lit que du Boréal... ou presque.
16 novembre 2008 13:28
Venise a dit…
Je suis parfaitement d'accord avec cette idée. C'est dès le départ du processus que les étudiants doivent être concernés, sinon, le message entendu est : on va choisir pour vous parce que vous en êtes pas capables. Les lectures imposées, ils en ont suffisamment au programme. Un Prix, c'est une question de confiance, pas un semblant de confiance, de la vraie et qui commence donc dès le début du processus.
L'année passée, je mettais le pied dans cet engrenage très prudemment, je pensais que tout était lisse et sans aspérité, tout en limpidité aussi, j'ai donc été posé la question à Stanley Péan sur son blogue : Comment se choisissent les titres des finalistes proposés aux jeunes ? Ce qui m'a amené à cette question est l'impression que les titres ne leur ressemblaient pas. J'ai aussi demandé à monsieur Péan de venir en débattre sur Le Passe-Mot. Comme il n'est jamais venu, je me permets de reproduire sa réponse qui est de toute manière encore sur son blogue :
"Le jury de présélection est composé de journalistes de l’équipe du cahier Livres du Devoir (Jean-François Nadeau, Christian Desmeules et Danielle Laurin), d’un représentant du CRILQ (Gilles Dupuis, professeur à l’UdM) et de moi-même. Nous débattons de la production littéraire de l’année qui achève et tentons de nous entendre sur cinq oeuvres narratives que nous estimons de qualité et qui nous semblent représentatives de la diversité de la littérature québécoise contemporaine. Le critère «jeunesse» ne fait pas partie de nos préoccupations; ce n’est pas de cela dont il s’agit" (Stanley Péan).
16 novembre 2008 13:43
Mistral a dit…
Nous vlà trois! Pas si pire comme départ.
Si Maxime nous rejoint, on est en business: l'étudiant alpha!
16 novembre 2008 13:54
réjean a dit…
Ah, ce Péan, il est si occupé à faire de belles suggestions de livres sur ARTV ! L'avez-vous vu ? Il faudrait l'inviter de nouveau à lire ce blogue.
16 novembre 2008 17:45
Venise a dit…
@ Réjean : Vous avez raison, cela serait constructif s'il lisait ce blogue. On pourrait enfin discuter comme des gens civilisés. Moi, j'aimerais bien.
Son blogue est suspendu depuis un bon bout de temps, alors, comment le rejoindre ? Je lui ai déjà envoyé un courriel par Le libraire, l'a-t-il reçu ?
Il y aurait toujours de lui écrire à l'ANEL. C'est envisageable, comme ça, il ne pourrait pas dire que notre désir est de parler dans son dos, non, c'est devant sa face (permettez-moi l'expression) que l'on veut lui parler.
ARTV, j'aimerais bien écouter certaines émissions mais je n'ai pas le câble.
16 novembre 2008 17:59
Venise a dit…
@ Réjean : J'ai tout à coup eu une idée, j'ai pensé à Facebook. Je lui ai donc laissé une invitation sur son "mur à messages" qu'il vienne prendre connaissance des messages ci-dessus.
16 novembre 2008 18:14
réjean a dit…
Écrivez-lui à l'UNEQ. Il doit être rejoignable.
ecrivez@uneq.qc.ca
16 novembre 2008 18:17
Venise a dit…
@ Réjean : Super ! C'est ce que je fais de ce clic. Merci.
16 novembre 2008 18:20
Maxime a dit…
Quand j'y ai participé l'an passé, je me souviens que nous avions demandé à savoir comment les finalistes étaient choisis. Il faut dire que nous trouvions les romans et recueils de nouvelles choisis loin des jeunes, sans vouloir rabaisser les œuvres des finalistes de 2008, car j'en ai apprécié la majorité. Mais je ne suis pas certain que nous aurions choisi ces finalistes. On nous avait répondu quelque chose de semblable à la réponse que Venise a reçu de Péan. Et évidemment, nous étions tous d'accord pour dire que tout cela était... enfin... plutôt obscur. C'est le Prix des Collégiens, pas celui du Devoir.
Alors autant dire que je suis complètement d'accord avec vous. Et Mistral, vous proposez une solution qui, ma foi, me semble tout à fait défendable. Cela redonnerais (ou donnerais tout court?) le prix aux collégiens, que de les faire choisir les finalistes. Ce serait moins lourd qu'un comité, et aussi efficace. Ou alors on change le nom pour "Le prix du Devoir, et secondairement des collégiens"…
Et je répondrai également à votre « attaque envers les jeunes », M. Mistral (que je ne prends pas du tout comme une attaque, en passant, héhé). Vous avez raison, on pourrait facilement en faire une question de principe moral, et refuser d’y participer. Mais ce serait dommage pour tous les étudiants qui n’ont accès à aucun autre cercle de lecture, comme ces étudiants en informatique qui n’ont pas accès à ceux de Arts et Lettres! (je parle d’expérience,haha). Le Prix littéraire des Collégiens reste une belle expérience. Voila pourquoi j’aurais aimé y participer de nouveau cette année. Ce qui ne m’aurait pas empêché de protester, toutefois, et surement encore plus fort.
