mardi 1 mai 2007
Dites-moi comment vous lisez, je vous dirai qui vous êtes !
La traduction est une histoire d’amour. Quand j’ai lu ce titre pour la première fois, je l’ai pris au mot et suis passé à côté ; je cherchais un roman. C’est un roman ! D’un auteur québécois (et pourtant pas de la dernière cuvée) que je ne connaissais pas du tout, Jacques Poulin.
J’ai osé le choisir parmi tant d’autres sans même le connaître. Je vis dangereusement ! Il y a quelque chose d’excitant de risquer une lecture dans une librairie. C’est quand même plus compromettant qu’à la bibliothèque ! Bouquiner, c’est relaxant. Explorer pour acheter, c’est un peu plus stressant. L’idéal est de partir avec l’idée de bouquiner seulement et tout à coup ressentir l’impérieuse envie de se sauver avec un livre, de l’apporter dans son univers. De l’adopter.
J’ai adopté « La traduction est une histoire d’amour » et nous en sommes à l’apprivoisement, lui et moi. Il doit se faire rapidement, j’en suis à la page 25 et il y en a 131. On a pas toute la vie ! J’ai failli pourtant failli choisir une longue vie, une moyenne brique intitulée « La troisième lettre » (ça m’attire les lettres, moi !) et puis j’ai opté pour ce livre, que dis-je ce livret, avec son format enveloppe (rectangulaire) qui se tient bien en mains. Si léger qu’il m’a semblé que la lecture en serait légère. Elle l’est. Trop peut-être mais elle l’est. C’est de la belle littérature ronde en bouche. Des mots qui se disent bien dans la tête. Des mots qui passent bien d’une tête à l’autre.
Comment choisir un livre ? À l’ère des conseils, des mises en garde, des modes d’emploi, personne, à ma connaissance, n’a jamais donné d’instructions à cet égard. À part les suggestions de lecture dont, bizarrement, on ne se souvient jamais le temps voulu.
J’imagine que c’est parce qu’il y a autant de manières de choisir un livre que de personnes.
Comment choisissez-vous les vôtres ? Avez-vous un comportement prévisible ? Aimez-vous votre manière de procéder ? Aimeriez-vous en changer ? Avez-vous des regrets, des hantises, des coups de cœur ? Lisez-vous du usagé, du neuf ? Les portez-vous rapidement à vos yeux ? Vous attendent-ils en ligne ? En pile ? Êtes-vous boulimique, infidèle, monogame, échangiste ? Êtes-vous capable de claquer la couverture au nez d’un auteur ? Combien de pages accordez-vous à la conquête ? Avez-vous un livre de chevet et combien de temps le reste-il ? Lisez-vous du mince, du épais, du fictif, de l’essai, de la biographie, des lettres … Alouette !
J’aurais pu continuer ainsi longtemps. C’est une belle manière d’aborder, de rencontrer, de connaître l’autre. Il y a de plus en plus de personnes seules et de moins en moins de club de lecture. Bizarre. Tiens, une petite dernière : Connaissez-vous quelqu’un (vous incluant !) qui fait partie d’un club de lecture ?
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Venise
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5 commentaires:
Bonjour Venise,
J'espère que vous tomberez sous le charme de l'écriture de Jacques Poulin.. c'est de la tendresse en livre.
Pour vos questions, je vais répondre à quelques unes :
Comment choisissez-vous les vôtres ?
À l'intuition souvent et quelquefois par référence trouver sur le Web, chez d'autres bloggeurs.
Lisez-vous du usagé, du neuf ?
Les deux sans distinction.
Les portez-vous rapidement à vos yeux ? C'est plutôt l'inverse, j'ai de la difficutlé à ne pas avoir de livres sous les yeux ;o)
En pile ?
J'ai toujours une PAL dans ma bibliothèque qui m'attend.
Êtes-vous boulimique, infidèle, monogame, échangiste ?
Plutôt boulimique.
Combien de pages accordez-vous à la conquête ?
Un tiers du livre environ.
Lisez-vous du mince, du épais, du fictif, de l’essai, de la biographie, des lettres … Alouette !
Je lis de tout, même les ingrédients sur les boîtes d'aliments...
