Faites comme chez vous

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c'est recevant !

dimanche 2 août 2009

Grande plaine IV - Alexandre Bourbaki

"Je m’aventure", avais-je annoncé. Je ne croyais pas si bien dire ! Si je n’étais pas à lire Matamore 29, je parlerais pour Grande Plaine IV d’écriture expérimentale mais, par comparaison, non, c’est autre chose mais tout aussi particulier.

J’ai tout simplement adoré les premières pages, je me suis spontanément liée avec Alexandre Bourbaki, le personnage du roman, écrivain qui déguerpit de Montréal pour une raison de surface : il découvre que son auto est largement égratignée. Sa vie aussi, probablement. Il part à l’aventure, ne sachant pas où il va déposer sa valise. J'ai aimé ce vrai de vrai regard d’écrivain qui remarque chaque détail. Il choisit de s’arrêter, lui et son chien, à Mailloux. On va vite savoir pourquoi, un village que l’on croirait directement sorti de l’imaginaire de l’écrivain, un village rêvé peut-être, je ne sais pas et accepte de ne jamais le savoir. L’aventure, c’est de ne pas savoir « avant » et parfois aussi « après » !

On soupçonne le narrateur, le personnage Alexandre Bourbaki, d’être un écrivain peu connu, si on compte sur son agréable surprise de rencontrer Petit, un fan de son petit dernier roman Traité de Balistique. Petit, le copain de Béatrice, la buandière chez qui, il s’installe devant son écran :
« Je me connecte à l’interface d’écriture du blogue et pendant une demi-heure, je fixe l’écran. Ce n’est pas l’angoisse de la page blanche, mais plutôt une totale désaffection de mon désir de sociabiliser. Je n’ai plus envie de partager avec des curieux, des inconnus, des senteux (et au travers de cette masse, trois ou quatre amis et une douzaine de connaissances), des réflexions banales sur ma vie quotidienne. Ces versions plus ou moins remaniées de notre monologue intérieur ne sont pas destinées à être partagées, et encore moins multipliées. On voudrait partager nos pensées quotidiennes comme si c’était un exploit, comme si nous étions seuls à analyser tout ce qui nous entoure ».
Petit, qui progressivement sombre dans la folie, lui remettra des cahiers de son manuscrit et Bourbaki nous les fera lira un à un. C’est ici que ça se gâte pour moi, déjà entourée d’un village bizarre dirigé par des leaders étranges qui tiennent des commerces de peinture à numéros de Molinari, ou d'autres qui fomentent une réorganisation de la nature, un propriétaire de motel au comportement étrange, une mystérieuse usine de chaises Solar tout me semblait déjà tellement baigner dans l’onirique, les manuscrits m’ont fait perdre complètement pied de la réalité. Malgré mon effort, j’ai été incapable d’entretenir de l’intérêt pour ces manuscrits écrits par une personne sur le bord de la folie. Entre la réalité et le fictif, la folie ou la raison, j’y ai laissé la mienne. Je me doute que cette ambiguïté aigüe était désirée par Alexandre Bourbaki l’auteur du personnage narrateur, Alexandre Bourbaki.

Mais finalement, c’est en m’arrêtant au mot dopplegänger (mot d’origine allemande signifiant sosie employé dans le domaine du paranormal pour désigner le double fantomatique d’une personne vivante, le plus souvent un jumeau maléfique) qu’il m’a semblé m'être un peu approché de l’idée derrière cette histoire.

Mais la sensation d’embrouillement perdure, celle de n’avoir pas vraiment compris, ou même d’avoir été bernée, ce qui me laisse somme toute une sensation plutôt désagréable.

* * *
Grâce à Réjean, je rajoute un lien vers une entrevue qui en dit long sur l'auteur. J'ai recopié le lien en espérant qu'il fonctionne.

Grande Plaine IV - Alexandre Bourbaki, Alto, 269 pages.

mercredi 29 juillet 2009

Trésors de la blogoboule

J’ai hésité comme ça ne se peut pas : vais-je ou ne vais-je pas parler tout de suite de ma lecture “Grande plaine IV” d’Alexandre Bourbaki terminée cet après-midi ? Suis-je prête ? Se poser la question est quasiment y répondre ! Je vais laisser mijoter, c’est difficile de parler d’une lecture que l’on a si peu comprise. Dépassée j’ai été par l’absurdité.

Je vais donc plutôt vous transmettre ma découverte de trésors de la blogoboule. On entend dire que Twitter a eu raison d’un bon lot de blogues, de ces blogues dont les blogueurs préfèrent l’instantané. S'évitant de développer les sujets pour la contrainte concision de Twitter. Déjà, il y en a pour parler d’une disparition possible et progressive des blogues. Je ne pense pas. Mais je ne vais pas étaler mon opinion là-dessus quand justement le billet Typologie des carnets (blogues) électroniques fait un étalage d’opinions sensées. Intéressée par le sujet, je viens de découvrir Le carnet d’Ysengrimus qui aborde la question d’une manière consciente et intelligente. Avec plein de nuances. Ça attire comme de l’aimant des nuances puisque quantité de blogueurs ont été interpelés, jusqu’à date 99 blogueurs s’y expriment.

Autre découverte certifiée 100% littéraire, chez helenablue, on trouve une vidéo de Marguerite Yourcenar où celle-ci partage sa riche expérience. J’ai été fascinée par sa lucidité, à écouter et réécouter, cette femme a une conscience aigüe de l’écrivain. En nous regardant droit dans les yeux, elle commence son vidéo par ces mots : «Quelqu’un qui dit « Bon, je vais m’enfermer pour écrire un livre est sûr d’avancer que ce livre sera mauvais. Nous allons voir pourquoi ... »

Dernière précieuse trouvaille grâce à Frisette cette fois ; j’apprends que la librairie Monet, établissement que j’aime beaucoup, tient maintenant un blogue collectif. J’ai lu rapidement et j’avais les yeux ronds. Je pense que c’est le seul blogue tenu par des libraires québécois (dites moi si je me trompe !). Fraichement né, c’est déjà une mine de renseignements et porte ce joli nom : « Le Délivré » - La lecture délivre, des libraires se livrent.

* * *
J'ai installé de petites étoiles pour délimiter parce que c'est juste un petit mémo. Pour ceux et celles qui aiment m'entendre sur mes tournages, j'ai rédigé une chronique babillarde, genre de prélude sur mon passage demain à l'émission Tout sur moi. C'est au Pigeonographe bien sûr !

dimanche 26 juillet 2009

En quête d'insolite

J’éprouve une attirance forte pour sortir de l’accoutumée et en plus j’adore l’insolite qui nous projette hors de la routine. Alors, j’ai étiré des réalités insolites qui pour certaines le sont à peine (tirer par les cheveux comme on dit), d’autres le sont un peu plus. Si le cœur vous en dit, la tête aussi, amenez-nous en de votre cru.

Métier : lecteur
Je pensais enfin qu’on parlerait du métier que j’aimerais exercer à plein temps : lire pour une ou un groupe de personnes, en privé ou sur une scène, en autant que j’habite des personnages et que je partage ma passion de dévoreuse de romans, deux passions pour le prix d’une. Mais non, ce n’est pas de ce métier que Le libraire nous entretient mais d’un encore plus insolite, la personne engagée par une maison d’édition pour lire une œuvre déjà publiée pour en recommander ou non la traduction. Y paraît que c’est un métier passionnant, je l’espère car « Le Monde » y consacre 5 articles.

Insolite Photo
La photo est celle choisie par Le Libraire pour illustrer le métier de lecteur. En soi, je la trouve comiquement insolite. Pas vous ? En tout cas, je craque.

On craque parfois sous le charme ou l’insolite d’une photo et voilà que nous devons la retirer de son blogue de toute urgence. C’est ce qui m’est arrivé sous le billet de Cabaret de Michel Vézina. J’ai trouvé une photo rigolote de monsieur Vézina, ai écrit le nom du photographe Éric Carrière sous le texte et ai reçu un avis de celui-ci de payer ou retirer. Devinez qu’est-ce que j’ai choisi ? Si voulez la voir, Google va vous aider, vous tapez « Michel Vézina – optez pour « image » et vous le verrez penché, un œil en coin au coin d’un building en brique avec un air de sympathique détective.

Insolite Vidéo
Ici, l’insolite vient de la quantité. Je vous ai présenté le premier extrait de Robert Maltais, celui-ci a continué sur sa lancée et en présente sept. Je dis bien sept. La dernière serait l'explication du pourquoi avoir écrit « Le curé du Mile End ».

L’autre vidéo insolite l’est par son contenu, selon mon regard à moi en tout cas, le degré d’insolite variant d’une personne à l’autre. Le vidéo de L’enfant du soleil de Neil Thomas est d’une durée d’à peine 2 minutes mais suscite la curiosité.