16 novembre 2008 19:41
Tristan a dit…
De passage sur ce blogue où on est si gentil, je vois avec plaisir qu'on brasse un peu la cage. Alors j'ajoute mon grain de sel.Sans commenter trop, je propose quelques points.
1: Tout le monde a raison sur la question du jury. Ce n'est pas le prix du Devoir. Et si Stanley Péan croit que le critère jeunesse n'est pas important, et bien je crois que c'est faux et que c'est justement ce qui pourrait distinguer le prix. Les prix des libraires est déterminé d'abord par une dizaine de libraires, celui du gouverneur par pas plus de cinq pairs et celui d'Archambault par des... Celui des collégiens, pour avoir déjà participé aux débats, est dirigé par des jeunes et des professeurs pour favoriser l'esprit critique et l'ouverture aux points de vue, ce que le jury n'a pas depuis trop longtemps. Depuis Nikolski peut-être. Un changement de jury à tous les ans ? Et le Devoir dans tout ça, un partenaire. Preuve que le prix ne brille plus, j'ai lu 3 lignes en bas de page dans La Presse. Rien ailleurs ou presque rien.
2: Le problème des prix d'automne, c'est qu'ils oublient qu'il existe un printemps. À preuve, toutes les sélections des dernières années. Faites le calcul. Faut-il publier son livre entre le mois d'août et le mois d'octobre pour être finaliste ? Il n'y a aucune surprise, aucun rappel de bons titres, aucune révélation. Au Québec, il y a dix bons livres par année selon la sélection de prix.
3: Suggestion - Une pré-sélection de 5 titre au printemps (titres parus après le premier octobre disons) suivie d'une annonce, et une autre de 5 en octobre et annonce au salon du livre de Mtl des 5 finalistes.
Danielle Laurin n'a peut-être pas aimé le Dupont, mais les cégepiens se feraient un plaisir d'en discuter. Comme le Nicolas Gilbert, le Jean Barbe, le Francine de Luca, le Guillaume Corbeil, le Francois Blais, le Francis Malka, le David Dorais, le Dominique Fortier, le Bertrand Laverdure... L'année dernière, on a pensé avec des amis que le Sébastien Chabot serait du nombre parce que plusieurs l'avaient lu pour un cours. Pas le plus grand roman, mais sujet à discussions. Non.
Ce prix s'enlise, se ridiculise, se prévisibilise. Proulx, Mavrikakis (bon choix, c'est peut-être son seul livre qui n'est pas trop chiant),Chen, Noël (please!)... Boréal, matante et consensus...Je suis content d'être à allé à l'université tiens !
16 novembre 2008 20:16
réjean a dit…
Oh, là, là, comme j'aime les propos de Maxime et Tristan, les deux semblent être en plus du milieu collégial. J'endosse à 100% vos points de vue, messieurs. Chapeau !
Venise, il faut que Péan lise ça !
16 novembre 2008 20:52
tristan a dit…
J'en ajoute concernant le jury. Le Devoir pourrait mandater un président du Jury, ajouter un écrivain (celui ou celle qui a gagné l'année précédente, pourquoi pas), un membre du CRILQ et voilà pour la présidence d'honneur. Ensuite, on ajoute quatre cégépiens sélectionnés parmi les meilleurs participants de l'année précédente.
Dernier point : Je comprends que le prix soit un écho à celui des français, mais ici, nous sommes des cégépiens, pas des collégiens. Pourquoi pas lui donner un nom ?
Et voilà le prix qui repart de plus belle.
17 novembre 2008 07:20
Stanley a dit…
À l’invitation de Venise, j’ai pris connaissance du débat qui fait rage (encore!) autour du mode de sélection des ouvrages en lice pour le Prix littéraire des collégiens. (Oui, collégiens plutôt que cégépiens parce que toutes les institutions de niveau collégial participantes ne sont pas des cégeps.) Je m’empresserai de signaler la tenue de ce débat à mes collègues du jury de présélection, aux membres du conseil d’administration du Prix (constitué essentiellement de profs de littérature au collégial) ainsi qu’aux gens de la Fondation Marc-Bourgie qui l’a instauré et qui le chapeaute. Je demeure persuadé que, contrairement à ce qu’on semble insinuer dans vos échanges, tous ces gens ne sont ni des cons ni des malhonnêtes et qu’ils sauront prêter une oreille attentive aux critiques et accusations ici formulées.