J'ai des lectures d'hiver et des lectures d'été. L'été j'aime bien lire quelques grosses briques, j'ai le temps, je suis en vacances.(genre roman historique) L'hiver, je cherche des lectures plus minces qui pourraient intéresser mes élèves sans être des romans jeunesse. Je me laisse impressionner par les titres même si je sais que ça peut parfois être décevant. J'aime les personnages loufoques, improbables et plus gros que nature. À ce propos, j'aime bien l'univers de Arto Paasilinna.
Bravo Venise pour ces textes si foisonnants et inspirants!
Côté lectures, maintenant que j'ai pris racine à la campagne et dans ma soixantaine, j'essaie de moins accumuler : si un livre entre chez moi, un autre doit en sortir. Mais je ne me séparerais pas pour tout l'or du monde, dussé-je vivre dans une baignoire, du livre sur René Guy Cadou, édité chez Seghers. Sans doute parce qu'il a été mon baptême de la poésie. Je garde précieusement aussi ' Des bébelles pour l'éternité' où Luce Raymond-Beaulieu (une ancienene camarade de travail) raconte sa grossesse et son accouchement: "Tout vient et les étoiles doivent sortir de nos cuisses pour pouvoir luire enfin sur nos fronts." Dommage! Luce s'est tue depuis.
J'avoue que j'ai lu plusieurs essais littéraires de John Updike et aucun de ses romans. Même chose pour Nabokov, VLB et Bradbury. Je n'ai fréquenté Raymond Chandler qu’à travers sa biographie de Frank MacShane et les romans d'Anaïs Nin attendent toujours leur heure pendant que je continue à dévorer ses carnets intimes.
Et puis, je n’arrive pas à être à la page. L’an dernier, j’ai découvert 'Visages d'un autoportrait 'de Zoé Oldenbourg. Ce livre, paru en 1977, m’a ravie. Mais, pendant ce temps-là, je m'éloignais du Adieu Betty Crocker dont on m'avait dit le plus grand bien, du dernier Philipp Roth ou des folles putains de Nelly Arcand. On dirait qu’une chaîne invisible me conduit d'un ouvrage et d'un auteur à l'autre, sans aucun égard à l’actualité. Grave entorse à cette règle: je ne rate jamais un nouveau Nothomb, un Houston (ah! le Dolce Agonia!), un Kundera, un Bobin ou un Auster.
Enfin, avec qui pourrais-je bien parler de Stig Dagerman? Son ' Dieu rend visite à Newton ' m'a d'abord séduite par le titre. Depuis, d'année en année, je revisite toujours la même nouvelle ' Tuer un enfant.' Il faut aussi parler des livres que l'on garde pour les seules sept pages d'une perfection idéale.
Quant à Jacques Poulain, avez-vous lu 'Le vieux chagrin ' ? Inégalé, à mon avis…
C'est incroyable la diversité des comportements de lectrices (je ne demande qu'à rajouter lecteurs !). Je suis encore plus impressionnée qu'auparavant.
Vous démontrez que chaque personne est vraiment unique, et d'entrer dans l'univers de lecture d'une personne, c'est vraiment très captivant. Merci !
Chère Venise,
D'abord, mes excuses... j'ai perdu les deux derniers commentaires que je voulais te faire en m'accrochant dans les touches du clavier...
Tu nous facilites la tâche ce matin avec un petit questionnaire tout frais pondu. Voici quelques réponses : Comment choisissez-vous les vôtres (vos lectures) ? J'aime approfondir l'oeuvre d'un auteur que j'ai aimé la première fois. Ainsi je pense avoir presque tout lu M. Duras, P. Auster, R. Gary; beaucoup de Zola, H. James, Anne Hébert, et au moins 3ou 4 J. Irving, W. Boyd et... d'avoir dévoré l'oeuvre de S. King entre 20 et 25 ans.
Avez-vous des regrets, des hantises, des coups de cœur ? Lisez-vous du usagé, du neuf ? Bien sûr j'ai des regrets, pour tous les autres que
je ne connais pas encore. J'ai des souvenirs de livres qui m'ont été offerts pas un ami écrivain qui m'ont beaucoup marqué. Comme Le Liseur de Bernhard Schlink. C'est le livre que j'ai prêté et offert le plus souvent en cadeau.
Avez-vous un livre de chevet et combien de temps le reste-il ? Il y en a généralement trois sur ma table et encore d'autres sous la table... sans compter une pile de revues et celles-là gagnent trop souvent ma faveur la fatigue venue.
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