De l’insolite en abrégé pour ne pas vous fatiguer inutilement (titre insolite !) :

La bibliothèque du pape en rénovation
Une bibliothèque de 1,6 million d’ouvrages, des milliers de manuscrits inédits, plus de 20 000 objets d’art… Présentement en rénovation, je vous suggère une tournée des lieux par le journal « Le Monde »

L’auteur du Multidictionnaire à Eastman
Est-ce si insolite ? Presque, puisque parmi les noms vedette Marie-Éva de Villiers passe un peu inaperçue. La conférence s’intitule Le bonheur des mots en Amérique française. Dimanche, 9 août 13 h 15. Prix d’entrée 8 $, Ainés 6$, Amis des Correspondances 5$

L’illustration « Les contreforts de l’Hurricanthe » ... (vignette en haut à gauche)
Déjà juste le nom met la puce à l’oreille, il y a de l’insolite dans l’air. Quel illustrateur de mon cœur se trouve à être insolite juste de par l’originalité de son imaginaire ? Marsi, vous avez deviné ! Déjà insolite par l’image, quand on se met à inventer des mots, comme Hurricanthe, un mariage entre hurricane signifiant ouragan et –canthe : suffixe pour désigner des fleurs. Contreforts : chaine de montagnes qui sert d’appui à une chaine de montagnes principal.
Quel est le secret de la vignette, qu’est-ce qu'elle a l’air en long et en large ?
Sur l’Agrafeur, sous la première image, les hippocampes, cliquez sur la deuxième.

jeudi 23 juillet 2009

Cabaret avec Michel Vézina

Aux Correspondances d’Eastman- L’AMÉRIQUE EN MIETTES - samedi 8 août à 21 h, le Cabaret Dub et Litté Sound System avec Vander et Dan Beats à la musique, des textes de Michel Vézina, July Giguère, François Hébert, Jean-François Létourneau, Stanley Péan et Nathalie Watteyne !

Je me suis demandé de quoi il en retournait exactement. J’en ai trouvé une présentation sur Facebook tirée une page administrée par Michel Vézina et André Vander :

Dans le monde émergeant des arts de la parole, (spoken word, slam, etc), les mots s’accompagnent de plus en plus de musique quand ils se manifestent en public. Il y a plus de quatre ans, l’idée est venue à Michel Vézina et à Vander d’associer la parole d’écrivains à la musique dub. L’idée a suivi son cour et des dizaines d'«histoires» d'autant d'auteurs différents ont été réunies sur de nombreuses scènes, tant au Québec (Montréal (FIL, Escales improbables, Nyk's, Divan Orange, Lion d'Or, Quai des brumes), Québec (Galerie Rouge), Rimouski (Coudée du Cegep, le Paradis), Joliette (Les donneurs), qu'à l'étranger (France, Belgique, Sénégal, Haïti). Au fil des spectacles et des atelier/résidence, l’idée continue de se bonifier et de devenir un spectacle à géométrie variable s’est imposée. Une expérience étonnante et presque magique, qui permet aux spectateurs de découvrir la littérature sous une forme différente, ludique et nouvelle, de même qu’une approche musicale étonnante.

Et quant à y être, qui sont-ils ?

Michel Vézina a publié trois romans (Asphalte et vodka [Québec-Amérique], Élise [Coups de tête] et La machine à Orgueil [Québec-Amérique]. Il a traduit Negrophobia (L’Incertain) de Darius James et co-écrit avec Pascal Jacob Désir(s) de vertige, l’École nationale de cirque, 25 ans d’audace (Les 400 coups). Il est chroniqueur au magazine le Libraire, au Mouton Noir, tout comme à l'antenne de la Première chaîne de Radio Canada [Vous êtes ICI]. Vézina est le fondateur et l'éditeur des Coups de tête (www.coupsdetete.com).

Le belgo-québécois
Vander, multi-instrumentiste, auteur, DJ, réalisateur et producteur, est actif depuis plus de vingt ans sur les scènes d’Europe et d’Amérique du Nord, au sein de diverses formations (Les Frères Brozeur, Les Colocs, Vander dub expérience). Son style est largement influencé par le travail des King Tubby, Lee « Scratch » Perry, Linton Kwesi Johnson, Sly & Robbie, mais ne rejette ni sa culture francophone, ni les métissages que permet l’universalité de la musique. Il a été lié de près aux projets de Ghislain Poirier, Paul Kunigis, Steffie Shock, de la Ligue d'improvisation musicale, Kali live dub, Massilia sound system, etc.

À chaque année, le Cabaret est un moment de pure folie, de poésie, de sons musicaux, un lâcher-prise, un exutoire d’imaginaire. Gageons que cette année, il va en être de même. En tout cas, je vais être de la partie.

mercredi 22 juillet 2009

La petite fille qui aimait trop les allumettes - Gaétan Soucy

Il était temps, vous avez raison, de lire ce roman dont j’ai tellement entendu parler. Ce n’était pas l’intention qui manquait, la motivation peut-être. Un certain jour, j’en ai enfilé une dizaine de pages à la librairie et je ne me suis pas décidé. C’est la critique de Jules se livre qui m’a secouée et le reste, je l’ai laissé au hasard de la vie qui s’en est bien occupé, je l’ai reçu en cadeau à ma fête (j’avais dressé une liste de tous les auteurs québécois non encore lus).

Si on m’obligeait à un seul mot pour le décrire, ce serait « surprise » ; par le style, autant que par l’histoire, un, s’accordant tellement bien à l’autre.

Pour tout le respect réservé à la surprise du prochain lecteur, résumer l’histoire est un défi de discrétion. C’est une lecture qui va de découverte en découverte. Dès le départ, l’histoire ne nous projette pas en terrain connu, elle oblige à laisser ses points de repères, abandonner sa valise avant d’entrer chez des hôtes étranges, ça ne rassure pas vraiment. Et le séjour s’annonce inquiétant ; où caser dans sa tête que des enfants doivent s’occuper seuls de l’arrangement funéraire de leur père ? Quelle relation bizarre a cette famille ? Mais diable, quel genre de père avaient ces frères ? Mais où sont-ils ? Qui sont-ils ? Ou va-t-il chercher ce fameux cercueil ? Tout est mystérieux, nous allons de surprise en surprise, sans s’égarer. Cet univers s’étiquette mystérieux mais pas fantastique. Les émotions fortes se vivent sans émotion par les personnages, alors brrrr... dans le dos du lecteur ! Je suis une hyper sensible et pourtant, grâce à la magie du magicien auteur, je continuais mon voyage dans cet univers, abordant l’horreur la tête froide, le cœur tiède. Il faut le faire et l’écriture de Gaétan Soucy a cet effet sur moi.

J’adore les films ou les romans qui abordent l’influence du regard de l’autre posé sur soi ou sur une communauté. Le fossé creux entre le regard de l’extérieur et l’intériorité d’une personne, ses pensées intimes. C’est un des thèmes troublants de ce livre, l’apport du regard des autres dans la composition de son individualité.

Il y a une urgence dans l’écriture, une fébrilité, une répétition de certains mots qui m’agaçaient parfois, mais quand j’ai saisi qui tenait le grimoire et le stylo et dans quelles conditions, j’ai compris, accepté, tremblé.

L’histoire définie par thèmes pourrait se décliner par l’apprentissage, l’exemple, la lecture, la sauvagerie, l’hostilité, la pulsion sexuelle, le châtiment, les liens familiaux, l’étrangeté, le rêve. Est-ce un rêve, un cauchemar ? L’ambiance est onirique, mais on y croit dur comme fer. Et on ne se réveille jamais en sursaut, puisque c’est vrai !

Frisson et réflexion garanties.

Chez Passionnante littérature, Gaétan Soucy s'exprime sous et sur la couverture du roman.

La petite fille qui aimait trop les allumettes – Gaétan Soucy, Boréal compact, 180 p.

mardi 21 juillet 2009

Hippie rose fluo

Claudel me donne le prétexte idéal pour jeter une passerelle entre le Passe-Mot et Le pigeonographe. J'ai écrit une chronique babillarde parlant de cette photo et partie sur une lancée, j'ai devisé sur l'importance du regard. C'est bien beau tout ça, mais paraîtrait qu'au Pigeonographe l'on ne voit pas toujours la photo, Claudel l'imagine seulement. Disons que ça peut être fatiguant un peu, pour une fois que je pars d'une image pour aller vers les mots, moi qui fais toujours le contraire !

Il y a un autre petit hic que Trader du dernier Motel à gauche a porté à mon attention, quand on clique sur Le Pigeonographe dans ma liste de blogues, ça offre de le rajouter sur sa barre de menu au lieu de nous y amener. Je vous donne un truc pour contourner ce hic que l'on appelle bug, cliquez sur le titre, vous survolerez le problème.

Ce sont de petits bugs informatiques qui vont se régler au retour au pays du webmestre.

