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mercredi 30 mai 2007

Un hamac en janvier


Est-ce que ce titre vous a attiré ... intrigué ? Est-ce que les titres influencent vos achats de livres ? Bonne question. Complexe question. Admettons qu'au lieu d'un Hamac en janvier, le titre ait été “Un hamac en juin”. Beaucoup moins intriguant n'est-ce pas ?

Je suis convaincue que le titre est un coup d'envoi ou un tamis aux mailles serrées. On n'a qu'à penser à “Mises à mort” ; est-ce que ce titre vous aguiche comme lecture d'été, la plante des pieds plantée dans le sable ? Et pourtant ! C'est le recueil de nouvelles le plus positif de la très prolifique nouvelliste québécoise, Suzanne Myre. Est-ce que “J'ai de mauvaises nouvelles pour vous”, "Nouvelles d'autres-mères"***, "Humains aigres-doux" ou "Le peignoir" vous titillent un peu plus ? Il y a matière à comparaison chez elle puisque Mises à mort est son cinquième recueil de nouvelles. Évidemment, la question est inévitable : Pourquoi la nouvelle ? Elle offre cette réponse : “On ne demande jamais au romancier pourquoi le roman, mais on demande toujours au nouvelliste pourquoi la nouvelle, comme si c'était un genre à part”. C'est pas bête.

Que les épistoliers se le tiennent pour dit, elle rajoute : Je pense que je suis venue naturellement à la nouvelle ou elle est venue naturellement à moi. J'ai commencé par écrire des lettres. Mes premières écritures sérieuses, c'étaient des lettres, des lettres à mes amoureux, des lettres aux gens. Probablement qu'entre la lettre et la nouvelle, il y a un lien de durée. (...)

Si Mises à mort est un titre un peu rebutant, en tous cas pour moi, il l'a été, il faut être immensément curieux pour aller au-delà du titre. C'est suite à une entrevue que j'ai finalement décidé de donner une chance à l'auteure prétendue la plus sarcastique de la littérature québécoise. C'est faire porter un large chapeau à cette montréalaise (1961) qui dit écrire ses meilleures nouvelles dans des monastères qui, selon elle, sont des endroits très inspirants “où tu n'as pas le choix de revenir à toi-même” pour l'obligation de faire silence. La spiritualité est très importante dans sa vie. Suite à cette déclaration, “Mises à mort” me fait déjà moins peur, même avec sa tâche de sang sur le tablier ! Si la mort est celle d'un chat, d'un chien saucisse ou de deux ou trois mythes, allons-y de gaieté de coeur, surtout si elle manie l'humour cinglant comme un couteau de cuisine.

Et puis moi, ça m'impressionne une auteure qui écrit cinq recueils en six ans, alors titre ou pas titre, j'y vais !

***Prix Adriennne Choquette 2004, finaliste au Prix des libraires et au Prix France-Québec 2004.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Voilà un reccueil de nouvelles que je vais lire. Je rajouterais, pour appuyer les dires de Suzanne Myre : écrivez ce qui vient naturellement à vous.