Pour la suite du débat, j’aimerais toutefois apporter quelques précisions. En 2003, à la seconde année d’existence du prix dans sa forme actuelle, quand son instigatrice Mme Claude Bourgie-Bovet (directrice de la Fondation Marc-Bourgie) m’a proposé d’en être le porte-parole officiel, j’ai accepté parce que je croyais et continue de croire qu’un prix pareil saurait contribuer au rayonnement de la littérature québécoise contemporaine chez un lectorat qu’on dit, à tort ou à travers, n’être pas touché par elle. À l’époque, je n’étais même pas président de l’UNEQ et c’est sans demander de cachet que je me suis prêté à ce jeu qui consiste à porter le flambeau médiatique du prix, à animer les causeries qui réunissent les écrivains en lice et des lecteurs collégiens et à jouer le maître de cérémonie lors de la remise annuelle du prix à Québec – en plus de joindre ma voix à celles des autres membres du jury de présélection (que je n’ai jamais «présidé», cela dit). Encore aujourd’hui, après cinq ans, c’est à titre bénévole que je fais tout ça – par pure et simple fidélité à cette cause du rayonnement de notre littérature contemporaine – condamnant du même coup mes propres œuvres de création à ne jamais faire partie de la sélection, en passant. Il en est de même pour les journalistes du Devoir et le représentant du milieu universitaire qui tous siègent bénévolement sur le jury de présélection. Les détracteurs s’en fichent, il va sans dire, et ils ont bien sûr raison, mais je tenais à le signaler...
À l’instar de n’importe quelle autre distinction de la république des lettres, le Prix littéraire des collégiens est attribué selon les règles établies par ses instigateurs. Faudrait-il modifier ces règles pour refléter davantage l’âge des collégiens appelés à désigner le lauréat, impliquer davantage ceux-ci dans le processus de présélection des œuvres, retenir un plus grand nombre de bouquins pour discussion? Ces décisions relèvent du conseil d’administration du prix qui, comme toute organisation de ce type, est totalement souverain. Au risque de décevoir certains d’entre vous, je ne suis donc pas en mesure de promettre quelque réforme du Prix – pour la bonne et simple raison que je n’ai pas ce pouvoir. Je ne peux m’engager ici qu’à transmettre au c.a. les critiques que vous lui adressez, tout en rappelant gentiment aux gérants d’estrade et autres mécontents que rien ni personne ne les empêche de fonder leur propre prix littéraire.
Stanley Péan
Venise a dit :
Premièrement, monsieur Péan, contente que vous ayez répondu à notre demande d’éclaircissement. Encore du bénévolat pour vous ! Et pour moi aussi d’ailleurs !
Je lis et relis votre message et je fais un effort pour bien comprendre le fonctionnement de sélection des titres. Mais auparavant, je tiens à clarifier une chose, si je considérais les gens comme cons et malhonnêtes en partant, je ne perdrais pas de temps à essayer de les comprendre.
Par la suite, vous nous exposez les limites de votre rôle, sachez que j’enregistre bien l’information. Par contre, vous comprendrez sûrement que le réflexe va pour demander à la personne qui représente un organisme de s’expliquer. On ne sait pas toujours à qui s’adresser sinon et c’était le cas ici. Mais arrivons à l’essentiel du débat :
La QUESTION est (extraite de votre message) :
Faudrait-il modifier ces règles pour refléter davantage l’âge des collégiens appelés à désigner le lauréat, impliquer davantage ceux-ci dans le processus de présélection des œuvres, retenir un plus grand nombre de bouquins pour discussion?La RÉPONSE est (pour le moment) :
Ces décisions relèvent du conseil d’administration du prix qui, comme toute organisation de ce type, est totalement souverain.
Il ne me reste qu’à espérer que cette souveraineté ne sera pas trop royale mais plutôt ouverte et perméable à la souveraineté des citoyens.
Vous nous rappelez gentiment (sic) que comme solution il y a toujours de fonder notre propre Prix littéraire. Je ne sais pas moi, mais j’entends de la (gentille ?) raillerie dans cette remarque.
17 novembre 2008 12:11
Réjean a dit
Avons-nous été si déplaisants avec M. Péan au point de mériter le titre de «gérants d'estrade» ? Il me semble que les propos tenus ici sont très respectueux et pleins de sens. Personnellement, je trouve déplorable ce mépris de la part du président de l'UNEQ envers des gens qui aiment la littérature, comme ceux qui écrivent sur ce blogue. En retour, je ne peux m'apitoyer sur les sacrifices que M. Péan a dû faire pour participer à ce prix, comme de voir ses propres oeuvres non admissibles... Quand même !
17 novembre 2008 12:28