En attendant, j'ai beaucoup de plaisir à m'abandonner à la Babillarde. Il faut que je lui fasse confiance à cette babillarde en moi. Je commence la chronique en sachant à peine qu'est-ce que je vais dire. Je connais le point de départ, même pas le point d'arrivée et encore moins le entre-deux. Encore plus aventureux qu'un voyage.

Je me surprends. C'est important de se surprendre en écrivant. Je pense. D'ailleurs, je viens de terminer La petite fille qui aimait les allumettes et on peut dire que l'écriture de Gaétan Soucy m'a surprise. Ça me permet de mieux cerner la lectrice en moi, elle aime être surprise mais pas complètement égarée. Un juste milieu. D'ailleurs, ce juste milieu pour moi n'est pas celui d'une autre personne. Autant de personnes, autant de "juste milieu" !

Quant à m'égarer dans tous les sens, j'en profite pour ajouter un mémo. Nous attendons toujours avec impatience vos lettres ou cartes postales aux invités des Correspondances d'Eastman. Je vous ai collecté les noms :

Les écrivains invités

• Yves Allaire
• Bernard Andrès
• Joséphine Bacon
• Marie-Claire Blais
• Lise Blouin
• Serge Bouchard
• Annick Charlebois
• Nicolas Dickner
• Jacques Folch-Ribas
• Nicole Fontaine
• Mélanie Gélinas
• July Giguère
• François Hébert
• Dany Laferrière
• Jean-François Létourneau
• Marc Lévy
• Catherine Mavrikakis
• Madeleine Monette
• Patrick Nicol
• Stanley Péan
• Michèle Plomer
• André Poulain
• Yvon Rivard
• Francine Ruel
• Jean Sioui
• Michel Vézina
• Nathalie Watteyne

Les Passeurs de mots

• Jennifer Alleyn
• Manon Barbeau
• Bïa
• Danièle Bombardier
• Pascale Bussières
• Marc-Antoine Cyr
• Gaétane Daudelin
• Marie-Éva de Villers
• François-Xavier Émery
• Daniel Gadouas
• Venise Landry
• Danielle Laurin
• Dominique Leduc
• Chloé Sainte-Marie
• Véronique Suzanne

Lettre ou carte postale adressée :

(invité ou passeur)
8, 5ième Rue,
Eastman Qc J0E 1P0

dimanche 19 juillet 2009

Jeu pour mieux se connaître

Je m’apprêtais à vous parler des prix de l’encan des Correspondances d’Eastman qui, cette année, aura lieu durant La Soirée bénéfice, vendredi 7 août, 19 h 00 (coût 150 $ - 120 $ en reçu de fin d’impôt). En plus de l’enchère à la criée, vous profitez d'un cocktail dinatoire et un entretien convivial entre Francine Ruel et Marc Lévy.

Les prix sont pour la plupart culturels, donc alléchants ! Inusités aussi. J'ai eu une idée ! Une idée de paresseuse (couchée très tard hier !) et de ludique. Car ça, oui je suis ludique. J’aime le jeu. Jouons à « Mieux se connaître », je ne me lasse jamais de jeu-là. J’ai pensé vous étaler les prix de l’encan, et vous, vous me dites lequel vous ferait le plus plaisir. Si un c’est trop difficile, mettons, trois. Mais pas dix, et encore moins tous ! Ce serait triché. Dans un jeu, il faut des règles, sinon il n’y a pas de jeu, et cette règle-là, on l’apprends en très bas âge :-)

Pages manuscrites ou tapuscrites d’écrivains et écrivaines québécois :
1. Le Travail de l’huître, de Jean Barbe;
2. Du prochain roman (publication prévue en 2010) de Jean-François Beauchemin;
3. Vandal Love ou Perdus en Amérique et The Opera of War (publication prochaine) de Deni Y. Béchard;
4. Parcours d’un écrivain : notes américaines, de Marie-Claire Blais;
5. Dissonnances, de Lise Blouin;
6. Je voudrais me déposer la tête, de Jonathan Harnois;
7. Poèmes de cirque et circonstance, de François Hébert;
8. Un texte de Mathieu Lippé;
9. Les mots qui parlent aux autres, de Françoise de Luca;
10. Un poème manuscrit inédit, de Nathalie Watteyne.

Un repas avec un auteur
11. Un repas avec l’auteur Jean Barbe et cinq autres convives, apprêté et servi par un traiteur chevronné.
12. Un dîner avec le cinéaste et metteur en scène Yves Desgagnés et cinq autres convives, apprêté et servi par un traiteur chevronné.
13. Un dîner avec l’actrice Marie-Thérèse Fortin et cinq autres convives, apprêté et servi par un traiteur chevronné.
14. Un déjeuner avec l’auteur Marc Lévy et cinq autres convives, le dimanche 9 août 2009, apprêté et servi par un traiteur chevronné.
15. Un dîner avec l’actrice et auteure Francine Ruel et cinq autres convives, apprêté et servi par un traiteur chevronné.

Un personnage portant votre nom
16. Dans la prochaine œuvre de fiction de François Barcelo.
17. Dans la prochaine œuvre de fiction du poète Franz Benjamin.
18. Dans la suite de Les Filles tombées, de la journaliste et romancière Micheline Lachance.
19. Dans la prochaine œuvre du poète et chanteur Mathieu Lippé.

Si vous aimez les lettres
20. Une lettre d’amour au destinataire de votre choix, écrite par Robert Lalonde.
21. Un lettre inédite de Robert Lalonde, qui vous sera dédicacée.
22. Une lettre d’amour au destinataire de votre choix, écrite par Bruno Lemieux.

Si vous aimez les arts de la scène
23. Une paire de billets pour un spectacle Danse-Danse au Théâtre Maisonneuve et un abonnement au Studio littéraire de la Place des Arts.
24. Deux abonnements pour la saison 2008-2009 au Théâtre Jean-Duceppe.
25. Une paire de billets à l’Opéra de Québec pour Aïda, le 17 octobre 2009; une paire de billets pour le Musée national des beaux-arts du Québec et deux catalogues d’exposition ainsi qu’une nuit pour deux personnes à l’hôtel Loews Le Concorde de Québec (chambre supérieure, incluant deux petits déjeuners à la chambre).
26. Une loge à l’Opéra de Montréal pour quatre personnes. Date à confirmer.

Si vous aimez les œuvres d’art
27. Une toile de la collection Riverin-Arlogos.
28. Une giclée de Paul Béliveau (30’’X30’’), offerte par Stéphan Bureau.
29. Votre visage dans un bronze de la sculpteure Nicole Taillon.

Si vous aimez les voyages
30. À Charlevoix, pour deux personnes, départ de golf avec voiturette et une nuitée au Fairmount Manoir Richelieu, incluant le petit déjeuner.
31. À Gatineau, une nuitée pour deux personnes dans une suite junior à l’hôtel Hilton Lac-Leamy, incluant le petit déjeuner et un certificat-cadeau d’une valeur de 100 $ pour un dîner au restaurant L’Arôme.
32. À Montréal, une nuitée pour deux personnes à l’hôtel Fairmont Le Reine Élizabeth, incluant le petit déjeuner et une paire de billets pour le théâtre musical Les Belles Sœurs, dirigé par Daniel Bélanger et René-Richard Cyr, d’après l’œuvre de Michel Tremblay, au Théâtre d’Aujourd’hui.
33. À Paris, sept nuitées pour deux personnes dans un studio à la Maison des étudiants canadiens de la Cité, dans le 14e arrondissement, face au Parc Montsouris (équipement tout confort, incluant salle de bain, coin cuisinette, accès téléphonique et internet haut débit).

Si vous aimez les sports
34. Une loge qui comprend dix billets, deux coupons de stationnement ainsi que les consommations (bière, vin, croustilles, etc.) pour une partie du Canadien de Montréal, saison 2009-2010.

Si vous aimez les grands crus
35. De la cave de Philippe-Denis Richard, un magnum de Guado El Tasso, Antinori, 2001.
36. Une bouteille de vin de la cave de Pierre et Véronique Riverin.
37. Une bouteille de vin de la cave de Pierre et Véronique Riverin.

N.B. Une résidence secondaire inspirante, offerte par Philippe-Denis Richard et Diane Tétreault, à un écrivain ou une écrivaine (inscrit au tirage de ce lot), pour les mois de septembre ou octobre 2009.

Faites vos jeux ...

vendredi 17 juillet 2009

Réflexion - cinéaste au service de l'auteur

Les commentaires laissés sur mon dernier billet me font réfléchir. Faut dire que j’y réfléchissais déjà. La prise de position de É., m’a poussé à me questionner. Une remarque m’a tout de suite traversé l’esprit : ça dépend des auteurs. Il est important de respecter l’auteur pour qui, enregistrer une vidéo est de l’ordre de l’horripilante corvée.

J’ai fait une recherche sur Robert Maltais, il est comédien autant qu'auteur, l’exercice de la vidéo ne peut que lui plaire. Ce n’est vraiment pas le cas de tous. Seront-ils pénalisés ? Ils refuseront de se prêter à l’exercice, et la maison d’édition, motivée à la vente, concevra la vidéo sans l’écrivain. J’imagine que celui-ci aura droit de regard sur l’œuvre promotionnelle. Je l’espère en tout cas.

Je parle de la maison d’édition motivée à vendre, c’est vrai, mais qui est le plus motivé, entre la maison d’édition et l’écrivain ? L’écrivain, bien sûr. Pour lui, il n’est pas question que d’argent. Il est animé du vif désir d’être lu et qui plus est, c’est lui qui a investi le plus de temps. Et de l’énergie, on n’en parle même pas tellement ce n’est pas comparable !

Si je pense juste à Marsi, ce cas si connu de moi !, qui a consacré trois années pour le croquis, la maquette à proposer aux éditeurs, le dessin sur 60 pages, l’encrage, la colorisation, le texte, le graphisme, et dans le cas de cet album, le dessin de la couverture et les pages de garde. Nous avons même dû s’équiper d’un nouvel ordinateur et de Photoshop. Vous pensez bien qu’il a le goût qu’elle soit vue, lue, sourie, rie cette BD ! Marsi est un être très discret, ce n’est pas mêlant, il déteste être à l’avant-plan. Il s’apprête à faire de réels efforts pour la promotion. Il se prépare psychologiquement, mais ce n’est pas naturel pour lui.

Quand on y pense sous un angle logique, c’est tout de même curieux, c’est l’écrivain, celui qui initie tout dans l’aventure d’un livre, qui se retrouve au bout de la chaîne commerciale en touchant 10% du prix du produit. Pour la promo, il s’investit au niveau personnel. De plus en plus : séances de signature, entrevues, salons, blogues, et maintenant, vidéos.
Librairies : 30% à 40%
Diffuseur-distributeur : 17 % à 27 %
Éditeur 11 % dont l’impression 22 %
Droits d'auteurs 10 %

Chiffres relevés de la page de Patrimoine canadien.


L’auteur est le seul pour qui ce n’est pas seulement un commerce. C’est sa chair créative qui est en jeu. La matière du jeu ? Son œuvre et sa personnalité. Imaginez, il ne faut pas seulement aimer son œuvre, s’aimer, et aimer se mettre en avant-plan !

N’empêche que s’il y avait une seule conclusion à tirer, et je pense que vous allez être d’accord avec moi, nos écrivains méritent toute notre admiration !

Photo ci-dessus : pub de Saatchi & Saatchi. Elle a plus ou moins rapport avec mon propos, mais j'en ai été si charmée que tous les prétextes étaient bons pour l'éditer dans Le Passe-Mot.

mercredi 15 juillet 2009

Cinéaste au service de l'auteur

Y croyez-vous ? On se le demandait encore récemment. La conclusion a été que l'on y croit ou non, la machine est en marche et rien ne l'arrêtera. La maison d'édition HMH, dont j'ai des nouvelles par Facebook, est fière d'annoncer qu'elle va bientôt offrir un magasin de vidéos mettant en vedette ses auteurs. Vous savez ces auteurs, ces êtres qui ont quelques fois la personnalité introvertie, solitaire, non grégaire, ils devront se mettre en scène ou user de subterfuges pour vendre leur bouquin.

J'ai commencé à recevoir des courriels m'invitant à aller voir l'auteur, vedette d'une vidéo :

Bonjour, vous qui aimez les livres,
Voici un lien vous permettant de visionner trois extraits du dernier roman de Robert Maltais Le Curé du Mile End, publié chez Québec Amérique.
Deux autres seront disponibles les 15 et 18 juillet. Au nom de Robert Maltais et du cinéaste Plamen Sjarov, merci.

Est-ce concluant quand c'est l'auteur lui-même qui se vend ? est ma question et je vous la pose !

mardi 14 juillet 2009

Pourquoi j'meurs tout l'temps - Anaïs Airelle

Ce mois-ci, la Recrue fait diversion du roman avec ce récit, écrit par une jeune de 21 ans qui se décrit comme une « aide-soignante, spécialiste des petits boulots précaires et des plans foireux ». Les SDF, le sujet m’interpelait. On a tous frayé un jour avec un sans abri, sans vraiment arriver à percer leur mystère de leur errance. J’ai entrepris ma lecture avec le désir de traverser une frontière, voir plus clair dans ce monde. Je voulais les comprendre ou en tout cas, mieux les comprendre.

L’histoire de la Petite se divise en 12 mois qui s’égrène en jours, certains mois dépassant le « 31». Jetant ce regard sur le monde civilisé : « Un monde psychotique les abreuve de divertissements, de loisirs et d’abondance matérielle. Prisonniers de murs qu’ils n’ont même pas choisis, condamnés à ne connaître que la couleur du béton et les cent milles luminosités cathodiques du petit écran, hypnotisés, lavés, aseptisés, domestiqués ... », il ne faut pas se surprendre que sous cette lueur, la Petite n’a qu’une envie : fuir. Aller ailleurs. Elle part donc à la recherche d’un monde meilleur qui la mènera jusqu’en Europe. Y est relaté son expérience dans diverses communautés, par exemple à Grandlarge, ce village près d’Avignon où elle a séjourné le plus longtemps, un avril de 53 jours.

J’ai eu de la difficulté à avoir de la compassion pour la Petite. Cela m’aurait été bien utile pour m’attacher de plus près à son périple. Déjà, de la désigner « Petite », entraine une surabondance de « elle marche, elle parle, elle quitte, elle gueule ». Cela donne un recul, voulu j’imagine, mais en même temps, une froideur. J’ai préféré les paragraphes en italiques, au « je », même si assez souvent il répétait le même propos en d’autres mots. Avec un « je » soutenu, il me semble que j’aurai mieux connecté sa douleur, son mal de vivre. Au lieu de quoi, je ne l’ai pas vécue, seulement soupesée. Pensée. Assez, que j’ai perçu la petite comme un être fort, tout, excepté vulnérable.

Est-ce seulement une question d’attentes déjouées ? Préparée à sentir le souffle d'Anaïs Airelle pour ce récit touchant à tant de sujets hautement émotifs, j’ai plutôt vécu un planage au-dessus de la désespérance de nombre de paumés, plus convaincue que jamais que leurs règles ne sont pas plus humaines que dans le monde civilisé.

J’ai par contre beaucoup apprécié l’épilogue, l’auteure se met à nu avec une grande simplicité.

C'est ma perception. La journée de La Recrue, c'est le temps ou jamais, de vous connecter à la diversité d'opinions, et pour un récit, elle sera probablement importante... cliquez ici.

lundi 13 juillet 2009

Petit pas de passion

Vous avez vu les changements ? Ma liste de blogues s'avance comme une vedette avec sa longue traîne. Depuis le temps que je cliquais sur ce genre de liste chez les autres blogueurs !

Pour la curieuse que je suis, l’incipit (j’imagine que l’on peut étendre le mot jusqu’à un article de blogue) m’attise, comme à la pêche, un hameçon « mouche » qui fait mouche à tout coup. Le titre titille ma curiosité mais la première ligne (restons dans la pêche !) encore plus, surtout quand elle se brise en plein milieu, ça me frustre. Je tiens à vérifier si le poisson est gros, s’il gigote encore ou s’il frétille seulement. Si je tire un poisson mort, alors je le relance dans l’eau inerte et je m’empresse de changer de lac. Parce qu’il y en a marre de toujours tirer sans retirer, le temps du pêcheur est précieux. Et la règle d’or est ne pas pêcher seulement par gloutonnerie, tirant sur tout ce qui bouge, au risque de se ramasser avec des bouteilles vides de message. Ou avec une botte de caoutchouc mou qui pend au bout de son bras qui ne sait pas où la tirer et qui finit par la tirer, pour que quelqu’un d’autre la pêche et la tire un plus loin, un plus haut ...

Mais là, je vous sors de l’eau, au secours avant que l’on s’y noie, et vous assure qu’un petit pas de passion peut mener loin. Vous savez peut-être que l’informatique et moi, on se faisait des peurs pour rien (d’ailleurs la peur, c’est presque toujours pour rien). J’ai vaincu une part de ma peur, c’était obligatoire si je voulais passer le mot par ici. J’ai foncé dans le tas, comme on dit, le tas grenouillant (non, non, ne replongez pas), de mes « s’rai jamais capable, c’est pas pour moi la technique ». Lisez ci-dessous, tiré du dépliant des Correspondances d’Eastman où vaincre ses appréhensions peut mener :

ATELIERS
Jeudi 6 août, 15 h

Rencontre avec l’auteure du Passe-Mot / Bibliothèque d’Eastman Venise Landry, créatrice et auteure du Passe-Mot, un carnet littéraire (communément appelé un blogue) qui a vu le jour le 23 avril 2007, nous apporte les bonnes nouvelles du milieu littéraire du Québec. Les internautes ont pu apprécier quelque 400 chroniques, la plupart des critiques et comptes rendus de lecture. Profitez de ce guide averti pour apprivoiser la source précieuse d’informations et d’échanges qu’est le monde des blogues. Présentez-vous avec votre curiosité seulement ! Gratuit (stylo-passeport nécessaire) et inscription obligatoire à l’accueil.

Je crois à mon blogue bien sûr, mais je crois surtout aux blogues. Les littéraires sont pour moi autant de Clubs de lecture multipliés qui attisent le goût de lire. Le dire, se tient près du lire.

L’occasion fait le larron. J’aime tendre l’oreille aux bouquineurs du dimanche dans les librairies. Ces personnes qui achètent rarement, pour qui entrer dans une librairie n’est pas un rituel mais un événement. Qu’ils repartent avec une pile de livres me réjouit. Et ça arrive, je l’ai vu. En autant qu’ils aient entendu parler, qu’une telle ait dit que c’est bon, qu’elle ait aimé. La référence. La présentation. Que l’étranger devienne familier.

* * *
Hameçon mouche de la photo
: C'est une mouche des plus classiques pour la pêche en sèche en petite et moyennes rivières. En grande taille elle imite aussi bien les mouches de mai que la célèbre « Mane ». Sur taille intermédiaire, en hameçon 14 par exemple, c'est une des meilleures mouches d'ensemble pour jauger un nouveau parcours. Hameçon 8 à 18.

http://pagesperso-orange.fr/mouches.moana/ailees.htm

vendredi 10 juillet 2009

Faites votre chance !

Les Correspondances d’Eastman vous offre non pas une mais deux chances de faire votre chance !
LA PREMIÈRE : en souhaitant, par exemple, bienvenue à Marie-Claire Blais par une petite missive de votre cru, vous serez automatiquement éligible pour le tirage d’une paire de billets pour le Spectacle littéraire. Lecture par Pascale Bussières, Daniel Gadouas et Dominique Leduc d'une palpitante correspondance entre une dramaturge et un libraire. Adaptation libre de 84, Charing Cross Road de Helen Hanff. Valeur 28 $

J’ai donné Marie-Clais Blais en exemple, mais si c’est Catherine Mavrikakis qui vous inspire le plus, ou Mélanie Gélinas, ou Michel Vézina ... (un trois points de suspension qui contient plus de 30 noms !!!), laissez voler votre plume en toute simplicité, ou en sauts et pirouettes, tous les styles sont bienvenus. Du coup, vous courez la chance de tirer le bon numéro.

Pour les rencontrer en personne :

Marie-Claire Blais à la Terrasse de La Marjolaine
Le samedi, 8 août à 13 h 15
Sous le thème LES ÉTATS D’AMÉRIQUE : TERRE D’ESPOIR OU DE DÉSESPOIR, elle s’entretiendra avec Jacques Folch Ribas et Catherine Mavrikakis
Animation : Danielle Bombardier

Toujours à la Terrasse de La Marjolaine,
Le Dimanche 9 août, à 10 h 00
Sous le thème ROUTES, DÉROUTES ET DÉRAPAGES
Michel Vézina échangera en compagnie de Mélanie Gélinas,
et de Madeleine Monette
Animation : Danielle Laurin

LA DEUXIÈME CHANCE : Procurez-vous un billet de tirage et courez la chance (je vous souhaite de l’attraper !) de gagner :
  • Un forfait détente de 4 nuits au Spa Eastman pour 2 personnes (incluant hébergement et repas de fine cuisine santé pour deux personnes, un accès illimité aux services et deux crédits de 100 $ de soins par personne. Valeur 1,500 $
  • Beaux livres offerts par les Éditions de La Presse. Valeur 250 $
  • Forfait souper/spectacle à Sherbrooke
  • Souper pour deux au restaurant Le Bouchon (fine cuisine) et une paire de billets pour La grande virée country au Théâtre Granada. Valeur 150 $
  • Forfait souper/spectacle à Magog
  • Souper pour deux à La Piazzetta et une paire de billet pour le spectacle de Sylvain Larocque au Vieux Clocher de Magog. Valeur 110 $
  • Certificat-cadeau pour un brunch pour deux à l’Auberge West-Brome (entre Sutton, Knowlton et Bromont, près de la frontière du Vermont) et vous partez avec un beau livre sur Barack Obama. Valeur 110 $
  • Pas moins de sept paires de billets pour la série Les grands explorateurs au Centre Culturel de l’Université de Sherbrooke. Valeur 199 $

7 $ le billet ou 3 pour 20 $ - et en plus, vous contribuez au financement de l’événement. (Pour ceux qui n’ont pas la chance de se procurer les billets, je vous les achemine avec plaisir). BONNE CHANCE !

L'adresse pour vos missives à un ou plusieurs des 40 invités :
Votre invité chouchou,
8, 5e Rue

Eastman Qc J0E 1P0

mercredi 8 juillet 2009

Êtes-vous mariée à un psychopathe ? Nadine Bismuth

« Déesses, nous rendions les dieux de l’Olympe complètement fous ; sirènes, nous faisions perdre le nord aux héros de la mer. Aujourd’hui, nous inspirons des romans à l’eau de rose et d’autres à saveur comique, des fils aux décors urbains, des séries télé diffusées à heure de grande écoute, des ouvrages de croissance personnelle, des blogues, des noms de martinis, mais par-dessus tout, nous inspirons de la pitié : nous sommes douces et gentilles, ma foi souvent même jolies, nous sommes ... » p. 11 (Si vous n’avez pas déjà deviné de qui il est question, je vous le donne en mille) ... des célibataires.

La première nouvelle « Ça vous ennuie déjà ? » est à prendre comme une introduction qui ma foi m’a beaucoup plue. Elle met en appétit pour les dix autres nouvelles et leur point commun les relations de couples dans notre mouvante modernité.

Je viens de les feuilleter afin de rafraîchir ma mémoire. Les nouvelles ne se lisent ni se commentent comme un roman puisqu'il s’agit avant tout de s’en souvenir ... « trois points de suspension » qui en disent long ! Le « après nouvelle » est révélateur. Avez-vous remarqué, même si on a aimé sa lecture pendant, il arrive que l’on ne se souvienne plus de l’histoire après. C’est ce qui m'arrive pour environ la moitié de ces nouvelles que j'ai pourtant lues avec intérêt. Une seule m’a laissé à peu près indifférente, ce qui est une bonne moyenne sur onze.

Et cette moyenne se hausse d’un cran pour la dernière et consistante «Êtes-vous mariée à un psychopathe ? » Cinquante-cinq pages et j’en ai aurais pris encore ! C'est une réussite pour son intrigue bien menée, son personnage de la mère tellement crédible, attachante comme le sont les gens de bonne foi remplis de maladresse. Très habile aussi de nous présenter cet œil qui regarde la jeunesse à partir de ses anciennes valeurs, cela met d’autant plus en évidence les nouvelles, pour l’effet contrastant. Les premières histoires brossent des tableaux à traits fins de couples jeunes, ou d’aspirantes à l’amour dans notre modernité instable. Les thèmes de dépendance affective y sont plus que effleurés, l’indécision, l’ambiguïté, le paradoxe, l’infidélité, l’ambition. L’homme y est intensément présent, central, parce que la parole est aux femmes. Pareil à ces soupers entre filles, mettant les hommes à la porte pour parler d’eux tout à leur aise !

Cette auteure a un propos social percutant et malgré son regard lucide, son style reste enjoué, optimiste. Cela n’est pas une moindre qualité dans cette ère où le malheur, la dépression, le drame ont souvent la cote.

Vous pouvez être certains que je vais continuer à suivre cette auteure :
« Les gens fidèles ne font pas les nouvelles » : Prix des libraires 2000), prix Adrienne-Choquette « Scrapbook » (2004).
Son œuvre est traduite en plusieurs langues, elle vit à Montréal.

N.B. : Même si je ne l’ai pas commenté, j’ai lu « Scrapbook » et bien aimé

Photo et article Voir.ca - signé Tristan Malavoy-Racine

lundi 6 juillet 2009

Une lettre enfin postée

Je pourrais aujourd’hui publier mes impressions sur “Êtes-vous mariée à un psychopathe ? », mais je remets à un peu plus tard. J’ai besoin de reprendre le fil de la conversation avec vous. Je viens de vivre un mois trop plein pour son nombre de jours et aujourd’hui, c’est le retour à la normale, et je le célèbre.

Je reprends mon rythme et reprendrai mon rythme de sorties de billets aussi. Ça veut dire beaucoup. Vivre à son rythme signifie qu’il y a un équilibre entre le donné et le recevoir, et le moindrement un contrôle exercé sur les sorties et les entrées.

J’opte donc pour un sujet près de moi : La correspondance avec Chloé Ste-Marie
Toute qu’une correspondance !

Je descends dans le temps avec vous pour vous l’exposer. Ma mère vient de mourir et je suis en état de choc sourd, sournois, puisque je ne réalise pas jusqu’à quel point. Je suis une réaction. Toutes les actions que j’entreprendrais suivant de près cette mort seront une chaîne de réactions (qui me mènera à Eastman d'ailleurs). Une de celle-ci est de prendre la poésie qui a accompagné les hauts et les bas de ma vie et de l’ouvrir en éventail. De ne plus la chuchoter dans le cœur de moi, qu’elle s’entende par ma voix. C’est mon fils, Karil, qui a rendu possible cet impératif. Il possédait un mini studio d’enregistrement, nous avons donc gravé la musique de mes mots. Où ? Dans la chambre d’invité du logement déserté de maman. L’endroit n’a même pas été planifié par nos bonnes têtes pensantes, le logement libre étant momentanément occupé par mon fils qui en avait justement besoin. Première correspondance, le lieu s’est imposé. La suivante m’amène à Chloé Ste-Marie, aidante naturelle, fée qui flamboie et chante le mot de nos poètes, lui donne un souffle. Je me suis mise en tête de lui offrir de mes mots, prenant la chance qu'elle s'enchante à un de mes poèmes, et qu'elle le chante. L’aidante naturelle que j’avais été pour ma mère se reconnaissait, se mirait, se soulageait en elle. Une autre correspondance.

Cette correspondance ne se rendra pas jusqu’à la rencontre puisque Chloé Ste-Marie ne recevra jamais mes textes, encore moins mon CD, ni même la lettre que je lui avais écrite. Pourquoi ? Cela reste assez nébuleux pour me laisser croire que la rencontre n’était pas mûre. Que j’avais surtout besoin d’une rencontre avec moi-même, à travers elle.

Six années se sont écoulées. Cet été, Chloé Ste-Marie ouvre la septième édition des Correspondances d'Eastman par un spectacle intimiste de lectures et de chansons dont certaines sont tirées d’un album à paraître en innu. Je vais la croiser, peut-être la rencontrer, je ne sais pas. Ce dont je suis certaine est que je vais lui adresser cette lettre écrite en 2004, jamais postée mais que j’ai heureusement conservée.

Je suis invitée à adresser une lettre, comme chacun de vous l’êtes à un ou plusieurs des 40 invités des Correspondances. Ils espèrent de vos nouvelles, ils sont ici grâce à vous ; auditeurs, admirateurs, lecteurs, vous êtes les artisans de leur popularité. Je ne crois pas qu’ils l’oublient, mais si jamais vous en doutez, qui n’aiment pas entendre celui qui reçoit son message ?

Qu’est-ce qu’un messager, le meilleur soit-il, sans celui qui écoute son message ?

Vous adressez vos lettres à :
Un des 40 invités
8, 5ième Rue,
Eastman Qc J0E 1P0

mercredi 1 juillet 2009

Le pigeonographe est en ligne !!!

C'est presqu’incroyable, après tout le travail d’enfantement, le v’là qui se pavane, pas comme un paon mais comme un pigeon aux yeux ronds, en espérant que vous les aurez, ronds, vos yeux, pour tout voir, pour tout lire.

Il y a ma Chronique Babillarde, bien sûr que vous me connaissez quand même un peu, mais je lèverai le voile sur ma facette plus bavarde, celle qui s’épivarde, qui se donne moins de contrainte, qui ne suis pas de sentier, qui déborde du champ, quitte à sauter des clôtures. Je pondrais du léger, du bref, du pas de sens, à part celui qu’on lui donne. Liberté. Pas sauvage pour autant.

Et, comme si ce n’était pas déjà assez, j'y dévoilerai aussi des secrets ...

Mais que dire des autres, des deux autres : Marsi et Luneau. Une belle paire que ceux-là ! De joyeux lurons qui adorent l’image. Marsi le démontre, à n’en semant au gré du vent de l’inspiration et Luneau la commente, la détaille, s’exclame, s’extasie, la documente. Et il en fait autant avec le mot. C’est notre explorateur BD ; rigoureux aventurier. Il y a déjà des chroniques de BD en ligne, attendez-vous à une longue suite, il est prolifique, foi d’une babillarde.

Je pourrais vous entretenir longtemps, tout vous dire tout d’un coup, mais y paraît que les petites bouchées s’assimilent mieux ! Et, en plus, je ne voudrais pas vous déranger ... vous avez un rendez-vous urgent : www.lepigeonographe.com

lundi 29 juin 2009

Ta maison est en feu - Margaret Laurence

J’ai commencé par L’Ange de Pierre suivi par Une divine plaisanterie qui m’ont donné le goût de Ta maison est en feu, troisième tome de ce que Margaret Laurence nomme Le cycle de Manawaka.

Cette fois, j’ai été déçu. Pourtant, la même auteure, le même cycle, toujours un personnage féminin. Il y est question de Stacey, une mère de quatre enfants rasant la quarantaine qui se pose mille questions sur son utilité dans la vie. En cela, le roman écrit en 1969 a quelque chose d’avant-gardiste, mais il m’est apparu rétrograde au lieu de riche de notre histoire. Cette femme a le devoir de tenir maison et d’être l’éducatrice des enfants, laissant au mari, du haut de son rôle de pourvoyeur, le droit absolu de la critiquer, en l’incitant à se taire. En plus, est exigé d’elle de faire bonne figure auprès de l’employeur du mari qui est représentant de produits « miracle » auquel elle ne croit pas du tout.

Cette femme s’acharne à douter de tout, absolument tout, et avec raison, mais alors pourquoi ses propos me sont apparus à ce point rétrogrades, jusqu’à en être ennuyeux ? Il me semble pourtant que la torture du doute qu’elle s’inflige à chaque seconde aurait pu être intéressante. Ça ne me fait pas plaisir d’avouer qu’il m’a été difficile de saisir l’auteure à travers une traduction qui m’est apparue maladroite. J’ai tout d’abord été prudente, décrier une traduction m’apparaît assez délicat. Pourtant, ces appels incessants à relire, pour saisir ce qui m’échappait ont commencé à me mettre la puce à l’oreille. Et puis, certaines phrases assez boiteuses pour que je prenne confiance en moi. Mais jusqu’à quel point le texte initial en est responsable, j’ai beaucoup de difficulté à tirer une conclusion.

Cette auteure se distingue par ce style : elle nous invite à lire dans les pensées d’un personnage féminin, avec lequel on vit intimement. Très, très intimement. C’était tout à fait réussi dans les deux premiers. Dans ce cas-ci, le personnage est extrêmement hésitant, ce qui en fait un caractère faible, son champ d’action est restreint et en plus, la présentation de nombreux flash-back m’ont embrouillé. Faut dire qu’une convention typographique a contribué à cette confusion, toutes les pensées sont devancées par ce tiret que l’on retrouve habituellement dans les dialogues. J’ai fini par comprendre que le choix s’expliquait par le fait que ses pensées s’adressent à Dieu ! Ou est-ce parce que son présent n’a pas eu l’heur de m’enflammer (malgré le titre !), que j’en ai perdu tout intérêt pour son passé ?

À la longue, j'ai fini par m’attacher à cette sacrée bonne femme de Stacey qui, à sa manière, se révolte et dans les derniers chapitres, ses doutes font place à quelques actions.

Je préviens votre question ; au point d’éviter de lire le quatrième tome du Cycle de Manawaka ? Quand même, non !

Traduit de l’anglais (Canada) par Florence Lévy-Paoloni.
Collection CODA / Coédition avec les Éditions Nota bene
Avril 2009 | 978-2-923550-21-3 | 440 pages | 19,95$

vendredi 26 juin 2009

Quand on fête ses 50 ans !

Enfin, je peux passer le mot ! Petite plage horaire qui me permet de vous parler d’un cinquantième anniversaire qui me fait chaud au cœur. Pour fêter ses 50 ans d’existence dans la joie, il faut accueillir les ans comme un plus. À Eastman, c’est en sagesse et en joie que l’on vieillit, surtout quand on s’appelle La Marjolaine ! Ce théâtre d’été trône dans sa royauté de ferme rouge, tout en haut du Chemin du théâtre (vous aurez bientôt une jolie carte de la localisation dans Le Pigeonographe).

Jeudi, le 25 juin, Marc et moi descendions nos côtes (on a deux pentes ici que même les cyclistes évitent !) quand passent une camionnette de Radio-Canada, rapidement suivie par un camion. Cela ne pouvait être que le Théâtre, la grande vedette ! Que de tralala pour Les premières de classe, me dis-je. Aussitôt l’heure des vacances sonnée, Les Premières de classe (Diane Lavallée, Nathalie Coupal, Martine Francke Caroline Lavigne) envahissent Eastman dans le but de s’amuser en vous amusant, avec cette adaptation de Casey Kurtti par Michel Tremblay.

Le Théâtre La Marjolaine, le croirez-vous, fête ses 50 ans ! Radio-Canada n’est pas passé à côté, c’est preuves à l’appui, que le vidéo fait défiler ces 50 dernières années. Sa fondatrice, Marjolaine Hébert, le piano rouge de Claude Léveillé, Albert Millaire, et plusieurs autres témoignent de cette histoire de cœur et de passion. Et évidemment que Marc-André Coallier, celui qui l’a ressuscité, y va de quelques anecdotes.

J’étais toute heureuse de découvrir leur passage ce soir-là aux Informations et encore plus de pouvoir partager ce 4 min 56 avec vous qui n’étiez peut-être pas au poste. Imaginez-moi impartiale, il le faut, afin de me croire si je vous dis qu’il vaut la peine d’être vu ! On ne cache pas les fautes et les failles de cette maison de ferme convertie en Théâtre, ce qui en fait le charme.

Cette histoire se suit comme celle d’un roman avec ses rebondissements, ses points de chute, son dénouement, et son histoire à poursuivre. L’action s’écrit là sous nos yeux !

* * *
De mon côté, ça ne fait pas neuf mois que j’y travaille mais j’ai tout de même l’impression que je vais bientôt accoucher : Le Pigeonographe va venir au monde, au plus tard le 30 juin. Que j’ai hâte de vous le montrer !

mercredi 24 juin 2009

L'anglais n'est pas une langue magique - Jacques Poulin

Je tenais mordicus à commenter ce roman la journée de la St-Jean parce que, oui bien sûr, l’anglais n’est pas une langue magique. C’est le français qui l’est, permettez-moi la aujourd’hui. Aujourd’hui pour certains, et à l’année pour d’autres !

Bon, ici, il n’y a pas que la langue française ou anglaise qui est magique, le roman l’est. Et je ne le dis pas parce que ça adonne de le dire, je le dis parce que je le pense. Il y a le charme dans la vie qui, poussé au-delà du raisonnable, s'appelle de la magie.

Je vais tenter de vous expliquer ce que je veux dire. L’histoire est ultra simple, pour ne pas dire tout bonnement simpliste, les personnages esquissés pour certains, presque des fantômes pour d’autres. Autrement dit, ce n’est pas la psychologie des personnages qui l’emporte. Par exemple, il y a une enquête installée, tout à coup laissée en plan, il nous en reste quelques « pourquoi », à mettre sur le dos large du mystère. Soyons indulgents, sous le charme, nous le sommes et ce roman est tout simplement charmant. Une ambiance bon enfant se dégage. Il y a de la candeur partout, ça flotte dans l’espace, comme ces bulles que les enfants soufflent dans des rondelles de plastique. C’est l’image que je vois, je la censure même pas, voyez comme je me sens en confiance avec vous !

Je vous le rappelle, c’est une lecture à voix haute destinée à Marc, ce qui lui donne une dimension particulière. Le rationnel de Marc a quelques fois rouspéter, gentiment. Comment ne pas être gentil avec cet auteur inoffensif, marqué par un style à ce point unique ? Je m’imaginais que cette fois serait la dernière : je ne lirai plus jamais de Jacques Poulin à Marc. Mais non ! La fin s’ouvre sur un troisième tome et je lui demandé, candidement pour rester dans le ton ; « es-tu intéressé à ce que je te lise la suite s’il y en a une ? Bien sûr » fut sa réponse ... « Ah ? » fut la mienne.

J’en suis bien heureuse, car le bon souvenir l’emporte haut-la-main. Premièrement, comment résister à un lecteur professionnel de roman, ce métier du personnage principal, dit « le petit frère ». D’autant plus, allons-y dans les confidences, que c’est un des services qui sera offert au Pigeonographe. Petit scoop, n’est-ce pas ?

Vous comprendrez que je me sois délectée devant ces révérences à la langue française, à certains romans aussi, et surtout à cette description de la lecture à voix haute parsemée de rituels, dégageant de la respectueuse tendresse. Tout ce texte paisible dégage un amour infini pour la littérature et la langue françaises. Cela m’est tout à fait irrésistible.

On aimerait tous retrouver de cette magie dans notre vie. Enfin, c’est ce que je me plais à imaginer !

BONNE ST-JEAN !

samedi 20 juin 2009

La gestation

Enfin, je prends le temps par le collet pour lui dire de s’asseoir un moment avec moi afin que je vous donne un peu de nouvelle. Si je vous semble un peu débranchée ces temps-ci, ne vous fiez surtout pas aux apparences ! Bien au contraire, je n’ai jamais eu autant en tête, les commentaires, les sites, Internet, cette forme de communication qui continue de me surprendre par ses possibilités qui m’apparaissent presque infinies. Cette boîte à surprises de tous les possibles.

Beaucoup de mon énergie, et celle de Marc (et le webmestre Maxime) vont pour Le Pigeonographe, ce site sur lequel nous travaillons en chœur et avec cœur pour qu’il nous ressemble. On le désire en mouvance, interactif, joyeux, convivial. Dense par l’image et le mot. Vous pourrez bientôt visiter la galerie d’images de Marc, si tout va bien fin juin. Quant à moi, j’y tiendrais une chronique babillarde. Et un fanatique de BD aussi passionné que rigoureux tiendra une chronique richement documentée sur le 9e art. Toujours dans l’interactivité, autrement dit vous pourrez y laisser des commentaires comme dans un blogue.

Autre raison de mon silence des derniers jours, en soirée, je n’ai plus accès à mon ordinateur (fiston en ayant besoin) ce qui bouleverse un peu mes habitudes. Vous comprenez maintenant pourquoi je passe moins le mot. Je voulais vous le communiquer, vous exprimant par là que je ne m’éloigne pas. Je suis même tout près et peux vous revenir dans une couple de jours pour tout le plaisir de l’assiduité.

Je vous laisse sur ce petit paragraphe que je pourrais intituler « Stylo fertile » à l’idée assez mignonne et d’un beau vert tendre.

Je vous en ai déjà glissé un mot, il s’agit du stylo-passeport des Correspondances d’Eastman :
« Sa composition naturelle (amidon de maïs non transgénique) est certifiée par le BPIA (association canadienne de l’industrie des plastiques). Une fois le stylo utilisé, retirez la mine en tungstène du stylo. Ensuite, plantez le corps du stylo dans un pot de fleurs ou bien près d’une plante en pleine terre. Le stylo se décomposera sur une période d’environ 8 mois et servira de fertilisant à votre plante ! De plus, l’embout contient une semence de pin gris qui peut être plantée en pleine terre ».

Photographie ci-dessus : alan budney

mardi 16 juin 2009

Lettre de bienvenue à Serge Bouchard

J’en sais plus par Qui commencer ! Non mais vous auriez dû me voir hier avec mon dépliant du programme des Correspondances d’Eastman fraîchement sorti des presses. Je me suis presque « beurré » les doigts d’encre ! Et je n’ai même pas couru après, j’étais au bureau de Poste du village, deux enveloppes de cartes de bonne fête en retard (rien de pire que 2 jours non ouvrables pour détourner son intention) et arrive Line et sa boite de dépliants. Un hasard comme je les aime !

De reluquer sur ce dépliant l’alignement des photos des personnalités invités pour des prestations autour de Nos Amériques m’a impressionné. Tu sais plus où donner de la tête ! J'ai dû me raisonner et décidé de zoomer sur une tête seulement. Une à la fois, pour l’assimilation. Trop de bouchées, tu avales trop vite, tu digères mal, c’est connu. Pour commencer, j’ai repéré celle de Serge Bouchard. Qui est-il (une fois sur le site, cliquez sur son nom pour sa bio), presque tout le monde le sait mais que fera-il aux Correspondances d’Eastman est la question existentielle de l’heure. Alors voici où Serge Bouchard s’épanchera pour nous, juste pour nous :

Café Littéraire sur la Terrasse de La Marjolaine (décor tout à fait superbe !)
TERRITOIRE CRÉATEUR, PAYSAGES ET ÉTATS D’ÂMES
Quelle place occupent nos origines amérindiennes dans le processus de création ?
Avec Joséphine Bacon, Serge Bouchard et Robert Lalonde
Animation : Jean Sioui
Vendredi 7 août / 10 h

Café littéraire sur la Terrasse de la Marjolaine (ne vous en faites pas elle est vaste)
LES GRANDS NÉGLIGÉS D’AMÉRIQUE
Avec Bernard Andrès, Serge Bouchard et Dany Laferrière
Animation : Stanley Péan
Vendredi 7 août / 16 h

Clôture des Correspondances sur la Terrasse de la Marjolaine (juré, monsieur Bouchard ne passe pas la fin de semaine sur cette seule Terrasse)
REMISE DES PRIX DU CONCOURS DE LA POSTE RESTANTE
Lecture des lettres gagnantes
Avec Serge Bouchard, Marc Lévy et Francine Ruel
Dimanche 9 août / 15 h 30

Rajouté à cela toutes les occasions de le rencontrer par hasard, sacrément aidé par le fait qu’il va passer trois jours à déambuler dans le village, s’arrêtant dans un Café, assistant à un spectacle, écrivant une lettre, regardant un film, écoutant des lectures en plein air, lisant sous un arbre, visitant un jardin, fouinant au Salon des artisans ... tant d’occasions de le reconnaître, d’exprimer votre reconnaissance à cet anthropologue remarquable de jugement et d’expérience. Mais si jamais vous désespérez, et que cette fin de semaine du 6 au 9 août tombe mal à votre agenda et n’êtes pas encore sûr d’y être, vous pouvez lui écrire une lettre ou une carte postale, selon votre inspiration.

Nous accueillons nos visiteurs avec vos lettres. C’est l’occasion idéale d’acheminer vos mots à une personnalité publique que vous aimez. Ici à Eastman, leur état d’esprit s’ouvre aux messages personnels, n’oubliez pas que s’ils sont ici, c'est que la cause de l’épistolaire leur tient à cœur. Et avouez que recevoir une lettre qui nous est adressée personnellement est un geste qui touche.

En cliquant, vous aurez les noms d’une quarantaine d’invités, choisissez celui à qui vous aimeriez rédiger un mot de bienvenu, exprimer votre reconnaissance ou tout autre message plus particulier. La parole est à vous :

(Nom de la personnalité)
8, 5ième Rue
Eastman Qc J0E 1P0.

Soyez assuré que cette lettre sera traitée comme la denrée précieuse qu’elle est, je m’en occupe personnellement.

dimanche 14 juin 2009

Je jette mes ongles par la fenêtre - Natalie Jean

Le rendez-vous du 15 du mois, rencontre des opinions diverses des rédacteurs de La Recrue et voici la mienne :

Le recueil idéal pour se réconcilier, ou se familiariser, avec le genre. Les personnes qui ont un peu de difficulté avec la nouvelle y préférant le roman vont aimer, c’est ma prédiction. C’est que dans la diversité, il y a une solide uniformité. Tout au long de ces onze nouvelles, je me suis sentie près de l’auteure.

Elle se laisse approcher, ou bien est-ce mon affinité avec sa légèreté dans la profondeur qui a joué ? C’est rare quand même, rester léger en abordant des sujets profonds. Paradoxal un peu aussi. Je commence à me connaître comme lectrice, trop de légèreté, par exemple de l’humour pour de l’humour frôlant le niais, ne vient pas me chercher, ou parfois même m’horripile.

Ici, rien de tout cela, plutôt une comédie dramatique de mœurs. Avec frôlement de drames seulement. Le style ? Ah, le style ... que j’ai aimé ce naturel ailé ! Presque aérien. Mine de rien, avec l’impression que l’auteure écrit comme elle respire, sans se prendre la tête à deux mains pour la torture du sérieux d’écrire. Sans prétention donc.

Les intrigues maintenant. C’est certain que l’approche étant plutôt sur le mode « je pense-suivez-moi », on se promène à droite, à gauche, on folâtre un peu, ça étourdit juste ce qu’il faut ... surtout après s’être habituée. Sous cet angle particulier, j’avoue avoir vécu une période d’adaptation, la première nouvelle m’a surprise. Mais dès la deuxième, mes neurones avaient compris, et ça y était, j’étais pleinement embarquée dans cette galère.

La galère humaine qui vit. L’action s’enfile et se faufile dans des situations de la vie, coincée parfois entre deux écorces caractérielles. Je vous le dis, toutes ces histoires sont écrites d’une manière naturelle, gage d’un talent certain. Une auteure à suivre, en commençant par la découvrir.

À ce chapitre (la découverte de l’auteure), petit bémol mais qui d’après moi n’aide pas la vente de cet excellent recueil ; le titre. Déjà que les libraires ont l’air complètement ahuris (et ils en entendent des titres !), le propre d’un titre étant d’annoncer d’une manière juste un produit, ce titre est folichon au point d’en être un peu disjoncté ce qui ne reflète guère le contenu. Évidemment, le contenu comme je l’ai perçu ...


N.B. Est inscrit sur la quatrième de couverture : Illustration de la couverture, Natalie Jean. N’aurait-il pas été plus juste de dire photomontage Natalie Jean, détail La naissance de Vénus de Botticelli ?

vendredi 12 juin 2009

Gare à la pellicule !

Ça y est, me voici. Une histoire d’écran, à commencer par le tournage À l'origine d'un cri de Robin Aubert (Saints-Martyrs-des-Damnés) et pour finir, je perds mon écran le soir. Eh oui, fiston étant avec nous, il réquisitionne mon ordinateur pour des raisons professionnelles.

Mercredi, j’étais à St-Urbain (en Montérégie près de la frontière) pour le deuxième long métrage de Robin Aubert, réalisateur et comédien (Les Invincibles : le père toffe et absent qui inquiétait P.A. et bientôt dans De père en flic). Si on y va par le cliché, cet homme est hors normes, n’a pas le physique de l’emploi, ni même le comportement typique d’un réalisateur. Il est tout en respect, discrétion, douceur, tout en sachant parfaitement ce qu’il veut. Depuis la quinzaine d’années que je fais de la figuration, c’est une de ces fois où j’ai été le plus admirative et impressionnée de l’ambiance d’un plateau.

Nous avions à faire deux scènes d’endeuillés dans une Église et j’ai eu la chance d’être parmi la vingtaine de comédiens qui étaient de la première, ayant été pointé par R.A pour figurer en « matante ». Un réalisateur très pointilleux qui choisit ses figurants principaux au doigt et à l’œil. Il a si peu la tête de l’emploi, qu’il s’est promené dans notre quartier général (un gymnase d’école) essayant de repérer sur place les « mononcles » qui transporteraient un cercueil. Après son départ, quand je l’ai identifié auprès des autres, les gens restaient incrédules. Il avait passé complètement inaperçu ! Il est arrivé la même chose à Marc stationné devant l’Église, regardant défiler les vedettes (et il y en a toute une brochette dans cette production !), il m’a décrit un homme petit, aspect un peu bum, quel rôle jouait-il ...

J’ai donc eu l’honneur d’assister de près à ce beau spectacle d’ambiance de travail recueilli et patient. C’était délicat techniquement puisqu’une grue déambulait dans l’allée centrale du lieu Saint. Elle servait à promener la caméra qui prenait les scènes de haut et qu’est-ce qu’on voit de haut ... des têtes et des épaules. Les costumières, armées d’un rouleau collant partaient à la chasse de la pellicule pour retirer cette neige indésirable sur les habits noirs. Incroyable le pouvoir grossissant d’une pellicule capable de capturer une pluie de pellicules !

Cent sept figurants, plus la soixantaine de l’équipe comprenant techniciens + comédiens, ça fait bien du monde à messe ! J’ai été bouche bée devant la disposition d’esprit de chacun plaçant sa ferveur au service de Robin Aubert. Ça se voyait que chaque assistant, dont le troisième qui s’occupait de nous, prenait à cœur de répondre à la méticulosité du réalisateur, comme si c’était la sienne. Une ambiance, c’est difficile à rendre en mots, en actions un peu plus, je vous donne donc l’exemple de fin de journée où la masse noire des figurants arrive, joyeusement, sur le parvis de l’Église. Après nous avoir servi un sandwiche au thon (oui, oui, toujours la bouffe) pour tromper l’attente et la faim, on ouvre enfin les portes de l’Église. Sur ce nombre, une grosse majorité sortait d’une attente de sept heures, ça aiguise la patience et malgré cela, aussitôt installée, un silence religieux s’est installé. Pas un mot pendant au moins une heure. Impressionnée, l’équipe technique s’est mise à échanger les infos indispensables au travail à voix basse. Encore là, du jamais vu pour moi. Le comédien, Patrick Hivon (le fils à papa qui prend possession de Rumeurs) a pu reprendre son texte, au message assez lourd, dans un environnement favorisant pleinement la concentration.

Je vous laisse sur une anecdote savoureuse. Imaginez-vous une vingtaine de « mononcles » et « matantes » plantés debout dans un stationnement d’Église en attente d’un signe pour entrer, signe qui ne vient toujours pas après une vingtaine de minutes. Notre charmant troisième assistant essaie de nous distraire, il pense nous raconter une histoire d’enfance avec sa grand-mère, et arrive par derrière lui, Michel Barrette (rôle principal) comme si le mot « histoire » l’avait attiré jusque là. Il entreprend de nous raconter une anecdote personnelle « un dos barré en vacances aux États, un scanner magnétique qu’il a passé et où il a pensé mourir » ... quant à moi, c’est de rire que j’ai pensé mourir ! Cet homme est un conteur hors pair attiré par le monde sans prétention sachant très bien que c’est son public, et qu’on l’aime.

Pour ceux qui les connaissent, font aussi partie de la distribution (pour ne nommer que ceux-là) : Nicole Leblanc, Jean Lapointe, Charlotte Laurier, Bénédicte Décary, Johanne-Marie Tremblay ... et plus.